Dans le manga Chobits, un personnage réimplémente le comportement de sa sœur dans un robot humanoïde. Ces développements ne sont pas non plus sans rappeler le premier épisode de la saison 2 de la série télévisée Black Mirror. Dans Be Right Back (le titre de l’épisode), une femme obtient auprès d'une société un chatbot qui imite son mari décédé via téléphone, chat, …
Avec des projets comme celui de Microsoft la réalité est en route pour rattraper cette fiction en apparence prophétique. Grosso modo, il s’agit pour la firme de Redmond de créer des chatbots d’individus spécifiques vivants ou morts. Le logiciel est destiné à tourner sur une plateforme mobile dont le brevet fait une description plus ou moins large.
À la réalité de nombreux acteurs sont désormais lancés dans la filière. En 2018, la société Eternime a annoncé son intention de créer une application qui permettrait de communiquer avec ses proches après leur mort. En 2019, une société japonaise a mis au point un robot dans le cadre du projet Digital Shaman. Ce dernier est destiné à remplacer un être cher qui a disparu par un robot avec son visage imprimé en 3D. Le tout tient sur un programme permettant d'imiter la personnalité, la parole et les gestes du défunt.
Des plateformes comme Pullstring permettent à des personnes sans connaissances pointues en programmation de concevoir, tester, héberger et déployer des chatbots. James Vlahos s’en est servi pour documenter l’histoire orale de son père avant son décès. Il s’est donc lancé dans l’enregistrement de conversations avec ce dernier sur divers sujets dont son passage à l’université de Berkeley et sa carrière de juriste entre autres, une tâche qui débouchera sur 200 pages de transcription. Ce dernier a pratiquement mis une année à peaufiner son apprentissage de PullString ainsi que les algorithmes de Dadbot pour obtenir la meilleure version numérique possible de son père. Depuis, James multiplie les conversations avec son « défunt père ». « Elles peuvent soit m’amener à sourire tout en me remplissant d’une sensation de chaleur, soit m’amener à écraser une larme », a déclaré le journaliste de Berkeley.
Le système de Microsoft s’appuie des données personnelles tirées des réseaux sociaux : images, bandes sonores, tweets, courriels, etc. C’est d’ailleurs également le cas pour celui d’Eternime. Quand on sait que l’empreinte numérique de l’internaute est une réalité, cela vaut son pesant d’or. En effet, il existe tout un marché autour des données personnelles, ce qui soulève des inquiétudes quant aux dérives en cas de généralisation des technologies de ce type. Les cas de vol d’identité en ligne devraient se poser avec plus d’acuité. En sus, il y a tout un épineux sujet en lien avec le droit à la vie privée après la mort d’un tiers. Que deviennent les droits sur les données numériques du décédé ?
Source : brevet
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