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DMA : Meta ne proposera pas ses futurs modèles d'IA multimodale dans l'UE,
« en raison de la nature imprévisible de l'environnement réglementaire européen »

Le , par Bruno

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Meta a décidé de ne pas proposer ses futurs modèles d'IA multimodale aux clients de l'Union européenne, invoquant l'incertitude réglementaire dans cette région. Cette décision marque un conflit croissant entre les géants technologiques américains et les régulateurs de l'UE, soulignant les tensions autour des règles de protection des données et de la régulation technologique. Bien que Meta continue de lancer d'autres produits en Europe, cette situation met en lumière les défis réglementaires auxquels les entreprises technologiques font face en essayant de se conformer aux exigences strictes de l'UE, en particulier le RGPD. Meta a précisé qu'elle pourrait lancer ces modèles au Royaume-Uni, où la situation réglementaire est jugée moins incertaine.

Meta a déclaré qu'elle prévoyait toujours de commercialiser Llama 3, le prochain modèle de l'entreprise, dans l'UE. La principale préoccupation de l'entreprise découle des défis liés à l'entraînement des modèles d'IA en utilisant les données des clients européens tout en se conformant au règlement général sur la protection des données (RGPD), la loi existante sur la protection des données de l'UE. En mai, Meta a annoncé qu'elle prévoyait d'utiliser les posts accessibles au public des utilisateurs de Facebook et d'Instagram pour entraîner ses futurs modèles d'IA, mais elle a été contrainte de cesser de le faire dans l'UE après avoir reçu des remontées de la part des régulateurs de la confidentialité des données dans la région. À l'époque, Meta a défendu ses actions, affirmant que le fait de pouvoir entraîner ses modèles sur les données des utilisateurs européens était nécessaire pour refléter la culture et la terminologie locales.


« Si nous n'entraînons pas nos modèles sur le contenu public que les Européens partagent sur nos services et sur d'autres, comme les messages ou les commentaires publics, les modèles et les fonctions d'IA qu'ils alimentent ne comprendront pas correctement les langues régionales importantes, les cultures ou les sujets en vogue sur les médias sociaux », a déclaré l'entreprise dans un billet de blog. « Nous pensons que les Européens seront mal servis par des modèles d'IA qui ne sont pas informés des riches contributions culturelles, sociales et historiques de l'Europe. »

Malgré ses réserves quant à la diffusion de ses modèles multimodaux dans l'UE, Meta prévoit toujours de les lancer au Royaume-Uni, où les lois sur la protection des données sont similaires à celles de l'UE. L'entreprise a fait valoir que les régulateurs européens mettent plus de temps à interpréter les lois existantes que leurs homologues d'autres régions.

Apple a également déclaré le mois dernier qu'elle ne commercialiserait pas certaines de ses nouvelles fonctions d'IA dans l'Union européenne cette année en raison de préoccupations réglementaires concernant l'industrie technologique de l'UE. Cette décision est importante car Apple a récemment dévoilé son nouveau système d'intelligence artificielle, Apple Intelligence, marquant l'une des plus grandes modifications apportées à ses produits à ce jour. Le système, qui intégrera l'IA générative dans l'iPhone, l'iPad et le Mac, devrait être déployé aux États-Unis plus tard cette année.

Apple a exprimé ses inquiétudes concernant les exigences de la DMA en matière d'interopérabilité, qui exigent le développement de logiciels pouvant fonctionner sur différents systèmes d'exploitation et matériels, permettant ainsi aux utilisateurs de changer de fournisseur ou de déplacer leurs données. Selon le Wall Street Journal, Apple craint que ces exigences ne compromettent l'intégrité de ses produits et mettent en péril la vie privée des utilisateurs et la sécurité des données. Apple s'engage toutefois à collaborer avec l'UE pour trouver une solution.

L'équilibre entre innovation et réglementation en Europe : les enjeux pour Meta

La décision de Meta de ne pas proposer ses futurs modèles d'IA multimodale aux clients de l'Union européenne met en lumière les défis croissants auxquels sont confrontés les géants technologiques américains face aux régulations européennes. L'UE, avec son RGPD strict et ses réglementations complexes, impose des normes élevées en matière de protection des données et de pratiques commerciales. Bien que ces règles visent à protéger les consommateurs, elles créent également un environnement difficile pour les entreprises technologiques, qui doivent constamment s'adapter et investir dans la conformité.

Cette situation soulève des questions sur l'équilibre entre innovation technologique et réglementation. Les régulateurs européens cherchent à protéger les droits des utilisateurs et à éviter les abus de position dominante, mais cela peut freiner l'introduction de nouvelles technologies et limiter l'accès des consommateurs européens à des innovations de pointe. La décision de Meta peut être vue comme un signal d'alarme pour les législateurs : trouver un équilibre entre réglementation et innovation est crucial pour ne pas décourager les entreprises technologiques de faire des affaires en Europe.

