Ce qu’on sait de cette IA de l’entreprise OpenAI est qu’il s’agit d’un chatbot capable de comprendre le langage naturel et de répondre en langage naturel. Certains le qualifient de remplaçant de Google étant donné qu’il est capable de donner de façon directe des solutions à des problèmes complexes. C’est la raison pour laquelle certaines institutions universitaires en interdisent l’usage à leurs étudiants. Le professeur Arvind Narayanan de l’université de Princeton est pourtant d’avis qu’il n’y a pas matière à paniquer car c’est de « la poudre de perlimpinpin. »
« Sayash Kapoor et moi-même l'appelons un générateur de conneries, comme d'autres l'ont aussi fait. Nous n'entendons pas cela dans un sens normatif mais dans un sens relativement précis. Nous voulons dire qu'il est entraîné à produire des textes plausibles. Il est très bon pour être persuasif, mais il n'est pas entraîné à produire des déclarations vraies. Il produit souvent des affirmations vraies comme effet secondaire de sa plausibilité et de sa persuasion, mais ce n'est pas son objectif.
Cela correspond en fait à ce que le philosophe Harry Frankfurt a appelé connerie, c'est-à-dire un discours destiné à persuader sans se soucier de la vérité. Un conteur humain ne se soucie pas de savoir si ce qu'il dit est vrai ou non ; il a certaines fins en tête. Tant qu'il persuade, ces objectifs sont atteints. En fait, c'est ce que fait ChatGPT. Il essaie d'être persuasif et il n'a aucun moyen de savoir avec certitude si les déclarations qu'il fait sont vraies ou non », déclare-t-il.
Chat GPT divise : les enseignants craignent que les élèves ne l'utilisent pour tricher en classe et des institutions universitaires en ont d’ailleurs interdit l’utilisation. Les écrivains ont peur de perdre leur emploi ont peur de perdre leurs emplois en raison de la montée en puissance de cette intelligence artificielle. Des questionnements ont même cours dans la filière du génie logiciel quant à savoir à quel point des outils de ce type peuvent la transformer. Arvind Narayanan pour sa part se veut clair : ChatGPT reste un outil dont il faut faire usage avec prudence. C’est la raison pour laquelle certains enseignants optent déjà pour des politiques d’utilisation ouvertes de ce chatbot à l’intention de leurs étudiants.
Ethan Mollick de l’université de Pennsylvannie en fait partie. Sa décision d’opter pour une politique d’utilisation ouverte du chatbot ChatGPT s’appuie sur le fait que l'utilisation de l'intelligence artificielle est une compétence émergente. Il précise néanmoins au travers de cette dernière que l’intelligence artificielle peut se tromper. Les étudiants doivent donc vérifier les résultats qu’elle leur renvoie à l’aide d’autres et qu'ils seront responsables de toute erreur ou omission fournie par l'outil. De plus, les étudiants doivent faire preuve d’honnêteté intellectuelle en citant leur source (qui s’avère être ChatGPT) comme on le fait lors du montage d’une bibliographie. « Le manquement à cette obligation constitue une violation des politiques d'honnêteté académique », lit-on.
Grosso modo, Ethan Mollick voit ChatGPT comme un outil que des écoles faisant partie du Département de l'éducation de la ville de New York et du système scolaire public de Seattle ont interdit aux élèves et aux enseignants d'utiliser pour empêcher le plagiat et la tricherie. Les mesures sont au centre d’une controverse. En effet, ChatGPT peut servir de complément à un moteur de recherche. Décider d’en interdire l’accès revient donc à faire pareil avec des plateformes sur lesquels les étudiants sont aussi susceptibles de trouver des réponses à leurs évaluations : Wikipedia, Google, etc.
Source : Interview
Que vous inspire le positionnement du professeur Arvind ?
Quel regard jetez-vous sur cette politique d’utilisation publiée par cet enseignant ? Quels sont ses points les plus pertinents ? Quels sont ceux qui le sont le moins ?
Que pensez-vous de ces décisions d’interdire l’usage par les étudiants de ChatGPT ? Est-ce la bonne approche ?
Voir aussi :
80 % des technologies pourraient être créées par des professionnels extérieurs à l'informatique d'ici 2024, grâce aux outils low-code, selon Gartner
Forrester : l'utilisation des plateformes de développement low-code gagne du terrain dans les processus de transformation numérique des entreprises
Le marché mondial des technologies de développement low-code va augmenter de 23 % en 2021, selon les prévisions de Gartner
Microsoft lance Power Fx, un nouveau langage de programmation low-code open source basé sur Excel
Un professeur d'informatique de Princeton déclare qu'il n'y a pas à paniquer face à un générateur de foutaises comme ChatGPT
Qu'il considère comme de « la poudre de perlimpinpin » en matière d'IA
Un professeur d'informatique de Princeton déclare qu'il n'y a pas à paniquer face à un générateur de foutaises comme ChatGPT
Qu'il considère comme de « la poudre de perlimpinpin » en matière d'IA
Le , par Patrick Ruiz
Une erreur dans cette actualité ? Signalez-nous-la !