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Les législateurs européens adoptent la première loi importante pour réglementer l'IA dans le monde,
Mais elle pourrait potentiellement rendre le marché européen peu attrayant pour l'IA

Le , par Mathis Lucas

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Le Parlement européen a approuvé le premier grand ensemble de règles au monde pour régir les applications de l'IA. La loi européenne sur l'IA divise les applications de l'IA en catégories de risque, allant de "inacceptable" à "élevé", "moyen" et "faible". Elle interdit les systèmes de notation sociale basés sur l'IA et tout outil biométrique utilisé pour deviner la race, les tendances politiques ou l'orientation sexuelle. L'UE devance encore une fois les États-Unis dans la réglementation d'une technologie essentielle et perturbatrice. Mais certaines dispositions de la loi sont controversées, les critiques affirmant qu'elles pourraient ralentir l'innovation dans le domaine.

Les législateurs européens approuvent la première réglementation sur l'IA au monde

La loi européenne sur l'IA (EU AI Act) a été proposée initialement en avril 2021 pour faire face à l'influence grandissante de l'IA dans notre vie quotidienne. Les règles régiraient les applications de l'IA en fonctions des risques perçus, et seraient effectivement les premières règles axées au monde sur l'IA introduites par un organisme de réglementation majeur. La Commission européenne, qui a proposé la législation, souhaite qu'elle garantisse que l'utilisation de l'IA respecte les droits de l'homme fondamentaux. L'UE a obtenu un consensus politique provisoire début décembre et la loi vient d'être approuvée par les législateurs.


Elle a été adoptée avec 523 voix pour, 46 contre et 49 votes non exprimés. « L'Europe est MAINTENANT une référence mondiale en matière d'IA », a écrit Thierry Breton, commissaire européen chargé du marché intérieur, sur compte X (ex-Twitter). La présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, a qualifié la législation d'avant-gardiste, affirmant qu'elle permettrait l'innovation tout en sauvegardant les droits fondamentaux. « L'intelligence artificielle fait déjà partie intégrante de notre vie quotidienne. Désormais, elle fera également partie de notre législation », a-t-elle écrit dans un message sur les réseaux sociaux.

Cette loi, la première du genre, est sur le point de modifier la manière dont les entreprises et les organisations européennes utilisent l'IA dans tous les domaines, depuis les décisions en matière de soins de santés jusqu'au maintien de l'ordre. La nouvelle législation européenne classe les applications de l'IA en quatre catégories différentes, allant de "inacceptable" à "élevé", "moyen" et "faible". Ensuite, elle impose des interdictions générales pour les utilisations inacceptables de la technologie, tout en établissant des garde-fous rigoureux pour les applications incluses dans les autres catégories définies par les législateurs.

Entre autres, la loi interdit les systèmes de notation sociale pilotés par l'IA et tout outil biométrique utilisé pour deviner la race, les tendances politiques ou l'orientation sexuelle d'une personne. La législation interdit l'utilisation de l'IA pour interpréter les émotions des personnes dans les écoles et sur les lieux de travail, ainsi que certains types de profilage automatisé visant à prédire la probabilité qu'une personne commette des crimes à l'avenir. Elle impose des obligations, notamment en matière de transparence, pour les cas d'utilisation à haut risque dans les domaines tels que l'embauche et l'accès aux services publics.

Beaucoup ont salué l'adoption de la législation sur l'IA. Cependant, certains critiques de la loi, y compris le président français Emmanuel Macron, pensent que les dispositions de la loi sont trop strictes et qu'elles pourraient nuire à l'innovation. Comme l'explique un critique : « je ne sais pas trop quoi penser de cela. D'une part, les réglementations européennes ont fait des merveilles pour la protection des consommateurs ; d'autre part, c'est exactement ce qui étouffe l'innovation, en particulier pour les technologies naissantes comme l'IA ».

