
une approche controversée qui suscite des préoccupations en matière de sécurité
Le DOGE déploie un chatbot d'IA pour combler le vide laissé par les licenciements massifs à la General Services Administration des États-Unis. Un rapport, qui cite un mémo interne divulgué, indique que le chatbot, appelé GSAI, peut être utilisé pour rédiger des courriels, créer des points de discussion, résumer un texte, écrire du code... Il ajoute que le chatbot a apparemment été mis en place à la hâte par le DOGE et propose aux utilisateurs le choix entre trois modèles : Claude Haiku 3.5 (par défaut), Claude Sonnet 3.5 v2 et Llama 3.2. Mais les utilisateurs rapportent que le chatbot a à peine le niveau d'un stagiaire et produit des réponses « génériques et approximatives ».
Le DOGE d'Elon Musk remplace les employés fédéraux licenciés par un chatbot
Le président américain Donald Trump a créé le département de l'efficacité gouvernementale (Department of Government Efficiency - DOGE) et a confié sa direction au milliardaire de la Tech Elon Musk. Le DOGE est chargé de réduire drastiquement les dépenses du gouvernement fédéral et de le rendre plus efficace. Mais le DOGE est controversé et les critiques disent qu'il est sur le point d'opérer la plus grande suppression d'emplois de l'histoire des États-Unis.
Le DOGE d'Elon Musk s'est récemment attaqué à la General Services Administration (GSA), l'agence qui gère les biens immobiliers fédéraux et supervise la plupart des contrats gouvernementaux. De nombreux employés ont été licenciés et d'autres ont démissionné. Selon les rapports, le DOGE a licencié pratiquement tout le personnel du centre technologique de la GSA connu sous le nom de 18F. Le centre 18F était déjà connu pour être « extrêmement efficace ».
Mais ne vous inquiétez pas ! Le DOGE d'Elon Musk a un plan pour combler le vide causé par le licenciement de dizaines de milliers d'experts et de fonctionnaires d'un seul coup : un chatbot. Un rapport de Wired indique que le DOGE a commencé à déployer un chatbot appelé GSAI au sein de la GSA.
GSAI est destiné à prendre en charge des tâches « générales ». Selon les initiés, le chatbot GSAI est conçu de manière à pouvoir être utilisé en toute sécurité par le gouvernement. Et un mémo interne informe les employés de la GSA que « les options sont infinies ». Il propose ensuite une liste de tâches : « vous pouvez rédiger des courriels, créer des points de discussion, résumer des textes, écrire du code ». Mais les employés l'ayant testé restent sceptiques.
« Génial ! Nous allons obtenir du gouvernement fédéral le même service merdique que celui que nous recevons des câblo-opérateurs et des opérateurs de téléphonie mobile. Elon Musk et ses sbires du DOGE traitent les agences fédérales comme des magasins de vente en ligne », a écrit un critique.
Le mémo explique aux employés comment rédiger un message efficace. Dans une colonne intitulée « messages inefficaces », une ligne se lit comme suit : « donne-moi des idées pour une lettre d'information ». La version efficace de la requête se lit comme suit : « je prépare une lettre d'information sur l'architecture durable. Suggère 10 sujets attrayants liés à l'architecture écologique, aux énergies renouvelables et à la réduction de l'empreinte carbone ».
Un employé qui a utilisé GSAI a déclaré : « c'est à peu près aussi bien qu'un stagiaire. Les réponses sont génériques et faciles à deviner ». Le modèle par défaut est Claude Haiku 3.5, mais les utilisateurs peuvent choisir d'utiliser Claude Sonnet 3.5 v2 ou LLama 3.2, en fonction de la tâche à accomplir.
Un risque élevé de divulgation des données sensibles du gouvernement fédéral
Selon des documents consultés par WIRED, le Trésor et le département de la Santé et des services sociaux envisagent d'utiliser un chatbot de la GSA en interne et dans leurs centres de contact tournés vers l'extérieur. Cependant, on ne sait pas si ce chatbot serait GSAI. Ailleurs dans le gouvernement, l'armée américaine utilise un outil d'IA générative appelé CamoGPT pour identifier et supprimer les références à la DEI dans les supports de formation.
