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Les gains de productivité promis par l'IA : une réalité ou une illusion ? James Manyika de Google pense que les gains de productivité ne sont pas garantis

Le , par Stéphane le calme

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Dans un monde où l’intelligence artificielle (IA) est souvent perçue comme la clé de la prochaine révolution industrielle, James Manyika, vice-président senior de la technologie et de la société chez Google, apporte une perspective nuancée. Lors d’une récente interview, Manyika a averti que les gains de productivité promis par l’IA ne sont pas garantis.

Des promesses économiques énormes

Les prévisions économiques autour de l’IA sont impressionnantes. Des institutions comme le McKinsey Global Institute et Goldman Sachs estiment que l’IA pourrait générer des gains économiques de plusieurs milliers de milliards de dollars. Cependant, Manyika souligne que ces gains ne se réaliseront pas automatiquement. Ils nécessiteront des actions concertées, des innovations, des investissements et des politiques favorables. En d’autres termes, l’IA, bien qu’elle soit une technologie puissante, ne peut pas à elle seule transformer l’économie mondiale sans un cadre approprié pour son adoption et son utilisation.

Manyika, 59 ans, a passé sa carrière chez McKinsey, avant de rejoindre Google en 2022 : « À l'heure actuelle, tous mes anciens collègues du McKinsey Global Institute et de Goldman Sachs avancent des chiffres extraordinaires sur le potentiel économique - des milliers de milliards - [mais] il faudra toute une série d'actions, d'innovations, d'investissements et même de politiques habilitantes . . . Les gains de productivité ne sont pas garantis. Ils nécessiteront beaucoup de travail ».

D'ailleurs, récemment, un rapport de Goldman Sachs indiquait que les investissements massifs dans l'IA pourraient ne pas rapporter grand-chose dans un avenir proche. L'engouement a poussé les entreprises à investir des milliards de dollars dans l'IA générative au cours des deux dernières années. Mais Goldman Sachs craint que ces efforts ne se traduisent pas par de grands retours sur investissement dans un avenir proche, car l'IA en tant qu'outil n'apporte pas encore des avantages concrets en matière de productivité dans la plupart des cas.

« Le temps et l'argent investis par diverses entreprises dans l'IA risquent de donner des résultats décevants », a écrit Goldman Sachs dans son rapport intitulé "Gen AI: Too much to spend, too little benefit". Les analystes de Goldman Sachs ont ajouté que la technologie ne résout presque aucun problème qui justifie ces dépenses. « La technologie de l'IA est exceptionnellement chère, et pour justifier ces coûts, la technologie doit être capable de résoudre des problèmes complexes, ce qu'elle n'est pas conçue pour faire », a déclaré Jim Covello, responsable de la recherche sur les actions mondiales au sein de la banque américaine.

Jim Covello, responsable de la recherche sur les actions mondiales au sein de la banque américaine, a ajouté : « le point de départ des coûts est également si élevé que même si les coûts diminuent, ils devraient le faire de manière spectaculaire pour rendre l'automatisation des tâches avec l'IA abordable. D'après notre expérience, même les tâches de résumé de base produisent souvent des résultats illisibles et absurdes ».


Un potentiel non réalisé

Manyika compare la situation actuelle à celle des années 1980, lorsque l’économiste Robert Solow a remarqué que l’ère informatique était visible partout sauf dans les statistiques de productivité. Aujourd’hui, bien que l’IA soit omniprésente dans nos téléphones et chatbots, son impact fondamental sur l’économie reste à prouver : « Nous pourrions avoir une version de cela - où nous voyons cette technologie partout, sur nos téléphones, dans tous ces chatbots, mais elle n'a rien fait pour transformer l'économie d'une manière vraiment fondamentale. »

Selon Manyika, même si le secteur technologique adoptait l’IA à 100 %, cela ne suffirait pas à transformer la productivité globale : « Aux États-Unis, le secteur technologique représente environ 4 % de la main-d'œuvre. Même si l'ensemble du secteur technologique l'adoptait à 100 %, cela n'aurait pas d'importance du point de vue de la productivité du travail. » La réponse se trouve plutôt dans les « très grands secteurs » tels que les soins de santé et le commerce de détail.