Les impacts potentiels de la réglementation européenne sur l'IA sur les entreprises

Les entreprises telles qu'OpenAI qui produisent des modèles d'IA puissants, complexes et largement utilisés seront également soumises à de nouvelles obligations de divulgations en vertu de la loi. Elle exige également que tous les deepfakes générés par l'IA soient clairement étiquetés, afin de répondre aux inquiétudes concernant la manipulation des médias qui pourrait conduire à la désinformation et à l'ingérence dans les élections. La loi, qui devrait entrer en vigueur d'ici à 2025, souligne la rapidité avec laquelle les décideurs politiques de l'UE ont réagi à l'explosion de la popularité d'outils comme ChatGPT d'OpenAI.

Toutefois, si l'annonce de ce jour signifie que la loi a presque franchi son dernier obstacle, il faudra encore des années pour que certaines règles soient appliquées. Le texte juridique doit encore être approuvé, soit par une annonce séparée, soit par un vote en session plénière les 10 et 11 avril. La loi sur l'IA entrera alors officiellement en vigueur 20 jours après sa publication au Journal officiel, ce qui devrait se produire en mai ou en juin de cette année. Les dispositions entreront alors en vigueur par étapes : les pays auront six mois pour bannir les systèmes d'IA interdits, dont les systèmes de notation sociale basés sur l'IA.

Ils auront 12 mois pour appliquer les règles contre les "systèmes d'IA à usage général" (general-purpose AI (GPAI) systems) tels que les chatbots, et jusqu'à 36 mois pour les systèmes d'IA que la loi a désignés comme étant à haut risque. « À très court terme, le compromis sur la loi européenne sur l'IA n'aura pas beaucoup d'effet direct sur les concepteurs de systèmes d'IA basés aux États-Unis, car il n'entrera probablement pas en vigueur avant 2025 », a déclaré Paul Barrett, directeur adjoint du NYU Stern Center for Business and Human Rights, en décembre 2023, lorsque l'UE a trouvé un accord provisoire sur la loi.

Barrett estime que les principaux acteurs du domaine de l'IA, tels qu’OpenAI, Microsoft, Google et Meta, continueront probablement à se battre pour dominer le marché, notamment en raison de l'incertitude réglementaire qui règne aux États-Unis. Dragos Tudorache, un législateur européen qui a supervisé les négociations de l'accord avec l'UE, a salué l'accord, mais a déclaré que le plus grand obstacle restait la mise en œuvre. Il a déclaré dans un communiqué sur le site du Parlement : « l'UE a tenu ses promesses. Nous avons lié le concept d'IA aux valeurs fondamentales qui forment la base de nos sociétés […] ».

« Mais il reste encore beaucoup à faire, au-delà de la loi européenne sur l'IA elle-même. L'IA nous poussera à repenser le contrat social au cœur de nos démocraties, nos modèles éducatifs, nos marchés du travail et la manière dont nous menons les guerres. Cette législation est le point de départ d'un nouveau modèle de gouvernance fondé sur la technologie. Nous devons maintenant nous concentrer sur la mise en pratique de cette loi », a-t-il ajouté. La loi ne réglemente pas rétroactivement les modèles existants, mais les futurs modèles devront tenir compte des nouvelles exigences de transparence fixées par l'UE.

La nouvelle législation pourrait rendre le marché européen moins attrayant pour l'IA

La loi européenne sur l'IA se veut très stricte dans la réglementation du développement et des applications de l'IA. Dans le même temps, certains États membres ont commencé à craindre que cette rigueur ne fasse de l'UE un marché peu attrayant pour l'IA. Pour cette raison, la France, l'Allemagne et l'Italie ont fait pression pour atténuer les restrictions imposées aux systèmes d'IA à usage général au cours des négociations. Ces pays ont obtenu des compromis, notamment en limitant ce qui peut être considéré comme des systèmes "à haut risque", qui seraient alors soumis à certaines des dispositions les plus strictes.

Au lieu de classer tous les systèmes GPAI comme étant à haut risque, il y aura un système à deux niveaux et des exceptions pour l'application de la loi en ce qui concerne les utilisations de l'IA totalement interdites, comme l'identification biométrique à distance. Cela n'a pas encore satisfait toutes les critiques. Le président français Emmanuel Macron a attaqué les règles, affirmant que la loi sur l'IA crée un environnement réglementaire strict qui entrave l'innovation. L'ancien ministre français de l'Économie numérique, Cédric O, qui est cofondateur et actionnaire de la startup française Mistral, s'est prononcé contre la loi.