En outre, la décision de Meta de lancer ces modèles au Royaume-Uni, où les règles sont jugées moins incertaines, souligne une divergence potentielle dans les approches réglementaires post-Brexit. Le Royaume-Uni pourrait devenir un terrain d'accueil plus favorable pour les entreprises technologiques, attirant ainsi des investissements et des innovations qui pourraient échapper à l'UE. Cette situation pourrait encourager l'UE à réévaluer ses politiques pour éviter une fuite des innovations vers des marchés moins régulés.

Enfin, cette décision souligne la nécessité pour les régulateurs et les entreprises de travailler ensemble de manière plus transparente et collaborative. Un dialogue ouvert et constructif pourrait permettre de clarifier les attentes et de trouver des solutions qui équilibrent la protection des données avec le besoin d'innovation. Si les régulateurs européens ne parviennent pas à répondre de manière appropriée à ces défis, il est possible que d'autres entreprises suivent l'exemple de Meta, limitant ainsi l'accès des consommateurs européens à des technologies avancées.

Source : Facebook

Et vous ?

Quel est votre avis sur le sujet ?

pensez-vous que les réglementations telles que le Digital Markets Act (DMA) sont nécessaires pour encadrer les géants de la technologie ? Ou devrions-nous laisser les entreprises décider elles-mêmes de leurs politiques de déploiement de nouvelles technologies ?

Voir aussi :

DMA : Apple ne déploiera pas sa technologie d'IA sur le marché européen cette année en raison de craintes liées à la réglementation, mais assure travailler avec l'UE pour trouver une solution

Le DMA, une menace pour les entreprises technologiques US ? Les législateurs demandent à Biden d'intervenir, estimant que les GAFAM sont ciblées, contrairement aux entreprises chinoises et de l'UE

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Avatar de hd999
Membre à l'essai https://www.developpez.com
Le 18/10/2024 à 16:49
Sacrée Union Européenne : avec eux, ne pas posséder de numéro de cellulaire, d'appareil compatible iOS ou android, c'est d'être interdit de citoyenneté de l'UE : merci la machiavélique DSP2!

L'europe, nous ne vous oublierons pas.
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Avatar de der§en
Membre éprouvé https://www.developpez.com
Le 18/10/2024 à 17:23
Une fois à la retraite, et débarrassé des contraintes pro, la première chose que je ferait, sera de résilier mon abonnement téléphonique (a zut, il y a une 2ème, c’est de virer Windows pour installer Linux), je sent que cela fera de moi, un citoyen de seconde zone !
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Avatar de Minato Sensei
Membre habitué https://www.developpez.com
Le 18/10/2024 à 11:43
Des fois, avec Apple, tu te dis qu'on a touché le fond. Puis tu découvres qu'en fait il y avait plusieurs paliers en dessous
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Avatar de _toma_
Membre confirmé https://www.developpez.com
Le 18/10/2024 à 22:26
Sacrée Union Européenne : avec eux, ne pas posséder de numéro de cellulaire, d'appareil compatible iOS ou android, c'est d'être interdit de citoyenneté de l'UE : merci la machiavélique DSP2!
Je vais me faire l'avocat du diable mais j'ai pas de smartphone et je peux faire des achats en ligne.
J'ai un feature phone que j'utilise assez régulièrement pour recevoir le code de validation par SMS mais j'ai aussi un boîtier qui m'a été fournit par ma banque il y a une quinzaine d'années (boîtier sésame). Je mets la CB dedans, je fais mon code secret et j'ai un code unique qui s'affiche sur un écran LCD.

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Avatar de Anselme45
Membre extrêmement actif https://www.developpez.com
Le 18/10/2024 à 23:21
Par définition, UN développeur qui doit donner ses coordonnées ne distribue pas sur l'app store de Apple des logiciels générant de gros chiffres d'affaire, il n'est donc pas concerné par la réglementation de l'UE (un mec qui se fait quelques centaines d'euro par an n'est pas un "commerçant").

Les softs qui sont soumis à la réglementation de l'UE sont des produits développés non pas par un simple développeur mais par des équipes de développeurs appartenant à des entreprises de dev...

Cette histoire est juste une nouvelle combine de Apple: En faire trop du côté négligeable pour mieux cacher l'indispensable!!!

Les GAFAM n'ont eu de cesse de jouer avec les règlementations des autorités quelles soit US ou européennes!
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Avatar de iMaman
Candidat au Club https://www.developpez.com
Le 13/11/2024 à 12:09
A la publication d'une application sur l'App Store d'Apple ou sur le Play Store de Google, il est possible d'indiquer les pays de distribution de l'application.
Donc pour moi, ce sont les éditeurs des applications qui sont fautifs par rapport au règlement européen (sauf si l'application entre dans les cas d'exception), pas Apple ni Google.
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