Tesla s'oppose à une vidéo publicitaire du groupe Dawn Project qui montre ses véhicules heurtant des mannequins à plus de 30 km par heure. La publicité préconise l'interdiction par les autorités compétentes du logiciel Full Self Driving Beta de Tesla, qui permet aux véhicules du constructeur de circuler en ville et dans les rues résidentielles en maintenant automatiquement leur trajectoire, en changeant de voie et en se dirigeant.
Cette publicité a suscité une vague d'articles et de critiques à l'égard du logiciel de Tesla, qui fait l’objet de tests dans une version préliminaire par plus de 100 000 utilisateurs sur la voie publique dans des pays comme les États-Unis et le Canada.
L'homme à l'origine du projet Dawn, le milliardaire et fondateur d'entreprise technologique Dan O'Dowd, dirige Green Hills Software, qui développe des systèmes d'exploitation pour les avions et les voitures, ce qui fait de lui un concurrent potentiel sur le marché des logiciels automobiles. Il s'est également présenté au Sénat américain cette année. O'Dowd explique qu'il s'en prend à Tesla parce qu'il est convaincu que la technologie, comme de nombreux autres logiciels sur lesquels les gens comptent dans le monde moderne, n'est pas assez sûre et doit être repensée - et dans ce cas, doit être interdite. « Le logiciel FSD de Tesla est le pire projet commercial que j’ai jamais vu », lance-t-il.
La vidéo suscite des réactions de la part des partisans de Tesla qui déclarent que le test du groupe Dawn Project est susceptible d’être manipulé. Certains ont d’ailleurs cherché à reproduire les démonstrations - impliquant parfois de vrais enfants - afin de montrer que le logiciel de conduite autonome proposé par Tesla fonctionne. Une expérience en faveur de la réputation du logiciel Autopilot de Tesla est celle de la naissance d’un bébé sur le siège avant d’un véhicule de l’entreprise en mode pilote automatique.
Au cours du mois de décembre de l’année précédente, des médias ont rapporté que la poche des eaux de Yiran Sherry s'est rompue alors que la famille était coincée dans les embouteillages. Les contractions augmentant rapidement et la circulation étant à peine fluide, le couple a réalisé qu'il n'arriverait pas à temps. Keating Sherry (son conjoint) a mis le véhicule en pilotage automatique après avoir réglé le système de navigation – dont la dernière version bêta du Full Self Driving lancée au terme du mois de novembre est équipée – vers l'hôpital, situé à 20 minutes de là. Il n’a ensuite eu qu’à poser la main sur le volant du véhicule qui les a menés jusqu’à la formation hospitalière pendant qu’il s’occupait de sa femme. La prise en charge de la dame s’est faite dans le véhicule.
Le cas Keating et Yirran faisait suite à celui d’un propriétaire de Tesla Model 3 qui avait affirmé devoir la vie à la technologie Autopilot : « Je suis sur la voie de droite, c’est une zone [où la vitesse limite minimale est] de 90 km/h et le pilote automatique est réglé à 102 km/h, quand un imbécile roulant probablement à 150 peut-être 160 km/h surgit de nulle part. Je suppose qu’il a l’intention de se faufiler entre moi et la voiture sur la voie de gauche, mais il n’y avait pas assez d’espace et le pilote automatique a pris des mesures évasives et a probablement sauvé ma vie aujourd’hui. »
Il a partagé une séquence filmée par l’enregistreur vidéo de conduite (dashcam) de sa Tesla Model 3 dans laquelle on peut voir la voiture apparemment fautive qui essaye de le dépasser en s’engouffrant dans un trou de souris. Pendant sa manœuvre de dépassement, la voiture noire surgit brusquement depuis la voie située à l’extrême gauche sur l’autoroute pour doubler le véhicule gris qui la précède, mais menace au même moment de percuter la Tesla Model 3 à droite.
Le système d’évitement de collision latérale automatique de la Tesla Model 3 a réagi de façon très rapide tout en gardant la voiture sous contrôle : d’abord en orientant la Tesla plus à droite vers une voie temporaire d'accélération/bretelle d'entrée libre à ce moment-là, puis en faisant revenir la Tesla à sa position initiale.
Les blâmes dont l’entreprise est la cible peuvent néanmoins être la résultante d’une politique publicitaire à problème. L’entreprise fait usage du terme Autopilot susceptible d’induire ses clients en erreur quant aux capacités réelles du système. Le constructeur laisse par exemple la possibilité aux conducteurs de jouer à des jeux vidéo tout en conduisant et renforce ainsi l’image du véhicule autonome qu’il vend à ses clients. C’est d’avis des autorités américaines de la publicité mensongère susceptible d’amener les conducteurs à surestimer les capacités réelles des Tesla. Elon Musk pour sa part répond que les notices d’information qui accompagnent les véhicules de l’entreprise sont claires sur les capacités réelles de l’Autopilot : c’est de l’aide à la conduite.
Source : O’Dowd
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