De l’autre côté de l’Atlantique, les Big Tech ont fait pression sur l’UE pour qu’elle affaiblisse et supprime de la loi sur l'IA les règles en rapport avec les modèles de base. L'association bruxelloise Corporate Europe Observatory a classé OpenAI, Microsoft et Google parmi les cinq grands lobbyistes qui ont fait pression contre la loi de l'UE. Les Big Tech recherchent en fait un environnement juridique leur permettant une liberté totale pour développer et déployer leurs applications d'IA sans surveillance stricte. Cela se fait en coulisse, mais en public, ces entreprises chantent à qui veut bien l'entendre qu'ils souhaitent être réglementés.

Barrett a déclaré que certaines startups d'IA européennes pourraient avoir du mal à lever des capitaux avec les règles actuelles, ce qui donne un avantage aux entreprises américaines. En outre, certaines entreprises non européennes pourraient même choisir d'éviter de s'installer dans la région ou de bloquer l'accès à leurs plateformes pour ne pas se voir infliger des amendes pour avoir enfreint les règles. L'UE a déjà été confrontée à un tel risque à la suite de l'entrée en vigueur des réglementations telles que la loi sur les marchés numériques (Digital Markets Act) et la loi sur les services numériques (Digital Services Act).

Toutefois, l'UE n'est pas la seule sur cette voie. Les projets de règles évoluent de l'autre côté de la Manche, mais également outre-Atlantique. L'administration Biden a signé en octobre un décret exigeant que tout laboratoire développant un grand modèle de base effectue des tests de sécurité et informe le gouvernement des résultats. Et les discussions lors du sommet britannique sur la sécurité de l'IA se sont fortement concentrées sur les risques liés aux modèles de base les plus avancés. Les participants ont également signé un document "non contraignant" qui reconnaît la nécessité d'atténuer les risques liés à l'IA.

Les impacts potentiels de la législation européenne sur l'IA sur la collecte de données

Les modèles d'IA sont formés à partir de données accessibles au public, mais sensibles et potentiellement protégées par des droits d'auteur. Cette collecte de données est à l'origine de tensions importantes entre les entreprises d'IA et les créateurs de contenu, les artistes, les écrivains, les médias, etc. La loi de sur l'IA ne crée toutefois pas de nouvelles lois sur la collecte de données. Alors que l'UE a été la première à adopter des règles sur la protection des données avec le RGPD, la loi sur l'IA n'interdit pas aux entreprises de collecter des informations, mais exige qu'elles respectent les lignes directrices du RGPD.

« En vertu de ces règles, les entreprises devront peut-être fournir un résumé de transparence ou des étiquettes de nutrition des données. Mais cela ne changera pas vraiment le comportement des entreprises en ce qui concerne les données », a déclaré Susan Ariel Aaronson, directrice du "Digital Trade and Data Governance Hub" et professeur de recherche en affaires internationales à l'université George Washington. Aaronson souligne que la loi sur l'IA n'a toujours pas clarifié la manière dont les entreprises doivent traiter le matériel protégé par le droit d'auteur qui fait partie des données d'entraînement des modèles.

Aaronson estime que la loi sur l'IA se contente d'indiquer que les développeurs doivent suivre les lois existantes sur le droit d'auteur (ce qui laisse beaucoup de zones grises autour de l'IA). La législation n'incite donc pas les développeurs de modèles à éviter d'utiliser des données protégées par le droit d'auteur. Elle n'appliquera pas non plus ses amendes potentiellement sévères aux développeurs de logiciels libres, aux chercheurs et aux petites entreprises travaillant en aval de la chaîne de valeur. Cette décision a été saluée par les entreprises et les développeurs de logiciels et d'applications libres dans le domaine.

Shelley McKinley, responsable juridique de GitHub, filiale de Microsoft, affirme qu'il s'agit d'un "développement positif pour l'innovation ouverte et les développeurs qui travaillent à la résolution de certains des problèmes les plus urgents de la société". Blake Brannon, directeur de la stratégie de la plateforme de confidentialité des données OneTrust, a déclaré que les entreprises d'IA les plus matures établissaient des lignes directrices en matière de protection de la vie privée en conformité avec des lois telles que le RGPD et en prévision de politiques plus strictes. Selon lui, la loi n'apporte pas de changement significatif.

