Dans le visuel, le système proposé par l’entreprise en démarrage (rachetée par le géant des réseaux sociaux Facebook en septembre dernier) s’apparente à une montre-bracelet (à gauche sur l’image). Dans le principe, il s’agit de « capturer les intentions de l’utilisateur » à partir de signaux collectés dans la zone du poignet. En substance, il s’agit de mesurer les impulsions électriques qui circulent le long des neurones du bras sachant que ces dernières représentent des ordres en provenance du cerveau. Pour cela, le système dénommé CTRL-kit s’appuie sur une technique appelée électromyographie différentielle.
Le CEO à l’image avec le système autour du poignet
Le système CTRL-kit
CTRL-kit a déjà fait l’objet de plusieurs présentations, dont l’une (très instructive sur le principe qui le sous-tend et les possibilités à envisager) l’an dernier lors d’une keynote sur l’intelligence artificielle. Au rang des applications envisagées, les démonstrations de la startup laissent filtrer que le domaine médical avec, notamment, la prise en charge de certains handicaps est dans le viseur. Le monde du jeu vidéo constitue aussi une cible potentielle. Toutefois, lors du dernier Web Summit, le CEO de la startup a insisté sur le fait que c’est une technologie qui vise tout le monde parce qu’elle « permet de maximiser l’usage des capacités cognitives. »
Quels avantages par rapport à l’existant ?
Les interfaces conçues pour atteindre le même objectif, à savoir, la capacité à contrôler par la pensée ne sont pas nouvelles. Après trois ans de recherche et développement, CTRL-Labs – la startup qui porte le projet – propose une interface qui fait suite à une offre dans laquelle on retrouve des casques qui permettent de mesurer l’activité électrique du cerveau au travers de contacts pressés contre le crâne du sujet. Des entreprises comme Emotiv Systems, Neurosky ou encore Interaxon en proposent dans le commerce. En sus, il y a les fameuses interfaces cerveau-machine livrées sous forme d’implants. Par exemple, dans les ateliers de Neuralink – l’une des startups d’Elon Musk – on travaille à la mise sur pied d’ordinateurs à implanter dans le cerveau. Facebook a, pour sa part, annoncé être sur un projet de création de capteurs non intrusifs pour la lecture des ondes cérébrales lors de sa conférence F8 d’avril 2017.
Il y a seulement que les chercheurs qui œuvrent autour de ces questions sont d’avis qu’en comparaison à l’existant, CTRL-kit possède un avantage indéniable : le choix judicieux de la zone de pose des capteurs. Les neurones délivrent un signal plus aisément exploitable en comparaison de celui délivré par des capteurs posés sur le crâne. Le système serait donc uniquement limité par la qualité des algorithmes d’apprentissage machine et la qualité du contact des capteurs avec la peau.
Les investisseurs y croient …
CTRL-kit s’inspire également des développements liés à Myo – un bracelet qui permet de s’adonner au contrôle à distance par le biais de gestes. CTRL-kit a également vocation à servir dans cette filière avec, en sus, de meilleurs résultats puisque l’actuel hardware du prototype serait plus précis en matière de traitement du signal que celui du Myo. Mais, la précision totale demeure une quête permanente surtout qu’avec de tels systèmes les mouvements brusques de la main, les déplacements des électrodes, etc. sont autant de perturbations qu’il faut gérer.
Les investisseurs y croient néanmoins puisque la startup fondée en 2015 a déjà pu lever 28 millions de dollars. Alexa Fund et Founders Fund font partie des sociétés d’investissement en Capital risque citées dans la transaction.
Source : vidéo du Day 2 du Web Summit
Et vous ?
Ce système a-t-il le potentiel pour rendre claviers, souris et écrans tactiles obsolètes ? Si oui, quels sont les ingrédients qui lui manquent pour que ce soit le cas dans les plus brefs délais ?
Quels obstacles voyez-vous à l’adoption de ce dernier ?
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