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Keanu Reeves affirme que les deepfakes sont "terrifiants" et ajoute que ses contrats de film interdisent les modifications numériques de son jeu d'acteur,
L'acteur de Matrix dénonce leur utilisation

Le , par Bill Fassinou

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Certains des dernières technologies semblent se rapprocher des réalités dystopiques décrites dans les films de science-fiction comme "The Matrix", et l'acteur principal Keanu Reeves s'inquiète de cela. Dans une récente interview, il a fait part de son dégoût pour certaines technologies modernes, en évoquant notamment les dangers des deepfakes. Il considère les deepfakes comme "terrifiants" et n'entend pas céder ses droits pour que cette technologie soit appliquée à son propre jeu d'acteur. Il a notamment révélé que ses contrats de film comportent une clause interdisant les modifications numériques de ses performances.

Keanu Reeves fait partie des acteurs qui ont tenté de mettre en garde le monde contre les conséquences fâcheuses d'un développement incontrôlé de la technologie dès le début des années 2000. Il est notamment l'acteur principal de "The Matrix", un film de science-fiction écrit et réalisé par les Wachowski à partir de 1999 et dont la dernière itération (The Matrix 4) est parue en décembre 2021. Il comprend une série de films, de bandes dessinées, de jeux vidéo et de films d'animation The Matrix. Le film dépeint un monde dystopique où les Machines (ou cyborgs) tentent de prendre le contrôle du monde en créant une réalité parallèle appelée la Matrice.

Dans cette réalité simulée, les Machines tentent de pacifier et de soumettre les humains, tandis que la chaleur et l'activité électrique de leur corps sont utilisées comme source d'énergie. En apprenant cela, le programmeur informatique "Neo" est entraîné dans une rébellion contre les Machines. Le film contient de nombreuses références aux sous-cultures cyberpunk et hacker, des idées philosophiques et religieuses, etc. Aujourd'hui, Keanu Reeves pense que certaines technologies développées par l'homme n'ont pas leur raison d'être. Il insiste en particulier sur les deepfakes qui ont désormais envahi Hollywood et le monde du cinéma en général.


Keanu Reeves

« Ce qui est frustrant dans tout ça, c'est que vous perdez votre agence. Quand vous donnez une performance dans un film, vous savez que vous allez être monté, mais vous participez à cela. Si vous allez au pays des deepfakes, il n'y a aucun de vos points de vue. C'est effrayant. Il va être très intéressant de voir comment les humains vont gérer ces technologies. Elles ont un tel impact culturel, sociologique, et l'espèce est étudiée. Il y a tellement de données sur les comportements maintenant », a déclaré Reeves à propos des deepfakes lors d'une interview accordée cette semaine à Wired avant la sortie du quatrième numéro du film d'action "John Wick".

Reeves a déclaré qu'une récente conversation sur "The Matrix" avec un adolescent de 15 ans a mis les choses dans une perspective terrifiante. L'acteur a expliqué à l'adolescent que son personnage, Neo, se bat pour ce qui est réel. L'adolescent s'est moqué et a dit : « qui se soucie de savoir si c'est réel ? ». « Les gens grandissent avec ces outils. Nous écoutons déjà de la musique faite par l'IA dans le style de Nirvana, il y a de l'art numérique NFT. C'est cool, dans le genre : "regardez ce que les machines peuvent faire de beau". Cependant, il y a une puissante corporatocratie derrière qui cherche à contrôler ces technologies », a déclaré Reeves.

« Culturellement, socialement, nous allons être confrontés à la valeur du réel, ou à sa non-valeur. Et ensuite, que va-t-on nous imposer ? Que va-t-on nous présenter ? C'est ce sensorium. C'est du spectacle. Et c'est un système de contrôle et de manipulation. Nous sommes à genoux en train de regarder les murs de la grotte et de voir les projections, et nous n'avons pas la possibilité de regarder derrière nous. Les technologies trouvent leur place dans notre éducation, dans notre médecine, dans nos loisirs, dans notre politique, et dans notre façon de faire la guerre », a-t-il ajouté. Il déplore le fait que la frontière entre la réalité et la fiction s'amincisse.