Il a ajouté qu'en fonction de l'entreprise, la loi sur l'IA est "une goutte d'eau supplémentaire" par rapport aux stratégies déjà en place. Toutefois, et comme souligné plus haut, la mise en œuvre de loi pourrait s'avérer compliquée pour les entreprises. Mark Ferguson, expert en politiques publiques au sein du cabinet d'avocats Pinsent Masons, a déclaré que l'adoption de la loi sur l'IA n'était qu'un début. Ferguson a ajouté que les entreprises devront travailler en étroite collaboration avec les législateurs pour comprendre comment elle sera mise en œuvre à mesure que la technologie, qui évolue rapidement, continue d'évoluer.

Les États-Unis n'ont pas réussi à faire décoller la réglementation sur l'IA. La principale mesure prise jusqu'à présent a été le décret de l'administration Biden. Les quelques projets de loi déposés au Sénat ont essentiellement porté sur les contrefaçons profondes et le filigrane, et les forums sur l'IA organisés à huis clos par le sénateur Chuck Schumer (D-NY) n'ont guère apporté d'éclaircissements sur l'orientation du gouvernement en ce qui concerne la gestion de la technologie. En juillet de l'année dernière, la Chine a adopté des lignes directrices pour les entreprises qui souhaitent vendre des services d'IA au public.

Source : le Parlement européen

Et vous ?

Quel est votre avis sur le sujet ?
Que pensez-vous de l'adoption par l'UE de la législation sur l'IA ?
La loi va-t-elle produire des changements importants sur le marché de l'IA ?
Que pensez-vous des critiques selon lesquels les dispositions de la loi sont trop strictes ?
La nouvelle loi risque-t-elle de nuire à l'innovation ? Rend-elle l'UE moins attractive pour l'IA ?
Quels pourraient être les impacts de cette législation sur les entreprises telles que Google et OpenAI ?
Que pensez-vous des exemptions prévues par loi pour les entreprises et les développeurs de logiciels libres ?

Voir aussi

La nouvelle loi européenne sur l'IA est menacée par le lobbying intense des grandes entreprises technologiques, elles font pression pour retirer "les modèles de base" de la réglementation

Les Big Tech (GAFAM) veulent réglementer l'IA, mais les autres entrepreneurs sont sceptiques, selon eux leur réelle volonté serait juste de geler le marché de l'IA pour conserver leur monopole

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Avatar de Anselme45
Membre extrêmement actif https://www.developpez.com
Le 24/03/2024 à 11:22
Et comme pour le 99,9% des résolutions de l'ONU, strictement personne n'en tiendra compte!
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Avatar de Jon Shannow
Membre extrêmement actif https://www.developpez.com
Le 10/04/2024 à 8:28
Je n'ai pas très bien compris ce qui était mesuré pour définir que l'IA émet moins de CO2 qu'un humain pour écrire une page.

Est-ce que l'empreinte carbone des datas center servant à l'IA pour produire sa page est comptée ou non ? Si c'est juste l'empreinte carbone pour l'écriture finale, c'est-à-dire le "pouillème" final, alors l'étude est biaisée.
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Avatar de totozor
Membre expert https://www.developpez.com
Le 10/04/2024 à 8:01
Citation Envoyé par Jade Emy Voir le message
Il est essentiel de se pencher sur le type d'impact environnemental que l'IA peut finir par avoir. Cependant, il s'avère que l'IA pourrait en fait produire moins d'émissions de carbone que les humains, ce qui la rendrait plus durable. L'IA émet des centaines de fois moins de gaz à effet de serre que l'homme lorsqu'il s'agit d'écrire et de créer des images.
C'est une analyse intéressante mais est ce que ça veut dire qu'utiliser une IA émet moins de carbone qu'utiliser une personne?
Non, pour une raison simple:
Quand la personne travaille et pas l'IA, l'IA n'émet rien
Quand l'IA travaille et pas la personne, la personne émet toujours.
Donc il faudrait comparer le surplus d'émission de la personne quand elle travaille à l'IA.
Les autres facteurs sont nombreux :
L'IA produit (probablement) peu de carbone quand elle travaille parce qu'elle est plus rapide que l'homme mais combien émet son apprentissage?
L'IA nécessite une revue de son travail plus importante que la personne donc combien émet la différence de revue?
Combien d'IA différente faut il pour remplacer toutes les taches d'une personne?
Et je n'ai pas encore parlé de l'apport social d'une personne...

