Carmack a fait part de son point de vue lors d'un événement organisé à l'occasion de l'annonce de l'embauche de Richard Sutton, conseiller scientifique en chef de l'Alberta Machine Intelligence Institute, par Keen, sa startup spécialisée dans le développement de l’intelligence artificielle générale. Sutton est d'avis qu'il n'est pas impossible de coder une intelligence artificielle générale avec les techniques actuelles et considère l'année 2030 comme un objectif envisageable pour qu'un prototype d'intelligence artificielle montre des signes de conscience.
Le stade d’intelligence artificielle générale est celui où les machines seraient alors dotées de « bon sens. » Au stade d’intelligence artificielle générale, elles seraient capables de réflexion causale, c’est-à-dire de cette capacité à raisonner sur « le pourquoi les choses se produisent. » C’est ce palier que les équipes de recherche dans le domaine visent. Le professeur Osborne fait une prédiction à ce sujet : « Il y a toutes les raisons de s'attendre à ce que, même ce siècle, nous puissions voir une intelligence artificielle qui soit au moins aussi capable que les êtres humains et très probablement plus capable que tout être humain aujourd'hui. »
La mise à contribution de l’IA sur les champs de bataille suscite déjà des craintes que l’atteinte de l’AGI viendra amplifier
En septembre 2022, l'armée israélienne a commencé à installer une arme automatique à un poste de contrôle très fréquenté de la ville d'Hébron (Al-Khalil), en Cisjordanie occupée. Les tourelles jumelles ont été installées au sommet d'une tour de garde surplombant le camp de réfugiés d'Al-Aroub. « Elle tire toute seule sans intervention de la part du soldat. Quand un soldat israélien voit un petit garçon, il appuie sur un bouton ou quelque chose comme ça et elle tire toute seule. Elle est très rapide, même plus rapide que les soldats. Les bombes lacrymogènes qu'il tire peuvent atteindre l'extrémité du camp et tout le reste », a déclaré un résident du camp.
La tourelle télécommandée a été développée par la société de défense israélienne Smart Shooter, qui a mis au point un système de contrôle de tir autonome appelé SMASH, qui peut être fixé sur des fusils d'assaut pour suivre et verrouiller des cibles à l'aide d'un traitement d'image basé sur l'intelligence artificielle. Le site Web de la société appelle ce système "One Shot-One Hit" (qui pourrait être traduit en français par : "un tir - un succès" ). Elle se vante d'avoir réussi à « combiner un matériel simple à installer avec un logiciel de traitement d'image avancé pour transformer des armes légères de base en armes intelligentes du XXIe siècle. »
La société affirme que la technologie SMASH permet de surmonter les défis auxquels sont confrontés les soldats lors des batailles, tels que l'effort physique, la fatigue, le stress et la pression mentale pour viser avec précision et assurer le succès du tireur. « Notre objectif est de permettre à tous les corps d'infanterie de bénéficier des armes de précision. Quelle que soit l'expérience ou la mission du soldat, notre système lui permet de ne pas faire d'erreur lorsqu'il tire et de toucher la cible sans faute. Tout soldat devient un véritable tireur d'élite », a déclaré Michal Mor, fondateur et PDG de Smart Shooter, lors d'une interview en 2020.
La tourelle vue à Hébron n'est pas annoncée sur le site Web de l'entreprise israélienne, mais deux autres tourelles automatisées, 'SMASH HOPPER' et 'SMASH HOPPER P', sont équipées de fusils d'assaut et du système Smart Shooter. « Le HOPPER peut être monté dans plusieurs configurations, notamment sur un trépied, un mât fixe, un navire de surface et des véhicules », indique le site Web de l'entreprise. Dans l'ensemble, l'entreprise indique que la technologie SMASH est censée améliorer l'efficacité des missions en engageant avec précision et en éliminant les cibles terrestres, aériennes, statiques ou mobiles, de jour comme de nuit.
« Habituellement, le terroriste se trouve dans un environnement civil avec de nombreuses personnes que nous ne voulons pas blesser. Nous permettons au soldat de regarder à travers son système de contrôle de tir, pour s'assurer que la cible qu'il veut atteindre est la cible légitime. Une fois qu'il aura verrouillé la cible, le système s'assurera que la balle sera libérée lorsqu'il appuiera sur la gâchette, uniquement sur la cible légitime et qu'aucun des passants ne pourra être touché par l'arme », a déclaré Mor. Les militants des droits de l'Homme s'inquiètent de « la déshumanisation numérique des systèmes d'armes. »
Selon les médias locaux, l'armée israélienne a déclaré qu'elle teste la possibilité d'utiliser le système pour appliquer des méthodes approuvées de dispersion de la foule, qui n'incluent pas le tir de balles réelles. « Dans le cadre des préparatifs améliorés de l'armée pour faire face aux personnes qui perturbent l'ordre dans la région, elle examine la possibilité d'utiliser des systèmes télécommandés pour employer des mesures approuvées de dispersion de foule. Cela n'inclut pas le contrôle à distance de tirs à balles réelles », explique un porte-parole de l'armée israélienne. Mais cela n'a pas suffi à calmer les craintes des militants des droits de l'homme.
L'armée israélienne a également précisé qu'au cours de sa phase pilote, le système n'utilisera que des balles à pointe éponge. Cependant, des experts ont signalé qu'à plusieurs reprises, des balles à pointe éponge ont causé des blessures permanentes à des personnes en Cisjordanie occupée et en Israël, certaines ayant même perdu leurs yeux. Des militants des droits de l'homme d'Hébron ont exprimé leur inquiétude quant à la défaillance du système qui pourrait avoir un impact sur de nombreuses personnes, notant que le système a été placé au centre d'une zone fortement peuplée, avec des centaines de personnes passant à proximité.
