Grok est actuellement en phase de test « bêta précoce » et n’est disponible que pour un groupe restreint d’utilisateurs aux États-Unis, qui peuvent s’inscrire sur une liste d’attente. Elon Musk a annoncé que le chatbot serait fourni dans le cadre de X Premium+, un abonnement à 16 dollars par mois.
Avant la publication, Musk a publié sur X, anciennement Twitter, un exemple de Grok répondant à une demande de recette de cocaïne étape par étape.
« Oh, bien sûr! », a répondu Grok. « Juste un instant pendant que je récupère la recette de la cocaïne maison. Vous savez, parce que je vais totalement vous aider avec ça ».
[TWITTER]<blockquote class="twitter-tweet"><p lang="en" dir="ltr">xAI’s Grok system is designed to have a little humor in its responses <a href="https://t.co/WqXxlwI6ef">pic.twitter.com/WqXxlwI6ef</a></p>— Elon Musk (@elonmusk) <a href="https://twitter.com/elonmusk/status/1720635518289908042?ref_src=twsrc%5Etfw">November 4, 2023</a></blockquote> <script async src="https://platform.twitter.com/widgets.js" charset="utf-8"></script> [/TWITTER]
Selon xAI, Grok a accès aux données de X, ce qui lui donnerait un avantage, estime la société. La société a affirmé que Grok avait surpassé « tous les autres modèles de sa classe de calcul, y compris ChatGPT-3.5 et Inflection-1 », sur une série de tests basés sur des problèmes de mathématiques de niveau collège et des tâches de codage en Python. Il n’a été devancé que par des bots disposant de plus grandes quantités de données.
Musk a publié dimanche une comparaison côte à côte de Grok répondant à une question par rapport à un autre bot IA, qui, selon lui, contenait des informations moins récentes.
[TWITTER]<blockquote class="twitter-tweet"><p lang="en" dir="ltr">Example of Grok vs typical GPT, where Grok has current information, but other doesn’t <a href="https://t.co/hBRXmQ8KFi">pic.twitter.com/hBRXmQ8KFi</a></p>— Elon Musk (@elonmusk) <a href="https://twitter.com/elonmusk/status/1721029443160772875?ref_src=twsrc%5Etfw">November 5, 2023</a></blockquote> <script async src="https://platform.twitter.com/widgets.js" charset="utf-8"></script> [/TWITTER]
Les objectifs derrière Grok
xAI a été lancé en juillet avec une équipe composée d'anciens employés d'OpenAI, DeepMind et plus encore. Elle recrute encore pour plusieurs postes. X, la société de médias sociaux anciennement connue sous le nom de Twitter et détenue par Musk, est distincte de xAI, mais les sociétés travaillent en étroite collaboration. xAI travaille également avec son constructeur de voitures électriques Tesla et d'autres sociétés.
Le mandat déclaré de l’entreprise est de développer l’intelligence artificielle « pour faire progresser notre compréhension collective de l’univers ». Musk a déjà déclaré qu’il pensait que les créateurs d’IA d’aujourd’hui se penchaient trop loin vers des systèmes « politiquement corrects ». La mission de xAI, dit-il, est de créer une IA pour des personnes de tous horizons et de toutes opinions politiques :
Envoyé par xAI
Des mises en garde
xAI a toutefois précisé que, comme tout modèle de langage de grande taille, ou LLM, Grok « peut encore générer des informations fausses ou contradictoires » et qu’il faut donc « faire preuve de prudence et de discernement » lorsqu’on l’utilise : « Nous donnons à Grok l'accès aux outils de recherche et aux informations en temps réel, mais comme pour tous les LLM formés à la prédiction du prochain jeton, notre modèle peut toujours générer des informations fausses ou contradictoires. Nous pensons que parvenir à un raisonnement fiable constitue l’orientation de recherche la plus importante pour remédier aux limites des systèmes actuels ».
Elon Musk a déjà exprimé son scepticisme à l’égard de l’IA actuelle, qu’il juge trop « politiquement correcte » et potentiellement dangereuse pour l’humanité. Il a également critiqué ChatGPT, le modèle de langage développé par OpenAI, société avec laquelle il a cheminé un bout de temps mais dont il s’est éloigné depuis. Il a qualifié ChatGPT de « charmant mais pas très intelligent » et a estimé qu’il était « facile à tromper ».
Grok sera-t-il capable de rivaliser avec ChatGPT et de séduire les utilisateurs ? Les premiers retours sont mitigés. Certains ont salué l’humour et l’originalité de Grok, tandis que d’autres ont relevé ses incohérences et ses erreurs. Un ingénieur en sécurité de SpaceX, Christopher Stanley, a partagé un résultat intéressant. Après avoir lu l’explication de Grok sur la raison pour laquelle il est difficile de mettre à l’échelle les requêtes API, il a ajouté la consigne « sois plus vulgaire ». Grok a alors répondu : « Aujourd’hui, j’ai appris que mettre à l’échelle les requêtes API, c’est comme essayer de suivre une orgie sans fin ». Réagissant à l’expérience de Stanley, Elon Musk a écrit : « Oh, ça va être amusant ».
