Au cours de la conférence diffusée en direct sur Internet, Musk est revenu sur sa crainte de longue date : voir les humains être supplantés par l’intelligence artificielle. Sans s’écarter de son propos habituel, il a à nouveau déclaré que seule la mise sur pied d’une interface cerveau-ordinateur peut permettre à l’Homme de subsister. Elon Musk est revenu sur les deux principales barrières à l’atteinte de cet objectif : la précision de l’information et le débit ; tares que les solutions existantes dans la filière exhibent.
En réponse aux limitations de l’existant, la première avancée (selon Neuralink) repose sur l’utilisation de fils flexibles plus fins qu’un cheveu (4 à 6 micromètres). Les ensembles de fils aboutissent d’un côté sur des capteurs de mesure de l’activité électrique des neurones (6 fils pour 192 électrodes de mesure) et de l’autre sur une unité de traitement des données assez fine pour qu’on puisse poser une dizaine sous la peau. D’après l’entreprise, ces connexions filaires contribueront à une augmentation du débit de transmission des données. Pour leur insertion, la firme se sert d’un robot de neurochirurgie conçu pour les installer sans créer de dommages au cerveau. Dans le futur, les équipes de Neuralink entendent utiliser un faisceau laser pour traverser le crâne, plutôt que de percer des trous.
Pour pallier à la formation de tissus autour de fils et donc à l’atténuation, la chaîne de traitement de l’information intègre une puce qui lit, nettoie et amplifie les signaux en provenance du cerveau. L’installation du dispositif nécessite de percer quatre trous de 8 mm sur le crâne. Sur le visuel qui suit, on a, de droite à gauche, une simple carte d’amplification de signaux suivie d’ensembles plus complexes de type ordinateur destinés à traiter les données en provenance du cerveau.
Cette interface au réseau de neurones se connecte sans fils à un pod. La manœuvre est destinée à éviter que des fils ne sortent du crâne. « L'interface avec la puce est sans fil, vous n'avez donc pas de fils qui sortent de votre tête. Il s'agit essentiellement de Bluetooth sur votre téléphone », a lancé Musk. Avec sa première sortie officielle, l’entreprise en profite pour annoncer la disponibilité d’une application d’accompagnement des premiers utilisateurs dans la prise en main de l’interface cerveau-ordinateur.
L’approche Neuralink a fait l’objet de tests sur des rongeurs et des singes. D’après la firme, près d’une vingtaine ont été menés avec succès. « Un singe a été capable de contrôler un ordinateur par le biais de sa pensée », a lancé Musk au terme de la séance de questions – réponses qui a suivi la présentation.
Video du live
Neuralink va désormais devoir s’attaquer à l’obtention d’une autorisation de l’Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux (FDA). C’est l’étape qui, d’après les développements de l’entreprise, conditionne les premières poses du dispositif sur des cobayes humains. Bien évidemment, il faudra trouver des tiers prêts à se prêter à l’expérience. Ici, on parle d’insertion de corps étrangers dans le cerveau, ce qui est de nature à amener plus d’un à se rétracter. Le dispositif présente de prime abord plus d’intérêt pour des personnes atteintes de maladie. C’est là l’un des objectifs de la mise sur pied de cette interface cerveau – machine : mettre sa technologie au service de personnes paralysées qui pourraient alors se servir d’objets connectés. Ces dernières devraient, à l’aide de l’interface cerveau – ordinateur, être capables de saisir du texte simplement en y pensant, de déplacer un curseur avec une souris et de naviguer sur des pages Web. La firme anticipe même sur ceci que, dans un avenir plus lointain, des tiers puissent télécharger une nouvelle langue dans leur cerveau ou échanger des idées sous forme de séries de 1 et de 0. Toutefois, Neuralink axe ses développements actuels sur l’aide aux personnes atteintes de paralysie.
L’approche Neuralink fait suite à celle dénommée BrainGate. Cette dernière a déjà permis à des personnes handicapées de piloter des objets connectés par la pensée. Il y a 13 ans, cela s’est vu avec le cas Nagle dans une publication du New York Times. Le principal apport du système de Neuralink par rapport à l’existant serait le degré moindre d’intrusion du procédé de mesure de l’activité électrique du réseau de neurones au sein du cerveau.
Source : video du live
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Ces ordinateurs à implanter dans le cerveau présentent-ils un quelconque intérêt pour des personnes en santé ?
Les conseilleriez-vous à des personnes handicapées de votre entourage ?
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