Pensez-vous que cette étude est crédible ou pertinente ?
L'étude en tant que telle à l'air crédible (faite de façon honnête et rigoureuse) par contre le but de celle ci me parait beaucoup moins pertinent.
Quelle conclusion tirer? Qu'il faut faire travailler les IA plutôt que les personnes pour l'édition? Ce n'est pas ce que disent les chercheurs, c'est pourtant ce que nous lisons.
Qui a financer cette étude? Dans quel but? Avec ces réponses nous aurons peut être une clarification de sa pertinence.
On sait que l'un des auteur détient des actions chez NVIDIA mais je n'ai rien trouvé chez le financeur.
Quel est votre avis sur le sujet ?
L'IA n'a rien d'écologique parce qu'elle ajoute de la production de carbone à la production humaine, attaquer la question par cet angle est absurde. (A moins que l'on décide de "faire disparaitre" les personnes qui deviennent "inutiles" mais on dérive vers des gros problèmes éthiques).
Par contre l'IA a d'autres avantages qui méritent d'être étudiés.

Des gens essayent d'aborder les sujets de façon "rationnelle" en ce moment pour transformer des solutions plus ou moins absurdes en bon sens.
La Science n'apporte pas toujours les bonnes réponses aux problèmes parce qu'elle ignore les sciences humaines ou l'éthique.
Pourtant il me semble qu'Asimov nous avait déjà prévenu que cette méthode ne fonctionnait pas.
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Avatar de Eye_Py_Ros
Nouveau membre du Club https://www.developpez.com
Le 10/04/2024 à 15:18
> Pensez-vous que cette étude est crédible ou pertinente ?
> Quel est votre avis sur le sujet ?

Que dire que dire, un petit essai improvisé.
Pour commencer cette étude à un objectif assez clair et malsain, contrer le bashing de l'IA qui pollue à cause de sa consommation excessive en ressource en ce qui concerne sa création / entraînement / formation.
Je dirais que l'étude est remplie de biais, mais aussi qu'elle souligne un sujet mortifère et dont les philosophes devraient se saisir.

Pour commencer en ce qui concerne les biais, les graphiques sont ultras simpliste et ne prenne pas en compte les ressources nécessaires pour l'entraînement des AI ni même les ressources consommées pour concevoir le hardware.
De la production de silicium au GPU en passant par l'humain qui a conçu le GPU à la chaîne d'assemblage jusqu'au data center où elle est en fonction à déjà consommé plusieurs années CO2 d'une ville humaine.

La conclusion stéréotypée que l'on peut faire de ce genre d'étude. Au mon dieu, un humain, ça respire ça émet du CO2, un caillou alimenté avec de l'Énergie pure sa ""n'émet pas"" de CO2. Il faut donc remplacer toute la population humaine par des cailloux qui imite les humains.
Je tire volontairement le trait, mais c'est une pente glissante vers lequel les bobo extrêmes écolos ont tendance à prendre de vouloir éliminer le vivant sous prétexte qu'il émet du CO2. Si on suit leur logique uniquement les plantes auraient le droit de vivre puisqu’elles n'émettent pas de CO2 (dans leurs schémas de pensée) ce qui est faux et sans CO2 elles ne peuvent se développer autant... Alors si on en fait la seule source de nourriture...

Concernant les schémas on nous montre une quantité d'Énergie consommée en instantané lorsque le réseau (de neurones en cailloux) fait une génération unique, versus le pc d'un auteur allumé.
Déjà pour commencer le biais, un serveur qui fait tourner de l'IA est allumé H24, consomme rien que pour être allumé 100W et peut monter à 3000W voir plus. Le pc d'un auteur est allumé disons 6-8h et un pc portable sobre peut, disons consommer au max 25w dans un standard sobre écoresponsable. De plus un auteur peut ne pas passer toute une session d'écriture sur un pc, on peut aussi avoir des machines tablette dans le futur à base d'epaper comme écran, utiliser le stylo et la feuille.... Donc déjà la méthode de travail est un biais choisi non représentatif des "travailleurs" du secteur. Doit-on compter les repas, et la tasse de café en terrasse ?

