
Vendredi, le conseil d'administration d'OpenAI a congédié de manière inattendue le cofondateur Sam Altman. Greg Brockman, cofondateur et directeur de la technologie, a également été démis de ses fonctions de président du conseil d'administration, après quoi il a rapidement démissionné. Dans la foulée, des pourparlers ont été entamés en vue d'une éventuelle réintégration d'Altman, à la suite d'une vague de soutien de la part de l'industrie et des investisseurs, ainsi que de nombreux chercheurs d'OpenAI qui ont démissionné en signe de solidarité. Mais les pourparlers n'ont pas abouti et le conseil d'administration s'est retrouvé dans l'impasse.
Tard dimanche soir, le scientifique en chef et cofondateur d'OpenAI Ilya Sutskever, qui a contribué à évincer Altman, a tenu avec les employés une réunion au cours de laquelle il devait les informer de ce qui se passait au haut niveau. Lors de la réunion, il a présenté au personnel Emmett Shear, l'ancien PDG de Twitch, qui a été nommé PDG intérimaire d'OpenAI, en remplacement de son prédécesseur de deux jours, Mira Murati, qui avait elle-même remplacé Altman vendredi. Selon la rumeur, Murati a été évincé en raison de son soutien à Altman. Elle a appelé le conseil d'administration à reconsidérer sa décision et réintégrer Altman dans ses fonctions de PDG.
Selon des sources anonymes, seule une poignée d'employés d'OpenAI ont assisté à la réunion avec Sutskever. Le reste du personnel a organisé un débrayage. Elles ont rapporté que le personnel a très mal pris la nomination Emmett Shear à la tête de l'entreprise. « Ce fut un nouveau choc pour les employés, qui avaient été sur le qui-vive tout le week-end », a rapporté une personne ayant assisté à la réunion. La rencontre a pris une autre tournure lorsque Sutskever a tenté d'expliquer au personnel les raisons pour lesquelles Altman a été licencié. Selon les sources, il aurait fourni deux explications ambigües que le personnel a trouvées totalement infondées.
Dans un premier temps, Sutskever aurait expliqué qu'Altman a donné le même projet à deux personnes d'OpenAI. Ensuite, il aurait expliqué qu'Altman a donné à deux membres du conseil d'administration des avis différents sur un membre du personnel. « Ces explications n'avaient pas de sens pour les employés et n'ont pas été bien accueillies. En interne, la théorie la plus répandue est qu'il s'agit d'un "coup d'État" de la part du conseil d'administration, comme on l'appelle au sein de l'entreprise et à l'extérieur. Les raisons invoquées par le conseil d'administration n'ont plus guère d'influence sur le personnel », a déclaré l'une des personnes concernées.
Une autre personne ayant participé à la réunion du dimanche a déclaré que Sutskever est apparu "subjugué" au cours de la réunion. Il a fait volte-face et a exhorté les membres du conseil d'administration (y compris lui-même) à se retirer. Il a exprimé publiquement son "regret d'avoir pris part à la décision du conseil d'administration contre Altman. Mais certains se demandent si tous ces acteurs de premier plan pourraient continuer à travailler avec l'équipe et la direction d'OpenAI ailleurs. D'autres, en revanche, pensent que Sutskever ne sera pas facilement pardonné et qu'il ne sera pas invité à rester ou à rejoindre une nouvelle équipe d'IA chez Microsoft.
Sutskever a posté sur la plateforme de médias sociaux X le 20 novembre. : « je regrette profondément d'avoir participé aux actions du conseil d'administration. Je n'ai jamais eu l'intention de nuire à OpenAI. J'aime tout ce que nous avons construit ensemble et je ferai tout ce que je peux pour réunifier l'entreprise ». Selon la rumeur, Sutskever aurait joué le rôle de meneur du conseil d'administration dans la décision brutale d'évincer Altman, exploitant un désaccord stratégique sur la rapidité de la commercialisation de l'IA générative. Certains analystes estiment d'ailleurs que le licenciement d'Altman reflète le schisme sur l'avenir du développement de l'IA.
Altman et Sutskever seraient en désaccord sur la rapidité de la commercialisation de l'IA générative et sur la manière de réduire les éventuels préjudices pour le public ; ce désaccord aurait atteint son paroxysme lors de la toute première journée des développeurs d'OpenAI qui s'est tenue ce mois-ci. À l'échelle de l'industrie, cela reflète une divergence d'opinions fondamentale sur la sécurité entre deux camps qui développent l'IA et qui réfléchissent à son impact sociétal. D'un côté, il y a ceux qui, comme Altman, considèrent que le développement rapide et, surtout, le déploiement public de l'IA sont essentiels pour tester et perfectionner la technologie.
OpenAI employees: 723 out of 778 full time employees have signed the letter to follow Sam & Greg if the board doesn’t resign pic.twitter.com/wekJ0AwHq5
— Reg Saddler (@zaibatsu) November 20, 2023
De l'autre côté, il y a ceux qui affirment que la voie la plus sûre consiste à développer et à tester l'IA en laboratoire pour s'assurer qu'elle est, pour ainsi dire, propre à la consommation humaine. Certains experts craignent que le logiciel d'IA ne devienne incontrôlable et ne conduise à une catastrophe, ce qui inquiète les travailleurs de la technologie qui suivent un mouvement social appelé "altruisme efficace" et qui pensent que les progrès de l'IA devraient profiter à l'humanité. Sutskever fait partie de ceux qui partagent ces craintes. Selon certaines analystes, une division similaire est également apparue entre les développeurs de voitures autonomes.
Quelques heures après la réunion, une lettre ouverte a été rédigée, a circulé parmi les employés pendant la nuit et a été signée par les dirigeants d'OpenAI, y compris Murati et Sutskever, dans laquelle ils protestaient contre la décision du conseil de ne pas ramener Altman. Selon les...
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