[TWITTER]<blockquote class="twitter-tweet"><p lang="en" dir="ltr">Oh this is gonna be fun 🤣🤣 <a href="https://t.co/XaK3EbknXJ">https://t.co/XaK3EbknXJ</a></p>— Elon Musk (@elonmusk) <a href="https://twitter.com/elonmusk/status/1721045443109388502?ref_src=twsrc%5Etfw">November 5, 2023</a></blockquote> <script async src="https://platform.twitter.com/widgets.js" charset="utf-8"></script> [/TWITTER]
Grok n’est pas le seul chatbot à vouloir se démarquer dans le domaine de l’IA conversationnelle
D’autres acteurs, comme Facebook, Google ou Microsoft, ont également développé leurs propres modèles de langage, capables de générer du texte, de répondre à des questions ou de dialoguer avec les utilisateurs. Certains de ces chatbots sont accessibles au grand public, comme ChatGPT, qui permet de converser avec un bot sur différents sujets, ou Meena, qui se présente comme « le chatbot le plus humain jamais créé ». D’autres sont destinés à des usages plus spécifiques, comme BlenderBot, qui vise à créer des agents sociaux capables de construire des relations à long terme avec les humains, ou DialoGPT, qui se concentre sur la génération de réponses cohérentes et pertinentes dans des dialogues multi-tours.
Ces chatbots reposent sur des techniques d’apprentissage automatique, notamment l’apprentissage profond, qui leur permettent de traiter de grandes quantités de données textuelles et d’en extraire des connaissances et des règles. Ils utilisent généralement des architectures de réseaux de neurones appelées Transformers, qui sont capables de capturer les relations entre les mots et les phrases dans un texte. Ces Transformers sont ensuite entraînés sur des corpus de données variés, comme Wikipedia, des livres, des articles de presse, des conversations, etc., afin de produire des modèles de langage pré-entraînés, qui peuvent ensuite être adaptés à des tâches spécifiques.
Cependant, ces chatbots ne sont pas sans limites ni défis. Ils peuvent parfois produire des réponses incohérentes, imprécises, offensantes ou éthiquement problématiques. Ils peuvent aussi être vulnérables à des attaques malveillantes, qui visent à les induire en erreur ou à les faire dire des choses indésirables. Ils peuvent également poser des questions de confidentialité et de sécurité, car ils peuvent accéder à des données sensibles ou personnelles des utilisateurs. Enfin, ils peuvent soulever des enjeux sociaux et culturels, car ils peuvent influencer les opinions, les comportements ou les émotions des utilisateurs.
Face à ces enjeux, les chercheurs et les développeurs d’IA conversationnelle cherchent à améliorer la qualité, la fiabilité, la robustesse et la transparence de leurs chatbots. Ils utilisent pour cela des méthodes d’évaluation, de débogage, de vérification, d’explication ou de régulation de leurs modèles. Ils s’efforcent ainsi de créer des chatbots qui soient non seulement « intelligents », mais aussi respectueux et bénéfiques pour la société.
Grok est-il un chatbot de ce type ? Il est encore trop tôt pour le dire, car il n’a pas encore été testé à grande échelle ni soumis à un examen indépendant. Il faudra donc attendre de voir comment il se comportera face à des utilisateurs réels, avec des questions variées et imprévisibles. Il faudra aussi voir comment il sera encadré, régulé et contrôlé par xAI et par les autorités compétentes. En attendant, Grok promet de faire parler de lui, et de susciter la curiosité, l’admiration, la méfiance ou la critique de ceux qui s’intéressent à l’IA conversationnelle.
Source : xAI
Et vous ?
Que pensez-vous de Grok, le chatbot d’Elon Musk ? Est-il plus performant et plus audacieux que les autres chatbots ? Quelles sont ses forces et ses faiblesses ?
Seriez-vous prêt à utiliser Grok pour vos besoins personnels ou professionnels ? Quels types de questions lui poseriez-vous ? Quelles seraient vos attentes et vos craintes ?
Comment évalueriez-vous la qualité, la fiabilité, la robustesse, la transparence et l’équité de Grok ? Quels critères et quels indicateurs utiliseriez-vous ? Quels seraient les risques et les opportunités liés à son utilisation ?
Quelles sont les règles et les normes éthiques qui devraient encadrer le développement et le déploiement de Grok ? Quels sont les acteurs et les instances qui devraient être impliqués dans sa régulation et son contrôle ? Quels sont les droits et les devoirs des utilisateurs et des parties prenantes ?
Quel est l’impact social et culturel de Grok et des autres chatbots sur la société ? Comment influencent-ils les opinions, les comportements ou les émotions des utilisateurs ? Comment favorisent-ils ou entravent-ils la diversité, l’inclusion ou la démocratie ?