Selon un employé de la GSA, le Trésor et le département de la Santé et des services sociaux n'ont pas déployé leurs chatbots en raison de leur caractère « bancal ». Le DOGE est allé de l'avant et a déployé GSAI pour les employés. En outre, il semble que l'intention de ces projets était de construire un outil qui pourrait aider à faciliter le travail des employés, et non pas de remplacer des milliers d'emplois fédéraux, qui ont été brusquement supprimés.
Dans le cas de la GSA, il est probable qu'au moins une partie des employés licenciés sont celles-là mêmes qui construisaient l'outil GSAI qui est maintenant déployé dans leur sillage. « Quelque chose me dit que leurs compétences sont plus utiles qu'un chatbot capable de rédiger un courriel », a écrit un critique.
Les employés de la GSA ont reçu une mise en garde importante concernant l'utilisation de GSAI : « aucune information non publique ou information non classifiée contrôlée (information sensible, mais non classifiée) ne peut être partagée avec GSAI ». Cet avertissement est compréhensible, mais assez restrictif, surtout si un employé souhaite utiliser le chatbot pour, par exemple, résumer des notes de réunion ou aider à structurer certaines données.
Thomas Shedd, un ancien ingénieur de Tesla qui dirige aujourd'hui les services de transformation technologique (TTS), a annoncé que la branche technologique de la GSA allait diminuer de 50 % au cours des prochaines semaines, après avoir licencié environ 90 technologues la semaine dernière.
Il prévoit que le personnel restant travaillera sur des projets davantage orientés vers le public, tels que "Login.gov" et "Cloud.gov", qui fournissent une variété d'infrastructures Web à d'autres agences. « Tous les autres travaux non requis par l'État seront probablement supprimés. Nous serons une équipe orientée vers les résultats et très performante », a déclaré Thomas Shedd selon les notes d'une réunion avec le personnel le TTS la semaine dernière.
Thomas Shedd soutient l'IA et l'automatisation au sein du gouvernement depuis un certain temps. Au début du mois de février 2025, Thomas Shedd a déclaré au personnel qu'il prévoit de faire de l'IA un élément central de l'agenda du TTS. Mais l'approche du DOGE d'Elon Musk est largement controversée.
Elon Musk a appliqué un schéma similaire à Twitter après l'avoir racheté en 2022
La manière dont Elon Musk dirige le DOGE fait l'objet de polémiques. Il est accusé de vider le gouvernement fédéral de ses meilleurs talents, ce qui pourrait à terme nuire à l'efficacité même du gouvernement, allant à contresens de la mission du DOGE. Elon Musk semble suivre un schéma similaire à celui qu'il avait suivi lorsqu'il avait pris le contrôle de Twitter fin 2022. Le milliardaire avait licencié à l'époque la grande majorité des employés, environ 80 %.
La méthode Elon Musk est saluée par certains. Selon Mike Johnson, président de la Chambre des représentants, « Elon Musk a déchiffré le code et se trouve maintenant à l'intérieur des agences ». « Il a créé ces algorithmes qui parcourent constamment les données », a déclaré Mike Johnson. il ajoute :
« Comme il me l'a dit dans son bureau, les données ne mentent pas. Nous allons pouvoir obtenir les informations. Nous allons pouvoir transformer la façon dont le gouvernement fédéral travaille à la fin de ce projet, et c'est une perspective très excitante. C'est vraiment un moment révolutionnaire pour la nation ».
Pourtant, la machine bien huilée d'Elon Musk a déjà connu de nombreux dysfonctionnements, avec des rapports selon lesquels certains membres du personnel essentiels ont été licenciés, avant d'être réembauchés lorsqu'il a été établi que leur emploi était essentiel. Par exemple, environ 180 employés de la FDA travaillant sur les dispositifs médicaux auraient été licenciés en février par le DOGE. Certains employés auraient été réembauchés dans la foulée.
La situation rappelle ce qui s'est passé chez Twitter lorsque certains employés ont été licenciés avant que la direction ne se rende compte que leur travail et leur expérience pourraient être nécessaires pour créer les nouvelles fonctionnalités envisagées par Elon Musk pour sa nouvelle plateforme de médias sociaux.
Le mois dernier, des experts en cybersécurité se sont amusés à défigurer le site Web du DOGE pour mettre en évidence une vulnérabilité grave due à des « erreurs de configuration élémentaires ». Il s'avère que n'importe qui peut accéder à la base de données du site et la modifier, alors qu'elle contient des données sensibles sur des millions d'Américains. Les experts ont déclaré que « le site Web du DOGE semble avoir été complètement bricolé ».
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