Microsoft a montré un certain nombre d'exemples de recherche : interroger Bing pour des recettes, des conseils de voyage et l'achat de meubles chez Ikea. Dans une démo, on a demandé à Bing de "créer un itinéraire pour chaque jour d'un voyage de cinq jours à Mexico". Le chatbot a répondu à cette question en décrivant un itinéraire approximatif, accompagné de liens vers des sources d'informations complémentaires. Contrairement à ChatGPT, le nouveau Bing peut également récupérer des informations sur des événements récents.
Selon Microsoft, ces fonctionnalités sont toutes animées par une version améliorée de GPT 3.5, le modèle de langage de l’entreprise OpenAI qui alimente ChatGPT. Microsoft l'appelle le modèle Prometheus et affirme qu'il est plus puissant que GPT 3.5 et mieux à même de répondre aux requêtes de recherche avec des informations actualisées et des réponses annotées.
En plus du nouveau Bing, Microsoft lance deux nouvelles fonctionnalités améliorées par l'IA pour son navigateur Edge : "chat" et "compose". Elles seront intégrées à la barre latérale d'Edge. La fonction "Chat" permet aux utilisateurs de résumer la page Web ou le document qu'ils consultent et de poser des questions sur son contenu, tandis que la fonction "Compose" fait office d'assistant d'écriture ; elle aide à générer du texte, qu'il s'agisse d'emails ou de messages sur les médias sociaux, à partir de quelques invites de départ.
Satya Nadella ne s’en cache pas : l’initiative est destinée à bousculer Google dans la filière de la recherche en ligne comme il le précise dans un récent entretien dont une vidéo est disponible. C’est un avis qui rejoint celui du créateur de Gmail selon lequel ChatGPT a le potentiel pour détruire Google en une ou deux années.
L'annonce du nouveau Bing intervient dans un contexte de forte activité de Microsoft et de son rival Google dans le domaine de l'intelligence artificielle appliquée à la recherche en ligne. Depuis le lancement de ChatGPT sur le Web en novembre dernier, l'intérêt pour la génération de texte par l'IA a explosé. Microsoft, qui a établi un partenariat étroit avec OpenAI, le créateur de ChatGPT, cherche à tirer parti de cet engouement et a déjà annoncé comment cette technologie sera intégrée dans sa suite de logiciels de bureautique.
Google, quant à lui, a été pris au dépourvu par ce que certains considèrent comme un changement de paradigme dans la façon dont les utilisateurs trouvent des informations en ligne. Le lancement de ChatGPT a déclenché une alerte rouge au sein du géant de la recherche. Les fondateurs Larry Page et Sergey Brin, absents depuis longtemps, ayant été appelés à la rescousse pour faire face à ce qui pourrait être une menace pour le principal moteur de revenus de l'entreprise. Google a donc déjà dévoilé sa réponse à ChatGPT baptisée Bard. Cette dernière est encore en tests par un petit groupe d'utilisateurs et ne sera lancée à grande échelle que dans les semaines à venir.
Les développements en cours soulèvent des questions que l’on décide de faire de faire usage du moteur de recherche qu’il soit de Google ou de Microsoft : faut-il vraiment s’appuyer sur un chatbot pour rechercher des informations sur Internet ? L’approche est-elle meilleure que l’ancienne qui consiste à laisser l’humain aller lui-même à la recherche des informations pour en faire la synthèse ?
En effet, des chatbots comme ChatGPT ont une tendance bien documentée à présenter de fausses informations comme des faits. Les chercheurs mettent en garde contre ce problème depuis des années. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle certains enseignants ont adopté des politiques ouvertes d’utilisation de ChatGPT en précisant à leurs étudiants que « l’intelligence artificielle peut se tromper. Les étudiants doivent donc vérifier les résultats qu’elle leur renvoie à l’aide d’autres et qu'ils seront responsables de toute erreur ou omission fournie par l'outil. »
Source : Microsoft
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