Idem dans la création d'images, un peintre ne va pas utiliser un ordinateur de la même manière voir pas du tout, un photographe non plus et un graphiste peut faire des recherches de diverses manières. Leur activité n'est pas 100% numérique.

Coté IA, ouaaa une génération consomme peux. Sauf que qui aujourd'hui ne demande pas à l'IA plusieurs générations pour avoir un résultat un peut exploitable et qui ne passe pas un peu de temps pour intégrer la réponse...
10 générations consommeraient déjà le CO2 pour une journée de travail humain. Or il est si facile de cliquer sur généré que l'étude ne prend pas en compte le fait que cette facilité va augmenter le nombre de générations demandé et donc pour une même tache incitée à consommer plus.
Plutôt qu'un travail réfléchis, fait et plutôt droit au but, on va frénétiquement cliqué sur générer, une, deux, 10, 20, 50 fois dans la journée jusqu'à avoir un travail prémâché qu'il faudra de toute façon relire puis intégrer.

Au final une IA, est un outil qui consomme, et sa facilité d'usage poussera a consommer par ce que dans un même espace de temps on le peut.
Et si on pense éliminer complètement les humains, alors nous allons créer une société de machine qui travaillera pour des machines.
Le summum du capitalisme, nous créons du travail/ de la valeur à l'aide de machine pour qu'elle soit consommée par d'autres machines et faire tourner le capitalisme.

Nous avons des Shadock qui pompe, que nous remplaçons par des machines qui pompes pour se maintenir entre elles en vie et soutenir artificiellement le capitalisme et "sa croissance infinie" artificielle.
On va basculer d'une économie pétrodollar en data dollar.
(et il faudra mettre des humains sur des vélos pour combler le manque de pétrole pour alimenter en Énergie les machines)

Tout ceci est absurde tout comme confondre un outil et une volonté créatrice vivante.
Le côté mortifère, c'est de vouloir a tout pris évincer l'humain de la composante économique pour des raisons de coûts. De l'autre côté, ce que l'on aura sacrifié... nous fera plonger vers une économie dystopique, avec une économie parallèle qui ne sert qu'aux machines et de l'autre, des humains tout tombés dans la précarité.
Et le risque, c'est un arrêt de la créativité, un grippage de l'inventivité et d'évolution.
Où à côté d'usines fumantes, nous aurions une population qui n'a plus les moyens de consommer.
Sauf, si la réalité réajuste la situation, car non viable et qu'un mixte des deux finissent par co exister.

Ce que je dirais, c'est que ce genre d'étude envoie un signal malsain coté sociétal, poussant des résonnements inachevés polarisant des questions légitimes en réponse absurde. Plantant les graines d'idéologie néfaste pour une société.

Nous sommes nés trop tard pour explorer les continents, trop tôt pour explorer Mars, mais dans l'époque de l'avènement de l'IA et d'un grand bouleversement économique et sociétal mondiaux en perspective que l'on veuille ou non.
L'avenir dépend de ce qui est en train de s'écrire, des luttes et intérêts de certains. De l'éducation ou du manque des masses en vers ce type d'enjeux, et si nous finissons tout droits vers un avenir dystopique d'une dictature mondiale et d'une misère qui fera régresser l'humanité ou si nous deviendrons tous lucide sur le sujet. comme le plat réchauffé que les mails allaient tuer le métier de postier. Que les livres numériques allaient faire disparaître les imprimeurs ect, ect.

Tous sa pour dire (sans se méprendre, ça reste intéressant que le site nous permette de faire une veille techno) y en a marre de ce genre d'étude de lobbying pondu par des cabinets com , la seule chose que ça génère c'est de la méfiance en vers les études et une perte de crédibilité du peuple en vers toutes analyses et réflexion.
Remplaçons les cabinets de com par de l'IA, peut être que l'on aura moins de mensonge comme ça.
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