Les funérailles d'Alexeï Navalny, le 1er mars, ont été marquées par la présence de sympathisants défiant les lois russes strictes contre les discours pro-ukrainiens. Une femme a été filmée en train de dire "Gloire aux héros", la réponse traditionnelle au salut "Gloire à l'Ukraine". Elle a été accusée d'avoir "exhibé un symbole interdit" et s'est vu infliger une petite amende, mais elle a été autorisée à rentrer chez elle le lendemain.
Le média indépendant russe Agenstvo rapporte que plusieurs autres personnes participant aux funérailles ont également été appréhendées, sans que l'on connaisse les charges retenues contre elles.
Le porte-parole d'OVD-Info, Dmitry Anisimov, a déclaré à Agenstvo que la police russe avait été en mesure d'identifier et de retrouver les personnes présentes aux funérailles "jusqu'à leur porte" grâce à la technologie de la reconnaissance faciale. Quelques jours avant les funérailles, les autorités ont installé plusieurs nouvelles caméras de surveillance autour de l'église et du cimetière.
La Russie est l'un des nombreux régimes oppressifs qui s'appuient sur la technologie de la reconnaissance faciale pour identifier les dissidents. Cette technologie a été largement utilisée pour arrêter des centaines de manifestants depuis l'invasion de l'Ukraine.
En 2017, Moscou a annoncé le lancement de l'un des plus grands réseaux de vidéosurveillance par reconnaissance faciale au monde, qui comprenait à l'époque 160 000 caméras, dont plus de 3 000 étaient connectées au système de reconnaissance faciale. Initialement destiné à identifier et capturer les criminels, le réseau est désormais utilisé pour repérer les manifestants.
Au moins trois des entreprises (trois russes et une biélorusse) qui fournissent les algorithmes pour les systèmes de reconnaissance faciale russes ont utilisé des puces de Nvidia ou d'Intel en conjonction avec ces algorithmes, bien qu'il n'y ait aucune suggestion que les entreprises occidentales aient enfreint les sanctions.
La Chine est un autre pays dont les autorités s'appuient fortement sur la reconnaissance faciale. Il a été rapporté en 2018 que certains policiers chinois utilisaient des lunettes dotées de cette technologie, et celle-ci a déjà été utilisée pour identifier un suspect dans une foule de 50 000 personnes. La Chine utilise même la reconnaissance de la démarche pour identifier les personnes qui tentent de cacher leur visage.
Source : Le groupe de défense des droits de l'homme et la publication OVD-Info
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Un programme de reconnaissance faciale d'une startup russe permet d'identifier un inconnu dans la rue instantanément, juste en prenant sa photo