La décision d’Ethan Mollick d’opter pour une politique d’utilisation ouverte du chatbot ChatGPT s’appuie sur le fait que l'utilisation de l'intelligence artificielle est une compétence émergente. Il précise néanmoins au travers de cette dernière que l’intelligence artificielle peut se tromper. Les étudiants doivent donc vérifier les résultats qu’elle leur renvoie à l’aide d’autres et qu'ils seront responsables de toute erreur ou omission fournie par l'outil. De plus, les étudiants doivent faire preuve d’honnêteté intellectuelle en citant leur source (qui s’avère être ChatGPT) comme on le fait lors du montage d’une bibliographie. « Le manquement à cette obligation constitue une violation des politiques d'honnêteté académique », lit-on.
Grosso modo, Ethan Mollick voit ChatGPT comme un outil que des écoles faisant partie du Département de l'éducation de la ville de New York et du système scolaire public de Seattle ont interdit aux élèves et aux enseignants d'utiliser pour empêcher le plagiat et la tricherie. Les mesures sont au centre d’une controverse. En effet, ChatGPT peut servir de complément à un moteur de recherche. Décider d’en interdire l’accès revient donc à faire pareil avec des plateformes sur lesquels les étudiants sont aussi susceptibles de trouver des réponses à leurs évaluations : Wikipedia, Google, etc.
La décision d’Ethan Mollick d’opter pour une politique d’utilisation ouverte de ChatGPT rejoint une recommandation du Directeur de la formation et de la recherche de SciencesPo à propos de l’utilisation de l’intelligence artificielle au sein de l’établissement d’enseignement supérieur français :
« Chères enseignantes, chers enseignants,
Comme vous le savez certainement, la société Open AI a mis à disposition du grand public, en novembre dernier, un puissant générateur de langage naturel ChatGPT.
Cet outil, qui a recours à l’intelligence artificielle (IA), interroge fortement les acteurs de l’éducation et de la recherche dans le monde entier sur le sujet de la fraude en général, et du plagiat en particulier. Certains États en ont, par ailleurs, déjà proscrit l’utilisation dans leurs établissements scolaires et universitaires.
À Sciences Po, le cadre qui régit l’honnêteté intellectuelle est composé des articles 12 et 13 du règlement de scolarité et de la charte antiplagiat.
Ce cadre constitue le fondement exclusif de tout travail académique individuel et collectif, écrit et oral.
L’utilisation de ChatGPT à Sciences Po, ou de tout autre outil ayant recours à l’IA est, à l’exception d’un usage pédagogique encadré par une enseignante ou un enseignant, pour l’instant strictement interdite lors de la production de travaux écrits ou oraux par les étudiantes et étudiants sous peine de sanctions qui peuvent aller jusqu’à l’exclusion de l’établissement voire de l’enseignement supérieur.
Par ailleurs, les enjeux liés à ces outils de génération de langage vont inévitablement et rapidement faire évoluer les pratiques pédagogiques et les évaluations des enseignements. L’Institut des Compétences et de l’Innovation, a rédigé une note sur le sujet qui sera diffusée prochainement et vous accompagnera dans les semaines à venir.
Sciences Po lance cette année le projet “Transforming Interdisciplinary Education and Research for Evolving Democracies” (TIERED), lauréat du programme d’investissement d’avenir (PIA4), et proposera dans ce cadre une conférence sur l’enseignement et la recherche du futur, dans un écosystème où l’IA prend une place de plus en plus importante.
En attendant, je sais pouvoir compter sur votre engagement pour garantir aux apprentissages et diplômes une qualité fondée sur une intégrité académique rigoureuse.
Je vous souhaite une bonne rentrée,
Sergeï GURIEV
Directeur de la formation et de la recherche
»
Source : Ethan Mollick
Et vous ?
Quel regard jetez-vous sur cette politique d’utilisation publiée par cet enseignant ? Quels sont ses points les plus pertinents ? Quels sont ceux qui le sont le moins ?
Que pensez-vous de ces décisions d’interdire l’usage par les étudiants de ChatGPT ? Est-ce la bonne approche ?
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