Ce qu’on sait de cette intelligence artificielle de l’entreprise OpenAI est qu’il s’agit d’un chatbot capable de comprendre le langage naturel et de répondre en langage naturel. Certains la qualifient même de remplaçante de Google. D’ailleurs, Microsoft vient d’annoncer la disponibilité de nouvelles moutures de Bing et Microsoft Edge qui l’intègrent. Les études se multiplient avec un dénominateur commun : elles arrivent à la conclusion que les élèves en tirent de plus en plus avantage et que la situation divise les enseignants sur la question de savoir s’il faut ou pas en empêcher l’utilisation par les apprenants.
ChatGPT est capable de donner de façon directe des solutions à des problèmes complexes. C’est la raison pour laquelle cette intelligence artificielle est devenue un sujet de controverse. Le tiers d’un récent sondage de la plateforme Study.com est d’avis qu’il faut empêcher les élèves d’en faire usage. 67 % du même échantillon (200 participants) pensent que ChatGPT ne doit pas être banni des écoles et des universités.
La controverse au sujet de cette intelligence artificielle tient au moins sur l’observation évidente que ChatGPT peut faire office de complément à un moteur de recherche. Décider d’en interdire l’accès revient donc à faire pareil avec des plateformes sur lesquelles les étudiants sont aussi susceptibles de trouver des réponses à leurs évaluations : Wikipedia, Google, etc.
ChatGPT divise même en dehors de la sphère de l’enseignement. Les écrivains ont peur de perdre leur emploi ont peur de perdre leurs emplois en raison de la montée en puissance de cette intelligence artificielle. Des questionnements ont même cours dans la filière du génie logiciel quant à savoir à quel point des outils de ce type peuvent la transformer. Arvind Narayanan de l’université de Princeton pour sa part se veut clair : ChatGPT reste un outil dont il faut faire usage avec prudence. C’est la raison pour laquelle certains enseignants optent déjà pour des politiques d’utilisation ouvertes de ce chatbot à l’intention de leurs apprenants.
Ethan Mollick de l’université de Pennsylvanie en fait partie. Sa décision d’opter pour une politique d’utilisation ouverte du chatbot ChatGPT s’appuie sur le fait que l'utilisation de l'intelligence artificielle est une compétence émergente. Il précise néanmoins au travers de cette dernière que l’intelligence artificielle peut se tromper. Les étudiants doivent donc vérifier les résultats qu’elle leur renvoie à l’aide d’autres et qu'ils seront responsables de toute erreur ou omission fournie par l'outil. De plus, les étudiants doivent faire preuve d’honnêteté intellectuelle en citant leur source (qui s’avère être ChatGPT) comme on le fait lors du montage d’une bibliographie. « Le manquement à cette obligation constitue une violation des politiques d'honnêteté académique », lit-on.
La décision d’Ethan Mollick d’opter pour une politique d’utilisation ouverte de ChatGPT rejoint une recommandation du Directeur de la formation et de la recherche de Sciences Po à propos de l’utilisation de l’intelligence artificielle au sein de l’établissement d’enseignement supérieur français :
« Chères enseignantes, chers enseignants,
Comme vous le savez certainement, la société Open AI a mis à disposition du grand public, en novembre dernier, un puissant générateur de langage naturel ChatGPT.
Cet outil, qui a recours à l’intelligence artificielle (IA), interroge fortement les acteurs de l’éducation et de la recherche dans le monde entier sur le sujet de la fraude en général, et du plagiat en particulier. Certains États en ont, par ailleurs, déjà proscrit l’utilisation dans leurs établissements scolaires et universitaires.
À Sciences Po, le cadre qui régit l’honnêteté intellectuelle est composé des articles 12 et 13 du règlement de scolarité et de la charte antiplagiat.
Ce cadre constitue le fondement exclusif de tout travail académique individuel et collectif, écrit et oral.
L’utilisation de ChatGPT à Sciences Po, ou de tout autre outil ayant recours à l’IA est, à l’exception d’un usage pédagogique encadré par une enseignante ou un enseignant, pour l’instant strictement interdite lors de la production de travaux écrits ou oraux par les étudiantes et étudiants sous peine de sanctions qui peuvent aller jusqu’à l’exclusion de l’établissement voire de l’enseignement supérieur.
Par ailleurs, les enjeux liés à ces outils de génération de langage vont inévitablement et rapidement faire évoluer les pratiques pédagogiques et les évaluations des enseignements. L’Institut des Compétences et de l’Innovation a rédigé une note sur le sujet qui sera diffusée prochainement et vous accompagnera dans les semaines à venir.
Sciences Po lance cette année le projet “Transforming Interdisciplinary Education and Research for Evolving Democracies” (TIERED), lauréat du programme d’investissement d’avenir (PIA4), et proposera dans ce cadre une conférence sur l’enseignement et la recherche du futur, dans un écosystème où l’IA prend une place de plus en plus importante.
En attendant, je sais pouvoir compter sur votre engagement pour garantir aux apprentissages et diplômes une qualité fondée sur une intégrité académique rigoureuse.
Je vous souhaite une bonne rentrée,
Sergeï GURIEV
Directeur de la formation et de la recherche
»
Source : Study
Et vous ?
Que pensez-vous de ces décisions d’interdire l’usage par les apprenants de ChatGPT ? Est-ce la bonne approche ?
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Le , par Patrick Ruiz
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