
Les parents de Suchir Balaji rejettent la thèse du suicide établie par la police
La mort de Suchir Balaji est un drame entouré de mystère qui secoue la communauté technologique depuis la fin du mois de novembre 2024. Ancien ingénieur chez OpenAI, le jeune homme de 26 ans avait démissionné en août 2024, avant de devenir un lanceur d'alerte au sujet des pratiques de l'entreprise en matière de données. Il avait accusé OpenAI d'avoir violé les lois sur le droit d'auteur en collectant massivement des données protégées pour former son IA.
NEW: Parents of OpenAI whistleblower hire private investigator after their son allegedly took his own life, suggest their son was killed.
— Collin Rugg (@CollinRugg) December 29, 2024
The parents of 26-year-old Suchir Balaji say their son had plans to see them in January, claim there were "signs of a fight."
"I was the… pic.twitter.com/QNAs6fiEjs
Suchir Balaji a fait quelques sorties dans les médias au cours desquelles il a déclaré que leur travail chez OpenAI a porté préjudice aux artistes, éditeurs de presse, créateurs, écrivains, etc. Il a aussi remis en cause l'utilité et les avantages de ChatGPT, estimant qu'il ne s'agit pas d'un « modèle durable pour l'écosystème d'Internet dans son ensemble ». Malheureusement, Suchir Balaji a été retrouvé mort dans son appartement à San Francisco le 26 novembre 2024.
Une expertise médico-légale a conclu à un suicide et la police de San Francisco a déclaré qu'il n'y avait « aucune preuve d'acte criminel ». Seulement, les parents de Suchir Balaji ne croient pas à cette version des faits. Une vidéo émouvante du père de Suchir Balaji évoquant la mort de son fils a fait surface sur les réseaux sociaux. Le père de l'ingénieur a déclaré qu'il était la dernière personne à lui avoir parlé avant qu'il ne soit retrouvé mort dans son appartement.
Les parents de Suchir Balaji soupçonnent un acte criminel et ont demandé l'ouverture d'une enquête par le FBI. « Les parents du lanceur d'alerte d'OpenAI engagent un détective privé après que leur fils ait prétendument mis fin à ses jours, suggérant que leur fils a été tué. Les parents de Suchir Balaji, 26 ans, affirment que leur fils avait prévu de les voir en janvier et prétendent qu'il y avait des signes de dispute », peut-on lire dans un billet X qui a partagé la vidéo.
Dans la vidéo, le père de l'ingénieur, Balagi Ramamurthy, déclare : « j'ai été la dernière personne à lui parler. Il était plus heureux, pas déprimé ou quoi que ce soit d'autre. Et c'était la semaine de son anniversaire ». Sa mère, Poornima Ramarao, prend ensuite la parole et affirme : « il avait prévu de nous voir en janvier [2025]. C'est la dernière conversation téléphonique qu'il a eue avec quelqu'un. Il est entré dans son appartement et n'en est jamais ressorti ».
« Il n'y avait pas de lettre de suicide et il n'y avait personne d'autre sur les lieux, cela ne veut pas dire qu'ils peuvent en tirer des conclusions. Et nous avons vu des traces de sang dans la salle de bain, des signes de bagarre dans la salle de bain », poursuit-elle. Les parents du technicien d'origine indienne se sont exprimés devant le public lors d'une veillée organisée en l'honneur du jeune homme de 26 ans. Ces allégations contredisent les faits établis par la police.
Les parents reçoivent un grand soutien sur les plateformes de médias sociaux
En réponse à la vidéo des parents de Suchir Balaji, une personne a posté : « je fais confiance à l'intuition de la mère. Les mamans savent, c'est tout ». Un autre a ajouté : « cette histoire est insensée. Je suis heureux que ses parents cherchent la vérité ». Un troisième a écrit : « oui, il y a quelque chose qui ne colle pas... Un lanceur d'alerte meurt dans des circonstances suspectes, il y a des signes de bagarre, pas de mot, et des questions sans réponse ».
Un autre a écrit : « les circonstances suspectes entourant la mort de Suchir Balaji - un lanceur d'alerte d'OpenAI - sont profondément troublantes. L'absence de lettre de suicide, les signes de lutte et son récent bonheur soulèvent de sérieux doutes. Le moment choisi, quelques mois seulement après avoir accusé OpenAI de violations du droit d'auteur, ajoute encore aux interrogations ». Pour beaucoup, il faut qu'il y ait « une enquête approfondie et ouverte ».
Suchir Balaji est décédé trois mois seulement après qu'il a publiquement accusé OpenAI d'avoir violé les lois américaines sur les droits d'auteur lors du développement de ChatGPT. Selon certains rapports, les informations que Suchir Balaji avait fournies étaient censées jouer un rôle clé dans de nombreuses poursuites engagées contre l'entreprise. OpenAI a déclaré que l'ensemble de son travail sur ChatGPT était « légal en vertu des lois sur l'utilisation équitable ».
Suchir Balaji a déclaré à l'Associated Press qu'il essaierait de témoigner dans les affaires de violation de droits d'auteur les plus sérieuses et qu'il considérait le procès intenté par le New York Times comme « le plus sérieux ». Les avocats du Times l'ont cité dans un dossier déposé au tribunal le 18 novembre 2024 comme quelqu'un qui pourrait avoir des « documents uniques et pertinents » démontrant la violation délibérée du droit d'auteur par OpenAI.
Selon les récits sur Suchir Balaji, il était très apprécié par ses anciens collègues d'OpenAI. Un cofondateur d'OpenAI a même déclaré récemment que Suchir Balaji avait joué un rôle essentiel dans le développement de certains des produits d'IA générative de l'entreprise. « Les contributions de Suchir à ce projet ont été essentielles, et le projet n'aurait pas abouti sans lui », a déclaré John Schulman, cofondateur d'OpenAI, dans un hommage sur Suchir Balaji.
Suchir Balaji n'a pas été auditionné par les tribunaux et l'on ne sait pas dans quelle mesure ses déclarations seront admises comme preuves dans les affaires judiciaires après sa mort. Il a également publié un billet de blogue personnel dans lequel il fait part de ses opinions sur le sujet.
Suchir Balaji avait déclaré qu'il était de plus en plus désillusionné par OpenAI
Les dossiers de Suchir Balaji ont également été demandés par des avocats dans un procès distinct intenté par des auteurs de livres, dont la comédienne Sarah Silverman. « Il n'est pas normal de s'entraîner sur les données des gens et de leur faire concurrence sur le marché. Je ne pense pas que vous devriez être en mesure de faire cela. Je ne pense pas qu'il soit possible de le faire légalement », a expliqué Suchir Balaji à l'Associated Press fin octobre 2024.
Il a déclaré à l'Associated Press qu'il était de plus en plus désillusionné par OpenAI, en particulier après les troubles internes qui ont conduit son conseil d'administration à licencier le PDG, Sam Altman, en 2023, avant le réembaucher. Suchir Balaji a déclaré qu'il était globalement préoccupé par la manière dont ses produits commerciaux...
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