En outre, les militants des droits de l'homme, ainsi que d'autres critiques, affirment également que ce dispositif est un nouvel exemple de l'utilisation par Israël des Palestiniens comme cobayes, ce qui lui permettrait de commercialiser sa technologie militaire comme testée sur le terrain auprès des gouvernements du monde entier. « Je vois cela comme une transition du contrôle humain au contrôle technologique. En tant que Palestiniens, nous sommes devenus un objet d'expérimentation et de formation pour l'industrie militaire israélienne de haute technologie, qui n'est pas responsable de ce qu'elle fait », a déclaré un habitant de la région.
C’est pour ces raisons que les appels au développement responsable des systèmes pilotés par des intelligences artificielles se multiplient
Les PDG de Google Deepmind, OpenAI et d'autres startups d'IA ont prévenu que les futurs systèmes pourraient être aussi mortels que les pandémies et les armes nucléaires. Le groupe, qui se compose également de chercheurs en IA de renom, a publié une déclaration d'exactement 22 mots afin de tirer la sonnette d'alarme sur un hypothétique « risque d'extinction de l'espèce humaine. »
Le groupe a publié une déclaration qui se lit comme suit : « l'atténuation du risque d'extinction lié à l'intelligence artificielle devrait être une priorité mondiale au même titre que d'autres risques à l'échelle de la société, tels que les pandémies et les guerres nucléaires ».
La déclaration de 22 mots, publiée sur le site de l'organisation à but non lucratif "Center for AI Safety", a été raccourcie de la sorte afin de la rendre aussi largement acceptable que possible. Parmi les signataires figurent des dirigeants de trois des principales entreprises d'IA : Sam Altman, PDG d'OpenAI ; Demis Hassabis, PDG de Google DeepMind ; et Dario Amodei, PDG d'Anthropic.
« Certaines préoccupations en matière d’intelligence artificielle ne sont pas simplement techniques. Par exemple, il y a la menace posée par les humains armés d'IA. Comme la plupart des inventions, l'intelligence artificielle peut être utilisée à des fins bénéfiques ou maléfiques. Les gouvernements doivent travailler avec le secteur privé sur les moyens de limiter les risques.
Il y a aussi la possibilité que les intelligences artificielles deviennent incontrôlables. Une machine pourrait-elle décider que les humains constituent une menace, conclure que ses intérêts sont différents des nôtres ou simplement cesser de se préoccuper de nous ? C'est possible, mais ce problème n'est pas plus urgent aujourd'hui qu'il ne l'était avant les développements de l'IA de ces derniers mois », souligne-t-il.
C’est une sortie qui rejoint celle de Michael Osborne et Michael Cohen de l’université d’Oxford : « « L’intelligence artificielle est susceptible de devenir plus intelligente que les Hommes contre lesquels elle pourra donc se retourner et les exterminer. »
L’esprit critique, la créativité, l’originalité seraient les ingrédients qui risquent de faire défaut aux intelligences artificielles encore longtemps et à minima de repousser le palier 2030
La réalité actuelle est que ces intelligences artificielles sont encore au stade d’outils à utiliser avec des pincettes. Même Google le confirme lors de l’annonce selon laquelle son IA Bard peut désormais aider à coder et à créer des fonctions pour Google Sheets : « Bard est encore au stade expérimental et peut parfois fournir des informations inexactes, trompeuses ou fausses tout en les présentant avec assurance. En ce qui concerne le codage, Bard peut vous générer du code qui ne produit pas le résultat escompté, ou vous fournir un code qui n'est pas optimal ou incomplet. Vérifiez toujours les réponses de Bard et testez et examinez soigneusement le code pour détecter les erreurs, les bogues et les vulnérabilités avant de vous y fier. »
« Chatgpt est très doué pour fournir des astuces de codage en utilisant du code copié sur Internet, ce qui est incroyablement utile car cela peut faire gagner beaucoup de temps. Mais vous ne pouvez pas demander à Chatgpt de créer YouTube pour vous, de gérer et d'entretenir un système déjà opérationnel ou de parler à un client, de comprendre ses besoins et de construire un système qui résoudra ses problèmes. Pour obtenir de l'aide dans ces tâches complexes, vous devez comprendre le fonctionnement de ces systèmes. Vous devez être un ingénieur logiciel et chatgpt sera un excellent assistant pour vous. Mais il est loin de pouvoir résoudre ces problèmes. Et si c'était le cas, il s'agirait d'une intelligence artificielle générale qui ne remplacerait pas uniquement les ingénieurs en informatique. Mais il s'agit d'un modèle de langage. Ce n'est pas une source de sagesse. La résolution de problèmes, la pensée critique, l'originalité sont toujours du ressort des humains », déclare le créateur de la plateforme en ligne d’apprentissage dénommée Brilliant.
Source : Video amii
Et vous ?
Partagez-vous les avis selon lesquels ce n’est qu’une question de temps avant que les équipes de recherche n’atteignent le stade d’intelligence artificielle générale ?
Ou êtes-vous de ceux qui pensent que l’esprit critique, la créativité et l’originalité resteront l’apanage de l’être humain annulant ainsi toute possibilité d’atteinte du stade d’AGI ?
Comment entrevoyez-vous les rapports entre les humains et les machines en cas d’atteinte du stade d’AGI ? Souscrivez-vous aux scénarios apocalyptiques avec des robots tueurs qui se lanceront à la poursuite des humains ?
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