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Le PDG de Palantir appelle au patriotisme technologique et met en garde contre la guerre de l'IA,
Ses prises de position suscitent des interrogations sur la cohérence de son discours et ses valeurs

Le , par Bruno

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Le PDG de Palantir appelle au patriotisme technologique et met en garde contre la guerre de l'IA,
ses prises de position suscitent des interrogations sur la cohérence de son discours et ses valeurs

Le nouveau livre d'Alex Karp, PDG de Palantir, "La République technologique : Hard Power, Soft Belief, and the Future of the West", s'inscrit dans un contexte idéologique où la technologie est perçue comme un levier de puissance géopolitique et militaire incontournable. Karp y défend une alliance renforcée entre la Silicon Valley et le gouvernement américain, arguant que la suprématie technologique est essentielle à la sécurité nationale et à l'avenir du pays. Dans ce qui pourrait être décrit comme la Première Guerre mondiale de l’IA, un nouvel acteur émerge en tête de la course : Tülu3-405B, le dernier modèle de l’Allen Institute for AI (AI2). Ce modèle open source de 405 milliards de paramètres a non seulement surpassé les offres controversées de DeepSeek, mais il rivalise également avec celles d'OpenAI sur plusieurs critères de performance clés.

Cependant, ses prises de position suscitent des interrogations sur la cohérence de son discours et sur la nature des valeurs qu'il promeut. Loin de l'image d'un marxiste autoproclamé qu'il s'est parfois attribuée, Karp incarne plutôt l'idéologie d'une élite technologique dont l'engagement envers la puissance étatique s'apparente davantage à une vision néo-corporatiste qu'à une quelconque sensibilité socialiste. La fusion entre grandes entreprises et gouvernement, qu'il appelle de ses vœux, rappelle certaines définitions historiques du fascisme, notamment celle avancée par Mussolini.


De plus, son discours alarmiste sur les dangers d'une guerre de l'IA et la nécessité d'un « patriotisme technologique » semblent éluder les critiques fondamentales du capitalisme militaire et de la concentration des pouvoirs entre les mains de quelques entreprises privées. Si Karp prône un engagement des ingénieurs en faveur de la défense nationale, il ne remet jamais en question le rôle des acteurs privés comme Palantir dans l'évolution de cette dépendance technologique vis-à-vis de l'État.

Enfin, le paradoxe de sa posture politique interroge : alors qu'il défend une coopération accrue entre le secteur technologique et le gouvernement, il se démarque de certains de ses homologues en soutenant Kamala Harris plutôt que les figures conservatrices dominantes de la Silicon Valley. Cette ambiguïté illustre bien l’ambivalence de son discours, où la critique des excès du "woke" côtoie une rhétorique de défense des institutions démocratiques.

Ainsi, la lecture du livre de Karp révèle moins une analyse impartiale qu'un plaidoyer pour une vision spécifique du pouvoir technologique, où l’innovation et la défense se confondent dans une quête de suprématie nationale. Cette approche soulève des questions essentielles sur l’avenir du secteur technologique et son rapport avec l’État, mais aussi sur les véritables bénéficiaires de cette alliance stratégique.

L’intelligence artificielle et la quête de suprématie technologique

Tülu3-405B, un modèle open source de 405 milliards de paramètres a non seulement surpassé les offres controversées de DeepSeek, mais il rivalise également avec celles d'OpenAI sur plusieurs critères de performance clés. Comme DeepSeek, Tülu met l’accent sur le post-entraînement, en intégrant une approche basée sur le renforcement à partir de récompenses vérifiables (RLVR). Cette technique vise à améliorer l’IA en la récompensant ou en la sanctionnant selon la justesse de ses réponses à des tâches objectivement mesurables, telles que la résolution de problèmes mathématiques et le suivi d’instructions.

Des chercheurs ont mis en garde les escrocs et les propagandistes du monde entier contre le déploiement d'outils d'IA pour créer des sites de fausses nouvelles, amenant souvent les lecteurs et les téléspectateurs à les prendre pour une source d'information authentique. Les outils d'IA générative offrent des moyens nettement moins coûteux et plus rapides de fabriquer du contenu, une tendance préoccupante car les mandataires l'utilisent de plus en plus pour influencer les masses au cours d'une année d'élections aux enjeux considérables dans le monde entier.

L’impact de DeepSeek R1 et la course aux performances

Le lancement de DeepSeek R1 a été un véritable séisme dans l’industrie de l’IA, remettant en cause les hypothèses dominantes sur les ressources nécessaires pour atteindre des performances de pointe. Ce modèle open source, censé égaler OpenAI o1 pour seulement 3 à 5 % du coût, a non seulement attiré l’attention des développeurs, mais a aussi poussé les entreprises à reconsidérer leur approche stratégique de l’IA.

Depuis, la riposte ne s’est pas fait attendre. Les principaux acteurs du secteur ont multiplié les lancements de nouveaux modèles pour contrer o1 et DeepSeek R1. C’est dans ce contexte que l’Allen Institute for AI (AI2), fondé par Paul Allen, cofondateur de Microsoft, a dévoilé Tülu3-405B. Ce modèle incarne une vision où la puissance technologique devient une arme stratégique, s'inscrivant dans une logique qui n’est pas sans rappeler la position d’Alex Karp sur la fusion entre innovation et défense nationale.

