En plus de réintégrer Altman, OpenAI a élargi son conseil d’administration en y ajoutant trois éminents membres :
- Dr Sue Desmond-Hellmann, ancienne directrice générale de la Fondation Bill et Melinda Gates, qui siège également au conseil d'administration de Pfizer et au Conseil des conseillers du président pour la science et la technologie.
- Nicole Seligman, ancienne vice-présidente exécutive et avocate générale de Sony et présidente de Sony Entertainment, qui siège également au conseil d'administration de Paramount Global, Meira GTx et Intuitive Machines, Inc.
- Fidji Simo, PDG et président d'Instacart, qui siège également au conseil d'administration de Shopify.
Envoyé par OpenAI
Ces nominations interviennent après une période de turbulence au sein de l’entreprise, marquée par le licenciement puis la réintégration rapide de Sam Altman
En novembre, le conseil d'administration d'OpenAI a évincé Altman, accusant le cofondateur de l'entreprise d'avoir menti au conseil.
Greg Brockman, président et co-fondateur d'OpenAI, qui a été exclu du conseil d'administration en tant que président dans le cadre du remaniement de la direction, a quitté l'entreprise, a-t-il annoncé sur X: « Sur la base des nouvelles d'aujourd'hui, je suis parti », a-t-il écrit, donnant au public le contenu du courriel qu'il a envoyé.
Son exclusion du conseil a été annoncé dans le même billet d'OpenAI annonçant le renvoi de Sam Altman : « Dans le cadre de cette transition, Greg Brockman quittera ses fonctions de président du conseil d'administration et restera dans ses fonctions au sein de l'entreprise, relevant du PDG ».
[TWITTER]<blockquote class="twitter-tweet"><p lang="en" dir="ltr">After learning today’s news, this is the message I sent to the OpenAI team: <a href="https://t.co/NMnG16yFmm">https://t.co/NMnG16yFmm</a> <a href="https://t.co/8x39P0ejOM">pic.twitter.com/8x39P0ejOM</a></p>— Greg Brockman (@gdb) <a href="https://twitter.com/gdb/status/1725667410387378559?ref_src=twsrc%5Etfw">November 18, 2023</a></blockquote> <script async src="https://platform.twitter.com/widgets.js" charset="utf-8"></script> [/TWITTER]
Puis, très vite, les évènements se sont enchaînés : en l'espace de quelques jours, OpenAI a changé à plusieurs reprises de PDG par intérim, Microsoft a proposé d'embaucher Sam Altman, la quasi-totalité des employés d'OpenAI a signé une lettre ouverte menaçant de démissionner (et Microsoft leur a indiqué qu'il y a une place pour eux dans son entreprise), les protestations des investisseurs (parmi lesquels Microsoft) se sont multipliées. Face à autant de pression venant de toute part, OpenAI n'a eu d'autre choix que de céder.
En l'espace d'une semaine, Altman était de retour dans l'entreprise et les membres du conseil d'administration Helen Toner, Tasha McCauley et Ilya Sutskever, qui avaient voté en faveur de l'éviction de Altman, s'étaient retirés. Adam D'Angelo, qui avait également voté en faveur de l'éviction d'Altman, est resté au conseil d'administration.
Selon un média américain, certains membres du conseil d’administration d’OpenAI avaient trouvé en Altman un opérateur incroyablement glissant. Par exemple, plus tôt cet automne, il avait confronté un membre, Helen Toner, directrice du Centre pour la sécurité et les technologies émergentes de l'Université de Georgetown, pour avoir co-écrit un article qui apparemment critiquait OpenAI pour « attiser les flammes du battage médiatique sur l'IA ». Toner s'était défendue (même si elle s'est ensuite excusée auprès du conseil d'administration de ne pas avoir prévu comment le journal pourrait être perçu). Altman a commencé à contacter individuellement d'autres membres du conseil d'administration pour la remplacer. Lorsque ces membres ont comparé leurs notes sur les conversations, certains ont estimé qu’Altman les avait présentés à tort comme soutenant le retrait de Toner. « Il les montait les uns contre les autres en mentant sur ce que pensaient les autres », a indiqué une personne familière avec les discussions.
Une thèse que semble confirmer à demi-mot Sam Altman dans sa sortie de vendredi suite à la nomination des nouveaux membres du conseil d'administration :
J'ai beaucoup appris de cette expérience. Une chose que je dirai maintenant : lorsque j'ai cru qu'un ancien membre du conseil d'administration nuisait à OpenAI par certaines de ses actions, j'aurais dû gérer cette situation avec plus de grâce et d'attention. je m'en excuse, et j'aurais aimé avoir agi différemment. Je suppose que toutes les personnes impliquées croient sincèrement à l'importance cruciale de bien gérer l'AGI.
Suite aux conclusions de l'enquête de WilmerHale, le conseil d’administration d’OpenAI exprime son soutien unanime à Sam Altman et à Greg Brockman
Le 8 décembre 2023, le Comité spécial a retenu les services de WilmerHale pour procéder à un examen des événements concernant la révocation, le 17 novembre 2023, de Sam Altman et de Greg Brockman du Conseil d'administration d'OpenAI et la cessation des fonctions d'Altman en tant que PDG. WilmerHale a examiné plus de 30 000 documents, mené des dizaines d'entretiens, y compris avec des membres de l'ancien conseil d'administration d'OpenAI, des cadres d'OpenAI, des conseillers de l'ancien conseil d'administration et d'autres témoins pertinents, et évalué diverses actions d'entreprise.