Lors de l'interview, l'acteur canadien a également confié qu'il a une clause dans chacun de ses contrats de film qui empêche les studios de manipuler numériquement ses performances. « Oui, numériquement. Ça ne me dérange pas si quelqu'un enlève un clignement d'œil pendant un montage. Toutefois, au début des années 2000, ou peut-être dans les années 90, ils ont modifié l'une de mes performances. Ils ont ajouté une larme sur mon visage, et j'étais comme : 'Huh !'. C'était comme si je n'avais même pas besoin d'être là », a déclaré Reeves. Cela fait beaucoup de réflexions très "matrixiennes" de la part de l'acteur principale de "The Matrix".

Les deepfakes sont devenus une tendance croissante dans le monde du cinéma et dans l'industrie du divertissement en général. L'acteur Bruce Willis a fait l'objet d'un deepfake dans des publicités pour des opérateurs téléphoniques russes, Lionsgate a utilisé une technologie de deepfake pour supprimer plus de 30 bombes F de son film Fall, etc. Au cours des derniers moins, de plus en plus d'acteurs ont dénoncé les pressions incessantes qu'ils subissent de la part des producteurs de films pour céder leurs voix à une IA. Cette dernière se chargera ensuite de générer des versions synthétiques qui seront à terme capables de remplacer les acteurs.

Une enquête publiée récemment par Motherboard a révélé que pour le moment, ces pressions visent les doubleurs de voix. Tim Friedlander, président et fondateur de la National Association of Voice Actors (NAVA), a confié que les contrats permettant aux producteurs de synthétiser les voix des acteurs, souvent sans compensation supplémentaire, sont désormais très répandus, et les acteurs ne se rendent parfois pas compte que ces clauses ont été ajoutées. Parfois, ceux qui s'y opposent ne sont pas engagés. Ces obligations contractuelles ne sont que l'une des nombreuses craintes des acteurs concernant l'essor de l'IA de synthèse vocale.

Elle menace de mettre au chômage des pans entiers de l'industrie. Fryda Wolff, qui a prêté sa voix à des jeux tels qu'Apex Legends, a déclaré : « les développeurs de jeux, les studios d'animation et peut-être même les clients commerciaux pourraient s'en sortir en me soutirant davantage de performances en donnant ma voix à l'IA, en utilisant ces performances générées et en ne me rémunérant jamais pour l'utilisation de ma ressemblance, sans même informer mon agence de ce qui a été fait ». Les personnes qui essaient de percer dans l'industrie cinématographique et qui travaillent à plein temps pour joindre les deux bouts pourraient en souffrir.

Reeves, comme beaucoup d'autres acteurs, a quelques inquiétudes sur la technologie de l'IA qui progresse rapidement. « Les personnes qui vous paient pour votre art préféreraient ne pas vous payer. Ils cherchent activement un moyen de vous contourner, parce que les artistes sont rusés. Les humains sont désordonnés », a déclaré Reeves. Il existe de nombreux outils qui utilisent l'IA pour cloner, générer ou synthétiser la voix de quelqu'un. Un utilisateur peut enregistrer sa propre voix en utilisant un script fourni par l'entreprise. Une fois qu'il a enregistré une certaine quantité d'audio, l'entreprise crée une réplique de la voix de l'utilisateur.

L'utilisateur peut alors écrire n'importe quel texte arbitraire, et le système le lira à voix haute avec la version synthétique de sa voix. La technologie de génération vocale ne cesse de s'améliorer. L'outil d'IA de synthèse vocale de Microsoft, appelé Vall-E, peut reproduire la voix d'une personne jusqu'à son timbre et son ton émotionnel après avoir entendu un échantillon d'environ trois secondes seulement.

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