La nouvelle date est l’un des essentiels de son nouveau livre intitulé « Singularity is nearer » qui prédit l’atteinte de l’intelligence artificielle générale en 2029 et la maturité totale du processus de fusion de l’humain avec l’IA dans 20 ans. « Cette fusion nous rendra alors plus intelligents », indique-t-il.
Raymond C. Kurzweil est un auteur, ingénieur, chercheur, et futurologue américain. Il est créateur de plusieurs entreprises pionnières dans le domaine de la reconnaissance optique de caractères (OCR), de la synthèse et de la reconnaissance vocales, et des synthétiseurs électroniques. Il est également l'auteur de nombreux ouvrages sur la santé, l'intelligence artificielle, la prospective et la futurologie. En décembre 2012, il annonce qu'il rejoint Google pour travailler à de nouveaux projets impliquant « l'apprentissage automatisé et le traitement automatique des langues ».
Le pionnier de l’intelligence artificielle voit les cyborgs comme le prochain stade de l’évolution de l’humanitéRay Kurzweil says his new book The Singularity is Nearer predicts AGI by 2029 and integrating AI to make us a million times smarter in 20 years pic.twitter.com/om31tB3p9v
— Tsarathustra (@tsarnick) June 11, 2024
Le pionnier de l'intelligence artificielle, Ray Kurzweil, a prédit qu’une technologie permettra aux cerveaux humains d'être connectés directement à Internet.
« Notre pensée sera alors un hybride de pensée biologique et non biologique », soutient-il. « Nous allons progressivement fusionner et nous améliorer. À mon avis, c'est la nature de l'être humain - nous transcendons nos limites ».
Les humains pourront choisir de devenir mi-humain, mi-ordinateur. Avec l'aide de minuscules nanobots faits d'ADN, il estime que nous pourrions nous connecter au cloud par la pensée.
La connexion des cerveaux à Internet ou à un réseau informatique sur le cloud permettra une réflexion avancée, prédit Kurzweil et, la pensée humaine pourrait être principalement non biologique.
Les nanobots d'ADN sont moins susceptibles d'être rejetés par le système immunitaire du corps que le matériel traditionnel, car ils sont constitués de molécules biologiques. Les chercheurs les ont déjà utilisés pour cibler et détruire les cellules cancéreuses ainsi que pour stocker des données.
Ces petites structures de 35 nanomètres sont capables de transporter un médicament et de le délivrer uniquement aux cellules malades. À l'instar des cellules du système immunitaire, ils reconnaissent leur cible grâce aux protéines présentes sur la surface de la membrane plasmique.
Ces nanorobots ont été conçus par des chercheurs de l'université d’Harvard à partir d'un logiciel permettant d'élaborer des origamis d'ADN. Le principe date de 2006 et consiste à recréer une forme en 3D à l'aide d'un long brin d'ADN viral agencé grâce à de petits fragments nucléotidiques jouant le rôle d'agrafes. L'informatique réalise tous les calculs à partir du modèle de base qu'on lui fournit.
Dans cette expérience, le nanorobot adopte plus ou moins la forme d'un tonneau contenant en son centre la molécule d'intérêt, un médicament. À l'une de ses extrémités, il possède deux anticorps complémentaires de protéines présentes sur la membrane de cellules malades. Ainsi, lorsque ces deux sites se lient à leur cible, l'ensemble change de conformation, le tonneau s'ouvre et libère son principe actif au bon endroit. On parle alors de médicament intelligent.
Cela relève encore de la science-fiction, car nous ne sommes qu'aux premiers balbutiements des origamis d'ADN. Mais Kurzweil pense que cette technologie pourrait éventuellement envoyer des e-mails et des vidéos directement au cerveau, voire nous permettre de sauvegarder nos pensées et nos souvenirs.
« Dans vingt ans, nous aurons des nanorobots, car une autre tendance exponentielle est le rétrécissement de la technologie », explique Kurzweil dans une conférence Ted de 2014 sur la croissance au-delà des limites physiques de notre cerveau. « Ils entreront dans notre cerveau par les capillaires et connecteront essentiellement notre néocortex à un néocortex synthétique dans le cloud ».
Il a fait une prédiction pour le moins audacieuse et surprenante : des millions, voir des milliards de nanorobots investiront nos corps pour nous maintenir en bonne santé, améliorer notre système immunitaire et enfin rendre accessible notre cerveau dans le Cloud. Mais pourquoi donc cette accessibilité de nos cerveaux dans le Cloud ? Selon Kurzweil, le but premier serait de transcender l’intelligence humaine vers un seuil jamais atteint : « en 2035, je vois quelqu’un m’approcher, je souhaiterais alors l’impressionner et penser à quelque chose d’intelligent, je serais alors en mesure d’accéder à d’autres cerveaux pour parvenir à cela ».