Le Comité spécial a fourni à WilmerHale les ressources et l'autorité nécessaires à la réalisation d'un examen approfondi. De nombreux employés d'OpenAI, ainsi que des membres actuels et anciens du conseil d'administration, ont coopéré au processus d'examen. WilmerHale a informé le Comité spécial à plusieurs reprises sur les progrès et les conclusions de l'examen.
WilmerHale a évalué les problèmes de gestion et de gouvernance qui avaient été portés à l'attention du précédent conseil d'administration, ainsi que d'autres problèmes que WilmerHale a identifiés au cours de son examen. WilmerHale a constaté une rupture de confiance entre l'ancien conseil d'administration et Altman, qui a précipité les événements du 17 novembre.
L’enquête de WilmerHale a conclu que le conseil d’administration précédent avait agi de bonne foi et dans le cadre de son large pouvoir discrétionnaire lorsqu’il a décidé de mettre fin aux fonctions de Altman. Cependant, elle a également révélé que cette décision n’était pas fondée sur des préoccupations liées à la sécurité des produits, au rythme du développement, aux finances d’OpenAI ou à ses déclarations aux investisseurs, clients ou partenaires commerciaux, mais résultait plutôt d’une rupture de confiance entre le conseil d’administration précédent et Altman
« Nous avons conclu à l'unanimité que Sam et Greg sont les bons dirigeants pour OpenAI », a déclaré Bret Taylor, président du conseil d'administration d'OpenAI.
Des améliorations en matière de gouvernance
Le conseil d’administration, présidé par Bret Taylor, ancien dirigeant de Salesforce, a également mis en place des améliorations en matière de gouvernance, telles qu’une ligne directe pour les lanceurs d’alerte et un nouveau comité de mission et de stratégie. Ces mesures visent à renforcer la confiance et à assurer une direction cohérente et transparente pour l’avenir.
Le conseil d'administration a également annoncé l'adoption d'améliorations importantes de la structure de gouvernance de l'OpenAI. Les principales améliorations sont les suivantes :
- L'adoption d'un nouvel ensemble de directives de gouvernance d'entreprise ;
- Renforcer la politique de conflits d'intérêts de l'OpenAI ;
- La création d'une ligne d'assistance téléphonique pour les lanceurs d'alerte, qui servira de ressource de signalement anonyme pour tous les employés et contractants d'OpenAI ; et
- La création de nouveaux comités du Conseil d'administration, y compris un comité de mission et de stratégie axé sur la mise en œuvre et l'avancement de la mission principale d'OpenAI
Ce mois-ci, le magnat milliardaire de la technologie Elon Musk a poursuivi les cofondateurs d'OpenAI, Sam Altman et Greg Brockman, pour rupture de contrat et manquement à leurs obligations fiduciaires, comme l'ont révélé des documents judiciaires jeudi.
Dans sa plainte, Elon Musk et ses avocats affirment que le fabricant de ChatGPT « a été transformé en une filiale de facto à code source fermé de la plus grande entreprise technologique du monde : Microsoft ». Ils affirment également que cet arrangement va à l'encontre d'un accord de fondation et d'une certification d'incorporation de 2015 qu'OpenAI a établis avec Musk, qui a été un donateur essentiel et un cofondateur d'OpenAI dans ses premières années d'existence.
Dans le cadre du contrat entre Microsoft et OpenAI, le géant de la technologie n'a que des droits sur la technologie « pré-AGI » d'OpenAI, et c'est au conseil d'administration d'OpenAI de déterminer si l'entreprise a atteint cette étape. Musk a fait valoir dans son dossier que depuis le remaniement du conseil d'administration d'OpenAI en novembre - lorsque Toner, McCauley et Sutskever ont été écartés - le nouveau conseil est « mal équipé » pour déterminer de manière indépendante si OpenAI a atteint l'AGI et donc si sa technologie est en dehors du champ d'application de l'accord d'exclusivité conclu avec Microsoft.
En réponse à cette action en justice très médiatisée, OpenAI a reproduit d'anciens courriels de Musk dans lesquels le PDG de Tesla et de SpaceX encourageait la jeune pousse à lever au moins un milliard de dollars de fonds, et convenait qu'elle devrait « commencer à être moins ouverte » au fil du temps et « ne pas partager » la science de l'entreprise avec le public.
Sources : OpenAI, présentation des nouveaux membres
Et vous ?
Quelles implications la réintégration de Sam Altman et l’ajout de trois nouveaux directeurs pourraient-ils avoir sur la direction future d’OpenAI ?
Comment la gouvernance d’entreprise et les politiques de transparence chez OpenAI pourraient-elles évoluer suite à ces changements au sein du conseil d’administration ?
Quel rôle les lanceurs d’alerte et les nouvelles mesures de gouvernance joueront-ils dans la prévention des conflits internes futurs chez OpenAI ?
En quoi l’expérience et l’expertise des trois nouveaux directeurs pourraient-elles contribuer à la mission d’OpenAI dans le domaine de l’intelligence artificielle ?
Quelles leçons les autres entreprises technologiques peuvent-elles tirer de cette situation pour améliorer leur propre structure de gouvernance ?