Cette intelligence artificielle de l’entreprise DoNotPay fonctionne sur un téléphone, écoute tous les discours dans la salle d’audience et donne des instructions à un client qui s’en sert grâce à une oreillette.
La plainte fait valoir que : « Malheureusement pour ses clients, DoNotPay n'est ni un robot, ni un avocat, ni un cabinet d'avocats. DoNotPay n'a pas de diplôme de droit, n'est inscrit au barreau d'aucune juridiction et n'est supervisé par aucun avocat. »
C’est la raison pour laquelle elle attaque l’intelligence artificielle pour pratique non autorisée du droit et demande une décision de justice qui met fin à toute utilisation d’une intelligence artificielle devant un tribunal.
L’intelligence artificielle DoNotPay devait faire sa première sur un cas d’excès de vitesse devant un tribunal américain en février 2023. Cela n’a plus été le cas en raison de l’abandon de l’initiative par Joshua Browder suite à des menaces d’intervenants du corps des avocats. En effet, le CEO de l’entreprise explique que cette solution répond à la lourdeur de la bureaucratie et participe à la réduction des frais d’honoraires. À titre d’illustration, la Chine s’emploie à mettre en place un système de tribunaux intelligents depuis au moins 2016 en intégrant l’intelligence artificielle dans son système judiciaire. L’approche lui aurait permis d’économiser 45 milliards de dollars de frais entre 2019 et 2021.
Le tableau soulève des questions sur la possible disparition du métier d’avocat et d’autres comme celui de développeur. En effet, une startup spécialisée en intelligence artificielle prédit que « s’appuyer sur des humains pour écrire des programmes informatiques sera dépassé à l’avenir » et donc tire la sonnette d’alarme sur la possible disparition du métier de développeur informatique dans les années à venir au profit de l’intelligence artificielle.
Lorsqu’on parle d’intelligence artificielle, deux grands courants de pensée s’affrontent : celui des tiers qui pensent qu’il s’agit d’un outil, ce, sans plus et celui des intervenants qui sont d’avis que ce n’est qu’une question de temps avant qu’elle ne devienne une menace pour les humains.
Le plus grand débat tourne autour de la possibilité de voir les machines rendues au stade où elles sont dotées de « bon sens », capables de réflexion causale, c’est-à-dire de cette capacité à raisonner sur « le pourquoi les choses se produisent. »
Google par exemple est lancé en secret sur le développement de Pitchfork, ou AI Developer Assistance. C’est un outil qui utilise l'apprentissage automatique pour apprendre au code à s'écrire et se réécrire lui-même. Comment ? En apprenant des styles correspondant à des langages de programmation, et en appliquant ces connaissances pour écrire de nouvelles lignes de code.
L’intention initiale derrière ce projet était de créer une plateforme capable de mettre automatiquement à jour la base de code Python chaque fois qu'une nouvelle version était publiée, sans nécessiter l'intervention ou l'embauche d'un grand nombre d'ingénieurs. Cependant, le potentiel du programme s'est avéré beaucoup plus important que prévu.
Désormais, l'intention est de donner vie à un système polyvalent capable de maintenir un standard de qualité dans le code, mais sans dépendre de l'intervention humaine dans les tâches de développement et de mise à jour. Un tel objectif pourrait ne plus relever de la science-fiction lorsqu’on sait que des équipes de recherche en intelligence artificielle promettent déjà l’atteinte du stade d’intelligence artificielle générale dans 5 à 10 ans.
Des questions qui sont déjà sur les tables reviendraient alors avec acuité : faut-il délivrer à des intelligences artificielles des diplômes ou des brevets d’invention ?
En effet, l’IA à son stade actuel d’évolution réussit déjà plusieurs examens
ChatGPT ne peut pas encore surpasser la plupart des étudiants en droit aux examens, selon de nouvelles recherches, mais il peut obtenir une note de passage. Un quatuor de professeurs de droit de l'Université du Minnesota a utilisé le populaire chatbot d'intelligence artificielle pour générer des réponses aux examens de quatre cours le semestre dernier, puis les a notés à l'aveugle aux côtés des tests des étudiants réels.
Jonathan Choi, professeur à la faculté de droit de l'Université du Minnesota, a soumis à ChatGPT au même test auquel les étudiants étaient confrontés, composé de 95 questions à choix multiples et de 12 questions à développement. Dans un livre blanc intitulé « ChatGPT va à la faculté de droit » publié lundi, lui et ses coauteurs ont rapporté que le bot avait obtenu un C+ dans l'ensemble, en dessous de la moyenne B+ des humains.
« Seul, ChatGPT serait un étudiant en droit plutôt médiocre », a déclaré l'auteur principal de l'étude, Jonathan Choi, qui a collaboré avec les professeurs Kristin Hickman, Amy Monahan et Daniel Schwarcz. « Le plus grand potentiel pour la profession ici est qu'un avocat puisse utiliser ChatGPT pour produire une première ébauche et simplement rendre sa pratique beaucoup plus efficace », a-t-il déclaré.
Choi a déclaré que lui et de nombreux collègues avaient désormais interdit l'utilisation d'Internet pendant les examens en classe pour éliminer la possibilité de tricher avec ChatGPT, bien que les futurs examens puissent tester leur capacité à tirer efficacement parti des programmes d'intelligence artificielle.
Source : Joshua Browder
Et vous ?
Êtes-vous surpris de voir les hommes de loi s'opposer farouchement à ce projet au point de faire plier DoNotPay ?
Que pensez-vous des menaces d'emprisonnement et de poursuites ?
L'IA encore loin d'être acceptée dans un tribunal occidental ?
Pour ou contre les bots avocats ? Pourquoi ?
Les avancées en matière d’intelligence artificielle donnent-elles lieu à des inquiétudes légitimes quant à l’avenir des informaticiens humains dans la filière ?
Que vous suggère la possibilité que la recherche aboutisse à l’intelligence artificielle générale dans 5 à 10 ans ?
Comment voyez-vous l'intelligence artificielle dans 5 à 10 ans ? Comme un outil ou comme un danger pour votre poste de développeur ?
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