Les prédictions de Kurzweil s'accompagnent de quelques mises en garde et avertissements. Même si cela est possible, le fait que nos pensées soient complètement fusionnés avec Internet les expose à des problèmes tels que le piratage et d'autres problèmes de sécurité.
Imaginez à quel point un virus informatique ou un hacker serait dangereux si nos pensées étaient connectées à Internet : quelqu'un pourrait voler nos souvenirs ou corrompre nos pensées.
Le bénéfice potentiel vaut-il le risque ? Kurzweil semble le penser : « Comme je l'écrivais il y a 20 ans, la technologie est une arme à double tranchant », a déclaré Kurzweil. « Le feu nous a gardés au chaud et cuit nos aliments, mais a également brûlé nos maisons. Chaque technologie a ses promesses et ses dangers ».
Mais les prédictions du chercheur et futurologue sont en contradiction avec la biologie
Bien que l'idée que le matériel s'améliore de façon exponentielle au fil des ans est vraie pour certains composants, il est peu probable qu'elle s'applique à la mise en ligne de notre cerveau. Les scientifiques soulignent que nous avons à peine effleuré la surface de la compréhension du fonctionnement de la pensée. Selon certains chercheurs, penser que nous pouvons infiltrer ou relier nos innombrables ordinateurs biologiques complexes au cloud est fondamentalement faux.
« Des théories comme celle de Kurzweil sont en contradiction avec la biologie », a écrit Robert Breezing, l'auteur de Psychotherapy of Character, dans Psychology Today. « Cela conduit toujours à des pensées magiques et à de fausses croyances. Kurzweil est le même gars qui croit qu'il peut ramener son père d'entre les morts. Cela n'arrivera pas », a écrit Breezing. « C'est un fantasme anti-biologique ».
Kurzweil est néanmoins l’auteur de plusieurs prédictions faites 20 ans à l’avance et qui ont fini par se réaliser
Voici quelques-unes des prédictions de Raymond C. Kurzweil en 1999 pour 2019 (soit 20 ans à l'avance) tirées de son livre The Age of Spiritual Machines :
- Les ordinateurs sont intégrés partout dans l'environnement (à l'intérieur des meubles, des bijoux, des murs, des vêtements, etc.).
- Les personnes expérimentent la réalité virtuelle 3D à travers des lunettes et des lentilles de contact qui transmettent des images directement vers leur rétine (affichage rétinien). Couplé à une source auditive (casque), les utilisateurs peuvent communiquer à distance avec d'autres personnes et accéder à Internet.
- Ces lunettes et lentilles cornéennes spéciales peuvent offrir "réalité augmentée" et "réalité virtuelle" de trois manières différentes. Tout d'abord, ils peuvent projeter des "heads-up-displays" (HUD) sur le champ de vision de l'utilisateur, en superposant des images qui restent en place dans l'environnement, quel que soit le point de vue ou l'orientation de l'utilisateur. Deuxièmement, les lunettes ou les objets virtuels peuvent être restitués à des emplacements fixes. Ainsi, lorsque l'utilisateur regarde ailleurs, les objets semblent rester à leur place. Troisièmement, les appareils pourraient bloquer complètement le monde "réel" et immerger complètement l'utilisateur dans un environnement de réalité virtuelle.
- Les gens communiquent avec leurs ordinateurs par la parole et les gestes dans les deux sens plutôt qu'avec des claviers. De plus, la plupart de ces interactions se font par l’intermédiaire d’assistants informatisés de personnalités différentes que l’utilisateur peut sélectionner ou personnaliser. Traiter avec des ordinateurs devient donc de plus en plus comme traiter avec un être humain.
- La plupart des transactions commerciales ou des demandes d'informations impliquent de traiter avec une personne simulée.
- La plupart des gens possèdent plus d'un PC, bien que le concept de "ordinateur" ait considérablement changé : la conception des ordinateurs n'est plus limitée aux ordinateurs portables ou aux processeurs contenus dans un grand boîtier connecté à un moniteur. Au lieu de cela, les appareils dotés de capacités informatiques se présentent sous toutes sortes de formes et de tailles inattendues.
- Les câbles reliant les ordinateurs et les périphériques ont presque complètement disparu.
- Les disques durs en rotation ne sont plus utilisés.
- Des réseaux neuronaux parallèles et des algorithmes génétiques sont largement utilisés.