Les évaluations internes d’AI2 indiquent que Tülu3-405B surpasse régulièrement DeepSeek-V3, notamment sur les aspects de sécurité et de raisonnement mathématique. En outre, il rivalise directement avec GPT-4o d’OpenAI. Il surpasse également d'autres modèles post-entraînés à poids ouverts, tels que Llama 3.1 405B Instruct et Nous Hermes 3 405B.

Cependant, cette montée en puissance de l’IA open source pose une question fondamentale : à qui profite réellement cette course technologique ? Comme Karp l’évoque dans La République technologique, la maîtrise de l’IA est désormais au cœur d’une nouvelle forme de guerre géopolitique et industrielle, où les acteurs privés jouent un rôle déterminant dans la consolidation du pouvoir étatique. Ainsi, si AI2 se positionne comme un institut à but non lucratif œuvrant pour le bien commun, la compétition actuelle montre que la frontière entre innovation ouverte et instrument de domination technologique devient de plus en plus ténue.

Loin d’être une simple avancée scientifique, Tülu3-405B illustre une bataille stratégique où la suprématie algorithmique devient un enjeu de souveraineté. Derrière l’idéal d’une IA accessible à tous, c’est bien une redéfinition du rapport de force entre le secteur privé et l’État qui se joue, renforçant une dynamique que Karp décrit comme une fusion inévitable entre la technologie et la puissance militaire.

« La République technologique » : une stratégie pour la suprématie numérique des États-Unis

Dans La République technologique : Hard Power, Soft Belief, and the Future of the West, Alexander C. Karp, cofondateur et PDG de Palantir Technologies, et Nicholas W. Zamiska, haut responsable de l'entreprise, plaident pour une réévaluation profonde du rôle de la technologie dans la société occidentale. Ils soutiennent que la Silicon Valley, autrefois moteur d'innovations au service de l'intérêt national, s'est détournée de cette mission pour se concentrer sur des applications plus triviales, telles que les applications mobiles et les algorithmes de marketing. Cette évolution, selon les auteurs, a conduit à une perte de sens du bien commun et à un affaiblissement de la position technologique des États-Unis face à des concurrents mondiaux.

Karp et Zamiska appellent à une collaboration renforcée entre le secteur technologique et le gouvernement américain, estimant que la suprématie technologique est essentielle à la sécurité nationale et à l'avenir du pays. Ils critiquent la culture libertaire et individualiste de la Silicon Valley, qui, selon eux, entrave une coopération efficace avec les institutions gouvernementales. Les auteurs suggèrent que les agences de sécurité nationale devraient être plus accueillantes envers les spécialistes du logiciel et simplifier les processus d'approvisionnement, souvent labyrinthiques et inefficaces.

Cependant, certaines critiques soulignent que l'ouvrage accorde une attention insuffisante à des initiatives gouvernementales réussies, telles que la Defense Advanced Research Projects Agency (DARPA), qui a su intégrer des talents du secteur technologique pour mener à bien des projets innovants. De plus, le livre pourrait approfondir davantage les implications éthiques et sociétales de la dépendance croissante aux technologies avancées, notamment l'intelligence artificielle.

Malgré ces réserves, « La République technologique » est salué comme un appel passionné à repenser la relation entre la technologie et le bien commun, rappelant une époque où le progrès technologique répondait à une mission nationale. Dans le contexte actuel de l'IA, la direction que prendra la Silicon Valley pourrait bien définir l'avenir du leadership américain dans le monde.


En conclusion, l'ouvrage de Karp et Zamiska invite à une réflexion profonde sur la manière dont les démocraties occidentales peuvent maintenir leur prééminence technologique tout en préservant leurs valeurs fondamentales, suggérant qu'une alliance renouvelée entre la technologie et le gouvernement est cruciale pour relever les défis contemporains.

Source : Palantir CEO Alex Karp : Everything you learned in school about the world is intellectually

Et vous ?

En prônant une alliance renforcée entre la Silicon Valley et l'État, Karp ne défend-il pas une forme de néo-corporatisme qui remet en question les principes de séparation entre pouvoir économique et pouvoir politique ?

La vision de Karp n’implique-t-elle pas une dérive vers un modèle techno-autoritaire où la puissance de l’État repose sur des acteurs privés exerçant une influence disproportionnée ?

Comment éviter que cette concentration de pouvoir ne conduise à une instrumentalisation de la technologie au service d’intérêts politiques particuliers, voire d’une dérive autoritaire ?

Voir aussi :

L'IA et la prolifération de la désinformation en ligne : « Nous sommes vraiment à l'orée de la fin de l'internet et personne n'en parle », les défis du déluge de contenus générés automatiquement

La première guerre mondiale de l'IA vient de commencer : La nouvelle IA Tulu3-405B détruit DeepSeek et OpenAI, grâce à l'apprentissage par renforcement avec récompenses vérifiables, la nouvelle méthode d'Ai2
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