Les secteurs clés

L'ancien premier ministre britannique, Sir Tony Blair, a déclaré que les gens « auront une infirmière IA, probablement un médecin IA, tout comme vous aurez un tuteur IA ». Manyika est moins catégorique, étant optimiste quant à l’avenir, tout en restant réaliste : « Dans la plupart des cas, ces professions seront assistées par l'IA. Je ne pense pas qu'une seule de ces professions sera remplacée par l'IA, pas dans un avenir concevable ».

En clair, il ne pense pas que des professions comme les médecins ou les infirmières seront remplacées par l’IA dans un avenir proche. Au contraire, ces professions seront assistées par l’IA, améliorant ainsi leur efficacité et leur précision. Par exemple, dans le domaine de la santé, l’IA peut aider à diagnostiquer des maladies plus rapidement et avec une plus grande précision, mais elle ne remplacera pas le jugement et l’expertise des professionnels de la santé.

Les antécédents ne sont pas extraordinaires. Alors qu'il travaillait chez McKinsey, Manyika avait prédit que la pandémie permettrait aux entreprises de poursuivre leur transformation numérique : il admet que beaucoup l'ont fait « dans une optique de réduction des coûts ». Aujourd'hui, Manyika reconnaît que les dirigeants sont incités à remplacer les travailleurs par l'IA, plutôt que de déployer la technologie pour les aider.

« On ne gagne pas en réduisant les coûts. On gagne en créant des produits de plus grande valeur »

Comment les grands modèles de langage pourraient-ils transformer son ancien secteur d'activité, le conseil en gestion ? Manyika souligne le potentiel des modèles tels que Gemini en matière de rédaction et de synthèse. « Dans mon rôle, j'ai des équipes qui travaillent sur de nombreux projets : Je peux dire : "Faites-moi le point sur le projet Y", et Gemini me donnera des résumés de tous les documents qui se trouvent dans mon courrier électronique et des conversations que nous avons ».

Résumer et rédiger sont les tâches qu'effectuent, par exemple, les jeunes avocats. Les cabinets d'avocats vont-ils se transformer profondément, puisqu'on n'aura plus besoin de jeunes recrues ? « Oui, mais... », répond Manyika, soulignant que sa vision est que les cabinets utilisent l'IA pour augmenter leur chiffre d'affaires, et pas seulement pour réduire les coûts.

« On ne gagne pas en réduisant les coûts. On gagne en créant des produits de plus grande valeur. J'espère donc que les cabinets d'avocats se demanderont : « "Maintenant que nous disposons de cette nouvelle capacité de production, quelles activités supplémentaires à valeur ajoutée devons-nous mener pour tirer parti de ce qui est d...
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Avatar de floyer
Membre éclairé https://www.developpez.com
Le 03/09/2024 à 19:12
On a des produits comme Microsoft Copilot, GitLab Duo Code qui peuvent aider... Pas forcément fiable, mais supposons qu'ils fassent perdre 5 minutes 50% du temps et gagner 20 les 50% restant, cela reste positif.

Comment le mesurer . Personne - sauf peut-être des chercheurs - ne soumettra un même projet à deux équipes analogues, une avec AI, une sans pour comparer.
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Avatar de totozor
Expert confirmé https://www.developpez.com
Le 04/09/2024 à 7:37
Je constate deux domaines où l'IA apporte de la valeur ajoutée dans mon quotidien professionnel :
- Les compte rendus de réunion, qui sont bien plus fréquents qu'avant et qui sont de relative bonne qualité. Et le relative a de l'importance parce qu'il nous arrive régulièrement que l'IA retranscrive mal certaines parties, allant jusqu'à inverser le propos. Le problème que j'ai par rapport à ça est que je rencontre une plus grande résistance à la correction du compte rendu qu'avant. Donc il m'arrive maintenant de refuser un compte rendu parce que d'autres ne veulent pas qu'on le corrige.
- Les reportings, procédures et autres présentations à faible valeur ajoutée qui sentent l'IA à plein nez, ce qui me va bien. Les gens passent moins de temps à faire des documents qui sont peu lus et souvent pas pris en compte de toute façon.
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