- Les analyses destructives du cerveau et les analyses non invasives du cerveau ont permis aux scientifiques de mieux comprendre le cerveau. Les algorithmes qui permettent au code génétique relativement petit du cerveau de construire un organe beaucoup plus complexe sont transférés dans des réseaux neuronaux informatiques.
- Les caméras de la taille d'une tête d'épingle sont partout.
- La nanotechnologie est plus performante et est utilisée pour des applications spécialisées, mais elle n’a pas encore été intégrée à la norme. Les "machines nanotechnologiques" commencent à être utilisées dans la fabrication.
- Les écrans fins, légers et portables, avec de très hautes résolutions, constituent le moyen privilégié de visualisation des documents. Les lunettes et les lentilles cornéennes susmentionnées sont également utilisées à cette fin et téléchargent toutes les informations sans fil.
- Les ordinateurs ont rendu les livres et les documents papier presque complètement obsolètes.
- La plupart des apprentissages sont réalisés au moyen de didacticiels intelligents et adaptatifs présentés par des enseignants simulés par ordinateur. Au cours du processus d'apprentissage, les adultes humains assument les rôles de conseiller et de mentor au lieu d'être des instructeurs universitaires. Ces assistants ne sont souvent pas physiquement présents et aident les étudiants à distance.
Mais d'autres de ses prédictions ont échoué, comme les voitures autonomes. Il prévoyait qu'elles seraient monnaie courante d'ici 2009. Bien que les voitures autonomes existaient à cette époque, sa vision d'une utilisation mainstream ne s'est toujours pas réalisée.
La pénurie d’énergie annoncée est susceptible de fausser les prédictions de Ray Kurzweil
Chaque fois que vous effectuez une recherche comme « combien de cailloux dois-je manger » et que l'intelligence artificielle de Google vous répond « au moins un petit caillou par jour », vous consommez environ trois wattheures d'électricité, selon Alex de Vries, fondateur de Digiconomist. C'est dix fois la consommation d'énergie d'une recherche traditionnelle sur Google et à peu près l'équivalent de la quantité d'énergie utilisée pour parler pendant une heure sur un téléphone fixe.
La situation est telle que l’intelligence artificielle entraîne la surcharge des réseaux électriques et fait craindre une pénurie. L'intelligence artificielle est un énorme gouffre à électricité. Aux États-Unis, les analystes rapportent que les réseaux électriques atteignent peu à peu leur limite.
L'année dernière, les prévisions à cinq ans de Grid Strategies tablaient sur une croissance de 2,6 %. Depuis, ce chiffre a presque doublé pour atteindre 4,7 % et les planificateurs de Grid Strategies s'attendent à ce que la demande de pointe augmente de 38 gigawatts. Cela équivaut à la quantité nécessaire pour alimenter 12,7 millions de foyers, soit un peu plus que le nombre total d'unités d'habitation au Texas. Mais plus inquiétant encore, les analystes pensent que ce chiffre est probablement une sous-estimation des besoins réels.
Ils s'attendent à ce que les prochaines prévisions (en décembre de cette année) fassent état d'un taux de croissance encore plus élevé au niveau national. Grid Strategies émet un avertissement clair : « le réseau électrique américain n'est pas prêt à faire face à une croissance importante de la charge ». Certains experts de l'industrie craignent des pénuries d'électricité. AES, une société de services publics basée en Virginie, a expliqué à ses investisseurs que les centres de données pourraient représenter jusqu'à 7,5 % de la consommation totale d'électricité aux États-Unis d'ici 2030, en citant des données du Boston Consulting Group.
Et vous ?
Les progrès technologiques réalisés laissent-ils envisager la réalisation de ces prédictions dans quelques années ?
Si cela devenait réel, seriez-vous pour ou contre le fait de vous faire implanter des nanotechnologies pour connecter votre cerveau au cloud ? Dans quelle mesure ?
Que pensez-vous de la mise en garde sur des possibilités de piratage et d'altération des souvenirs ?
Quels sont les cas les plus drôles que vous pouvez imaginer ?
Voir aussi :
L'ingénieur Ray Kurzweil a fait des prédictions sur le paysage technologique de 2019 il y a 20 ans. Quelles sont celles qui se sont déjà réalisées ?
D'après Ray Kurzweil, l'IA est sur la bonne voie pour surpasser l'intelligence humaine, mais sommes-nous prêts pour ce moment ?
Neuralink, le projet d'Elon Musk pour qu'un cerveau humain interagisse directement avec un PC, et l'Homme fusionne avec l'IA, aberration ou fiction ?