Richard Grenell, ex-directeur intérimaire du service de renseignements national au sein du gouvernement Trump, appelle au boycott gouvernemental de Microsoft. Il l’a fait savoir dans un tweet repris par le président américain Donald Trump.
« Ils doivent désormais être mis à l’écart lors des procédures d’appels d’offres gouvernementales. Il doit y avoir des conséquences pour refus de vendre la technologie de reconnaissance faciale à la police », écrit-il.
Ces sorties font suite à une publication de l’Union américaine pour les libertés civiles (ACLU) annonçant que Microsoft refuse de vendre la technologie de reconnaissance faciale aux forces de l’ordre.
En fait, cela fait un moment que l’entreprise affiche ce positionnement. En effet, on a appris au début du deuxième trimestre de l’année précédente que Microsoft aurait refusé de vendre sa technologie de reconnaissance faciale à une agence de police californienne. L'agence en question, dont l'identité n'a pas été divulguée, voulait faire installer cette technologie dans les voitures et les caméras corporelles de ses officiers. Brad Smith, le président de Microsoft, avait alors déclaré lors d'une conférence sur l'IA à l'université de Stanford, que la principale raison du refus de Microsoft est l'impact potentiel sur les droits de l'homme. En effet, la société craint le fait que si cette technologie avait été installée dans les voitures et caméras corporelles des officiers de cette agence de police, cela aurait certainement conduit à l'interrogatoire disproportionné des femmes et des minorités innocentes.
Le contexte actuel marqué par la brutalité policière a encore donné à l’entreprise l’occasion de réitérer sa position sur le sujet. Dans une interview accordée Washington Post le 11 juin dernier, le président des affaires juridiques de Microsoft, Brad Smith, a fait savoir que Microsoft ne vend pas de technologie de reconnaissance faciale aux forces de police américaines et s'est engagé à ne pas la vendre jusqu'à ce qu'une loi nationale régissant son utilisation soit adoptée. Son intervention faisait suite à la publication, par 250 employés de l’entreprise, d’une lettre ouverte l’appelant à rompre les relations commerciales avec les forces de police de manière plus générale.
À date, Amazon, IBM et Microsoft ont la même position sur le sujet. IBM a été la première des trois sociétés à annoncer qu'elle se retirait du marché de la reconnaissance faciale et c'est également elle qui en a pris l'engagement le plus permanent.
« IBM ne propose plus de logiciel de reconnaissance ou d'analyse faciale IBM à usage général. IBM s'oppose fermement et ne tolérera pas l'utilisation de toute technologie, y compris la technologie de reconnaissance faciale offerte par d'autres fournisseurs, pour la surveillance de masse, le profilage racial, les violations des droits et libertés fondamentaux de la personne, ou tout autre objectif non conforme à nos valeurs et principes de confiance et transparence. Nous pensons que le moment est venu d'entamer un dialogue national sur l'opportunité et la manière dont la technologie de reconnaissance faciale devrait être utilisée par les autorités nationales chargées de l'application des lois », a écrit le PDG Arvind Krishna dans une lettre adressée aux membres du congrès.
Amazon a pour sa part annoncé le 10 juin dernier la suspension de la vente de son logiciel de reconnaissance faciale Rekognition aux forces de l'ordre pour un an. En fait, depuis le début de l’affaire, Amazon a exprimé sa faveur au mouvement Black Lives Matter. Le 3 juin, l’entreprise a notamment annoncé un don de 10 millions de dollars à plusieurs organisations qui soutiennent les opportunités économiques, l’éducation et la justice pour les Afro-Américains. Mais de nombreuses voix ont continué à demander plus de mesures. L’Union américaine pour les libertés civiles (ACLU) est par exemple revenue sur l’utilisation de Rekognition par la police. En juillet 2018, l’association avait déjà mené un test pour simuler la manière dont les forces de l’ordre utilisaient le logiciel. Ce dernier avait alors identifié 28 membres du Congrès comme étant des criminels.
Source : Twitter
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Le , par Patrick Ruiz
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