L’IA va-t-elle éliminer les emplois des développeurs informatiques humains ? Les avis divergent sur la question qui reprend un coup de neuf avec une publication dont l’US Career Institute – un institut de formation à distance – s’est fait le relais. C’est une liste de 65 métiers avec les risques les plus bas d’automatisation. En d’autres termes, les professionnels de ces métiers n’ont rien à craindre des avancées de l’intelligence artificielle. Fait notable : aucun job d’informaticien n’y figure. Le tableau ravive le débat sur la possible disparition du métier de développeur.
La publication fait suite à celle du site deathbyai.com qui dresse une liste de métiers menacés par l’intelligence artificielle et celui de programmeur informatique en fait partie. Contexte : les grandes enseignes technologiques semblent s’être lancées dans une révolution de la filière du génie logiciel. Microsoft a fait le premier pas avec GitHub et Copilot, son intelligence artificielle de suggestion de blocs de code. Google veut, semble-t-il, aller encore plus loin avec un projet secret qui cherche à créer un code capable de s'écrire, de se corriger et de se mettre à jour tout seul.
L'initiative de Google baptisée AI Developer Assistance fait partie des paris de Google dans le domaine de l'intelligence artificielle générative. Les détails du fonctionnement de cet outil à but révolutionnaire restent un mystère. Cependant, certains qui ont été mis en lumière dressent un tableau très intéressant de ce que l'on peut attendre de ce projet. Pitchfork, ou AI Developer Assistance, est en soi un outil qui utilise l'apprentissage automatique pour apprendre au code à s'écrire et se réécrire lui-même.
Comment ? En apprenant des styles correspondant à des langages de programmation, et en appliquant ces connaissances pour écrire de nouvelles lignes de code. L’intention initiale derrière ce projet était de créer une plateforme capable de mettre automatiquement à jour la base de code Python chaque fois qu'une nouvelle version était publiée, sans nécessiter l'intervention ou l'embauche d'un grand nombre d'ingénieurs.
Cependant, le potentiel du programme s'est avéré beaucoup plus important que prévu. Désormais, l'intention est de donner vie à un système polyvalent capable de maintenir un standard de qualité dans le code, mais sans dépendre de l'intervention humaine dans les tâches de développement et de mise à jour.
Les responsables de Google doivent résoudre plusieurs problèmes avant de le montrer au public. Au-delà des aspects techniques qu’il reste encore à couvrir, le plan juridique et le plan éthique ne seront pas en reste. En effet, la firme californienne a été au centre de la scène à mi-parcours de l’année dans l'affaire de l'ingénieur licencié pour avoir déclaré que LaMDA, son modèle d'intelligence artificielle pour les conversations en langage naturel, avait montré des signes de sensibilité similaires à ceux d’un humain.
Ces initiatives ravivent le débat sur la future disparition des développeurs. En effet, lorsqu’on parle d’intelligence artificielle, deux grands courants de pensée s’affrontent : celui des tiers qui pensent qu’il s’agit d’un outil, ce, sans plus et celui des intervenants et observateurs qui sont d’avis que ce n’est qu’une question de temps avant qu’elle ne devienne une menace pour la race humaine. Les retours sur le débat s’accumulent et certains laissent filtrer que l’intelligence artificielle générale pourrait nous tomber dessus dans 5 à 10 ans.
Les machines seraient alors dotées de « bon sens. » Au stade d’intelligence artificielle générale, elles seraient capables de réflexion causale, c’est-à-dire de cette capacité à raisonner sur « le pourquoi les choses se produisent. » Des initiatives comme Pitchfork se trouveraient alors en pôle position pour provoquer une mise au garage des informaticiens humains.
En attendant d’y être, l’absence des métiers en lien avec l’informatique dans la liste dont l’US Career Insitute s’est fait le relais soulève des questionnements. En effet, être développeur informatique va au-delà de l’écriture de code informatique. Celui-ci nécessite des qualités que le rapport relayé par l’institut de formation à distance met en avant : « Les emplois présentant un faible risque d'automatisation sont ceux qui requièrent des qualités humaines qu'un robot ne peut pas reproduire, comme les compétences sociales, l'intelligence émotionnelle et les relations interpersonnelles. Les domaines qui sont plus créatifs et qui ne s'en tiennent pas à une routine rigide réduiront également le risque que l'IA remplace les emplois dans ce domaine. Les emplois les plus courants pour lesquels le risque d'automatisation est faible sont les emplois dans le domaine médical, car ils sont complexes et nécessitent de la flexibilité ; les situations médicales peuvent être imprévisibles. »
Source : US Career Institute
Et vous ?
Les développements en cours dans la filière du génie logiciel donnent-ils lieu à des inquiétudes légitimes quant à l’avenir des informaticiens humains dans la filière ?
Que vous suggère la possibilité que la recherche aboutisse à l’intelligence artificielle générale dans 5 à 10 ans ?
Comment voyez-vous l'intelligence artificielle dans 5 à 10 ans ? Comme un outil ou comme un danger pour votre poste de développeur ?
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L'IA est-elle un danger pour les développeurs ?
Un institut de formation relaie une liste de 65 métiers avec les risques les plus bas d'automatisation et aucun job d'informaticien n'y figure :
L'IA est-elle un danger pour les développeurs ?
Le , par Patrick Ruiz
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