Aujourd’hui, le Gouvernement d’Emmanuel Macron veut former massivement à l'intelligence artificielle et accélérer la création de start-ups dans ce domaine. Le président de la République a souligné l’importance de la souveraineté technologique française dans le Plan 2030 grâce à des solutions numériques de confiance performantes. Pour atteindre cet objectif, il va falloir former de nouveaux acteurs de l’IA et une nouvelle étape de la stratégie nationale s’avère indispensable.
Ce sont ces nouvelles mesures que sont venus présenter la ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Frédérique Vidal et le secrétaire d’Etat en charge de la Transition numérique et des Communications électroniques, Cédric O. Mme Vidal a déclaré : « le président de la République a annoncé en 2018 un cap ambitieux, faire de la France un leader mondial de l’intelligence artificielle. En 4 ans, jamais un gouvernement ne s’est autant mobilisé en faveur de la formation, de la recherche et de l’innovation pour consolider notre place et continuer à attirer les meilleurs talents. La 2e phase de la stratégie nationale d’intelligence artificielle que nous annonçons aujourd’hui vient accélérer cette démarche, en cohérence avec les objectifs de France 2030, pour transformer notre potentiel scientifique en véritables succès économiques. »
Les principales mesures envisagées à cette fin à horizon 2025, au-delà de l’effort en matière de formation, sont les suivantes :
- un investissement massif dans les nouvelles générations d’IA embarquée, IA responsable et de confiance et les plateformes de développement des logiciels, modèles et applicatifs d’IA y compris en open-source (1,22 Mds €) ;
- l’accompagnement de 500 PME et ETI dans l’adoption et l’usage des solutions d’IA d’ici 2025 (25 M€) ;
- le passage à l'échelle des accélérateurs de start-ups existants, pour tripler d'ici à 2025 le nombre de start-ups en IA créées à partir d'un concept issu de la recherche fondamentale (40 M€).
- le lancement de démonstrateurs visant à faire usage d’une IA frugale en énergie dans des secteurs importants pour l'atteinte des objectifs climatiques : villes durables, bâtiments intelligents, mobilités, agriculture de précision (120 M€).
« Conformément à l’ambition de France 2030, les talents sont au centre de notre stratégie : les pôles d’excellence et d’envergure internationale permettront à notre pays de jouer un rôle de référence dans le domaine de l’IA et participeront, au sein d’un plan de formation plus large, à fournir notre écosystème de startups et aux entreprises en cours de transformation les compétences dont elles ont cruellement besoin. De manière générale, cette stratégie ambitieuse doit nous permettre de "transformer l’essai" de la première phase et de faire émerger les futurs champions de l’IA », a déclaré Cédric O. La phase précédente était surtout consacrée à la recherche, celle-ci a pour but le renforcement et l’accélération du potentiel R&D, l’utilisation de nouvelles générations d’IA peut générer d’importantes retombées économiques.
Avec de nouveaux talents, la compétitivité des entreprises françaises sera boostée et celles-ci prendront la place de tête dans les marchés émergents tels que l’IA embarquée, edge computing, technologies de confiance pour l’explicabilité et la fiabilité des algorithmes nécessaires dans de nombreux secteurs de pointe (l’industrie 4.0, l’énergie, l’aéronautique ou encore le véhicule autonome) et le développement d’une IA sobre en énergie.
La priorité de cette nouvelle phase de notre stratégie est de nous donner les moyens de former et d’attirer les meilleurs talents internationaux en IA. Il s’agit d’un enjeu décisif pour permettre à la France de peser dans le paysage mondial de l’IA et de renforcer notre attractivité pour les futurs champions du secteur, à l’heure de la pénurie des compétences dans le numérique. Plus de la moitié de l’effort financier public sera ainsi concentré sur la question des talents dans le cadre d’un programme ambitieux pour faire émerger un réseau d’établissements d’excellence et d’envergure mondiale et un plan de formation massif à l’IA au sein des universités et des grandes écoles (781 M€).
« Il faudra de toute évidence que notre pays, et l'Europe de manière plus générale, soient capables d'avoir une discussion sur la question de la réglementation, a déclaré Cédric O. Un pays qui réagit uniquement à la question du risque va dans le mur et prépare son déclin. »
Alors que les critiques de la science se plaisent souvent à nous souligner que celle-ci est loin d’être parfaite, révélant parfois l’indifférence de la plupart des scientifiques quant aux effets économiques, écologiques ou éthiques de leurs activités (reconnaissance faciale avec l'IA, minage de cryptomonnaie), en même temps que la condescendance avec laquelle ils considèrent la population, supposée incapable de comprendre, de porter un jugement sur l’activité scientifique, ou plutôt technoscientifique. Frédérique Vidal, estime pour sa part que la société doit être refaite autour de la science.
« Est-ce que nous vivons encore dans une société qui assimile les connaissances nouvelles au progrès ou est-ce que nous vivons dans une société qui assimile les connaissances nouvelles à une potentielle crainte ? », s'est interrogée la ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. « Il faut qu'avant toute chose, on refasse la société autour de la science. Il faut montrer que chaque fois que c'est nécessaire, on protège et on régule, mais que chaque fois qu'on peut aller vers le progrès pour l'ensemble de la société, on y va », a-t-elle poursuivi.
Source : Communiqué de presse
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