
Le fait ici est que après les robots policiers ou encore ceux capables de ravir la vedette à des humains au jeu d’échecs, les robots prêtres font leur entrée dans les lieux de culte depuis un moment déjà. Lors de la commémoration des 500 ans de la Réforme protestante, une église en Allemagne a dévoilé un robot prêtre capable de bénir les fidèles en 5 langues différentes. Le robot se nomme BlessU-2 (entendez « je te bénis aussi ») et est doté d’une tête, de deux bras ainsi que d’un écran au centre de son torse, peut lire des passages de la Bible en allemand, anglais, français, espagnol et polonais avec au choix une voix d’homme ou de femme. Le robot sait aussi émettre des signaux lumineux du genre qui caractérisent les atmosphères chargées d’une grosse dose de spiritualité.
« Puis-je vous bénir ? Quelle est votre préférence : être béni par une voix d’homme ou celle d’une femme ? De quelle bénédiction avez-vous besoin ? » font partie des questions que ce dernier pose aux fidèles lors de leurs échanges.
L’église protestante de la province Hesse-Nassau expérimentait pour lancer un débat : celui de savoir s’il est absolument nécessaire que les humains seuls prononcent des bénédictions. L’initiative visait aussi à amener le public à envisager la perspective d’en recevoir d’un robot prêtre. Grosso modo, l’idée était d’évaluer l’apport de la technologie au monde religieux.
Il y a des lieux où l’on ne s’attend pas à trouver un robot. Les temples bouddhistes en font partie. Pourtant, des nouvelles selon lesquelles la région de Kyoto fait des expériences avec un robot prêtre ont fait surface en 2017. Mindar (le produit d’un partenariat avec une équipe de recherche de l’université d’Osaka) officie au Kodai-ji, qui est à la fois un temple bouddhiste vieux de 400 ans et une école du bouddhisme zen. Comme les autres membres du clergé, le robot est en mesure de délivrer des sermons religieux et d'interagir avec les croyants. Pourtant, tous les traits robotiques de la machine qui a coûté un million de dollars sont visibles : c’est un mélange d'aluminium et de silicone ; seuls son visage, la région de son cou et ses mains sont recouverts de silicone, le reste ne dissimule rien de sa constitution mécanique.
Tensho Goto, l’intendant en chef dudit temple est catégorique : l’apport de la robotique et de l’intelligence artificielle est indéniable. « Ce robot ne mourra jamais. Il continuera de se mettre à jour et d'évoluer. Avec l'intelligence artificielle, nous espérons qu'il gagnera en sagesse, afin d'aider le public à affronter leurs troubles les plus terribles. Cette initiative est en train de changer le bouddhisme », souligne-t-il. En effet, l’une des idées derrière l’adoption de Mindar est d’user des outils de ce temps pour intéresser les jeunes générations japonaises très déconnectées de tout ce qui est religieux.
Lors de ses premières sorties en 2017, Mindar ne possédait pas d’intelligence artificielle. Il se contentait de réciter des sermons préprogrammés à propos du Sutra du Cœur, l'un des textes centraux du bouddhisme. Toutefois, ses créateurs ont des extensions vers l’apprentissage machine dans leur viseur, ce, pour lui permettre d’apporter des réponses spécifiques à des problèmes spirituels ou éthiques.
Le temple de Kodai-ji fait face à des critiques formulées en majorité par des étrangers avec une culture chrétienne : c’est la sainteté de la religion qui est en jeu, mais au sein du temple on n’est pas du même avis. Tensho Goto rétorque : « le bouddhisme n’est pas la croyance en un dieu ; c’est suivre la voie de Bouddha. Peu importe que celui-ci soit représenté par une machine, une pièce de métal ou un arbre. »
L’une des raisons additionnelles de l’émergence de ces robots serait qu’ils permettent de proposer des services à moindre coût. Dans les pays d’Asie où il n’est pas surprenant de rencontrer ces machines, des populations en usent pour, par exemple, réduire les coûts des funérailles. Au Japon, le robot Pepper assiste des tiers dans la gestion d’événements de ce type.
Sources : vidéos
Et vous ?



Voir aussi :




