Les startups françaises d'IA générative attirent les plus gros financements en Europe
Accel a analysé le paysage des entreprises d'IA générative en Europe et en Israël et en a tiré des conclusions pour le moins intéressantes. L'étude, réalisée en partenariat avec Dealroom, porte sur 221 entreprises d'IA générative en Europe et en Israël. La France apparaît comme le chef de file du financement de l'IA générative en Europe et en Israël, devançant d'autres acteurs clés de la région. Selon les auteurs de l'étude, l'augmentation des investissements et du nombre de startups dans la région témoigne d'une évolution notable vers l'exploitation de l'IA pour trouver des solutions transformatrices dans divers secteurs d'activité.
Le rapport révèle que la France est le pays qui abrite les startups d'IA générative les mieux financées en Europe et en Israël. Les startups basées dans l'Hexagone ont attiré un financement total estimé à 2,29 milliards de dollars ; Mistral AI arrive en tête avec 1,1 milliard de dollars, suivi par Hugging Face (396 millions de dollars), Owkin (335 millions de dollars) et The "H" Company (235 millions de dollars). Mistral AI, dont le siège est à Paris et qui est largement considéré comme un rival européen d'OpenAI, a levé la semaine dernière 600 millions d'euros (644 millions de dollars), ce qui porte sa valorisation à 5,8 milliards d'euros.
Hugging Face, le référentiel open source pour les modèles d'IA, a levé 235 millions de dollars en août 2023. Par ailleurs, une nouvelle organisation axée sur la recherche appelée Kyutai, basée à Paris, serait elle-même armée de centaines de millions d'euros pour faire des vagues dans le domaine des modèles d'IA open source. Les startups d'IA génératives basées en France sont suivies par leurs rivales basées au Royaume-Uni (Stability AI, Synthesia et PolyAI sont parmi les plus grands acteurs de la région). Selon Accel, les startups d'IA générative du Royaume-Uni ont récolté un financement total estimé à 1,15 milliard de dollars.
Les startups d'IA générative basées en Israël ont récolté 1,04 milliard de dollars, grâce à des startups comme AI21 et Run:AI, acquises récemment par Nvidia. La récolte des startups basées en Allemagne a atteint 636 millions de dollars, le tour de table de 500 millions de dollars d'Aleph Alpha l'année dernière représentant la majeure partie de ce montant. D'autres pays de la région ont recueilli moins de 160 millions de dollars chacun, parfois beaucoup moins, certains pays d'Europe n'ayant obtenu qu'un financement global à sept chiffres. Cependant, la France n'est pas le pays européen avec le plus de startups d'IA générative.
Ensemble, l'Europe et Israël représentent quelque 45 % de l'ensemble des financements annuels à risque, mais si l'on transpose ce chiffre à la sphère spécifique de l'IA, la proportion tombe à moins de la moitié de ce chiffre ; les financements sont encore plus faibles dans le domaine de l'IA générative. Selon les analystes, on peut y voir le signe que l'Europe et Israël sont à la traîne sur le marché. Ou, de manière plus optimiste, cela signifie que nous assisterons à un certain nombre de développements intéressants dans les mois et les années à venir, à mesure que la région rattrapera son retard.
Les Big Tech américains sont attirés par le vivier de talents en IA produits en France
C'est à Londres que l'on trouve le plus grand nombre de startups d'IA générative. Sur les 221 entreprises prises en compte dans l'étude, quelque 27 %, soit près d'un tiers du groupe, sont basées à Londres. Tel-Aviv occupe la deuxième place avec 13 %, Berlin (12 %) et Amsterdam (5 %). Il est intéressant de noter que, bien que Paris soit la ville dont tout le monde parle depuis un certain temps comme étant un foyer de développement à fort potentiel pour l'IA, elle se retrouve au milieu du classement des villes, avec 10 %. Mais ces startups parisiennes ne manquent pas de punch, à en juger par les sommes qu'elles récoltent.
Pour Harry Nelis, partenaire général d'Accel, ces chiffres reflètent l'emplacement de certains des meilleurs établissements d'enseignement, qui produisent de nombreux talents techniques, ainsi que les grandes entreprises technologiques qui développent leurs propres activités pour exploiter ces talents. Nelis explique : « vous pouvez voir l'importance d'un investissement réel et à long terme dans l'éducation qui produit beaucoup de fondateurs à Paris. Il en va de même pour Londres, qui se nourrit d'écoles comme Cambridge, Oxford et l'UCL ». Ce vivier de talents attire les grandes entreprises technologiques.
Envoyé par Extrait du rapport d'Accel et Dealroom
Et plus on monte dans la hiérarchie, plus le club devient prestigieux. Parmi les 10 premières startups d'IA générative, par moins de 60 % des fondateurs proviennent de l'un des MAAMA. Mais encore, une entreprise en particulier, notamment Google, se distingue par sa capacité à créer des fondateurs de startups d'IA, dépassant même certaines des universités les plus prestigieuses du monde une fois que l'on compte les personnes. Il ne s'agit pas d'un message brillant destiné aux outsiders et aux marginaux, bien que cela aussi soit susceptible d'évoluer et de s'étendre au fur et à mesure que le domaine mûrit et se développe.
Selon Accel, Google est le principal producteur de nouvelles startups d'IA générative en Europe et en Israël, avec 11,3 % des entreprises d'IA générative dont les fondateurs ont une expérience passée chez le géant de la recherche en ligne. DeepMind, qui appartient également au groupe Alphabet, est en deuxième position, produisant 5 % des entreprises d'IA générative. Meta est en troisième position, avec 4,1 %. Dans le cas de Mistral AI, les cofondateurs Timothée Lacroix et Guillaume Lample ont tous deux travaillé chez Meta. (Les mêmes tendances semblent s'observer dans le cas des startups d'IA générative aux États-Unis.)
Quant à la startup d'IA française H, soutenue par Amazon, elle a été cofondée par deux anciens chercheurs de DeepMind, Laurent Sifre et Karl Tuyls, et par un ancien étudiant de l'université de Stanford, Charles Kantor. Les universités britanniques sont la destination d'étude la plus populaire pour les créateurs de startups d'IA générative. L'université de Cambridge produit le plus grand nombre d'entreprises d'IA générative, 7,9 % des fondateurs ayant étudié dans cette université. L'École polytechnique de Paris est la deuxième usine à fondateurs universitaires en Europe, avec 7 % des entrepreneurs en IA générative qui y ont étudié.
Source : Accel
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Pourquoi les startups françaises d'IA générative raflent-elles la mise en matière de financement en Europe ?
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L'attrait des géants de la Tech pour les diplômés français signifie-t-il que la France produit des talents en IA de qualité supérieure ?
Comment la France peut-elle exploiter son vivier de talents pour devenir un leader mondial dans le domaine de l'IA ?
Les investissements de la France dans le domaine de l'IA sont-ils à la hauteur comparativement à ceux des États-Unis et de la Chine ?
Les universités françaises sont-elles en mesure de maintenir ce niveau de compétitivité à long terme ? Quels sont leurs atouts ?
Le rapport reflète-t-il la réalité ? Les Big Tech sont-ils attirés par les talents ou par les facilités fiscales et le faible niveau des salaires par rapport aux États-Unis ?
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