
L’entreprise utilise des moyens algorithmiques de surveillance pour empêcher la syndicalisation de ses employés
Des rapports font état de ce que certains travailleurs d’Amazon sont contraints de mettre des moniteurs autour des chevilles. Ces dispositifs rapportent toutes les données relatives au déplacement de ces derniers au sein de l’entreprise. C’est l’un des moyens technologiques dont l’entreprise fait usage pour empêcher la syndicalisation de ses employés. Ce dernier et d’autres figurent dans une liste dressée dans un récent rapport.
Amazon workers have to wear ankle monitors that report all movements and data to the boss . This is worse than a panopticon or any 1984 fiction imo . Don’t give Amazon a fucking penny #amazon #Amazon #UnionsForAll pic.twitter.com/hf2Tn5KHGo
— inhumans of capitalism (Ojibwa )🔻 (@Inhumansoflate1) January 30, 2025
L’entreprise a particulièrement déployé cet arsenal lors d’une élection syndicale de 2021 à l’entrepôt de Bessemer en Alabama. Les systèmes pilotés par l'IA avaient été chargés de gérer la logistique, mais aussi de surveiller les sentiments et les activités des employés en lien avec la syndicalisation.
Parmi les tactiques mettant en œuvre l’intelligence artificielle, on peut citer :
- La surveillance algorithmique : Les appareils utilisés pour les missions de travail servaient également de canaux pour les messages antisyndicaux et d'outils pour évaluer le soutien du syndicat.
- Le « fouet électronique » : Les algorithmes d'IA ajustaient les quotas de travail et les règles de manière dynamique, créant un environnement d'incertitude susceptible de décourager les efforts de syndicalisation.
- Surveillance des médias sociaux : Amazon aurait surveillé plus de 43 groupes Facebook privés et divers forums en ligne afin d'évaluer et de contrer les activités syndicales.
Amazon Uses Arsenal of AI Weapons Against Workers
— SAVE A SEAT FOR ME (Simon & Schuster, 2026) (@NewBlackMan) March 13, 2025
A study of a union election at an Amazon warehouse in Bessemer, Alabama, shows that the company weaponizes its algorithmic surveillance tools to prevent organizinghttps://t.co/964g6qXym6
Dans une publication parue en 2019, un ancien employé de l’entreprise souligne que celle-ci traite ses travailleurs comme des robots : « La technologie a permis aux employeurs d'imposer un rythme de travail qui ne laisse aucune place à l'inefficacité en supprimant chaque once de temps d'arrêt des journées de travail. Le scanner que j'utilisais pour faire mon travail avait aussi pour rôle d’effectuer le suivi de mes activités. Chaque chose que je faisais était surveillée et chronométrée. »
« Lorsque je terminais une tâche, non seulement le scanner m'en assignait une nouvelle à l'immédiat, mais il entamait automatiquement un décompte du temps restant pour l'accomplir. J'avais l'impression que la société voulait que nous soyons des robots. Pas d'arrêt, pas de possibilité d'éloigner l'esprit de la tâche. Je subissais une pression incroyable pour réprimer les "défauts" humains qui me rendaient moins efficace qu'une machine », indique une employée. L’un des artifices mis en place par Amazon est une métrique appelée temps libre, qui indique le nombre de fois où les travailleurs font une pause. En droite ligne avec cet élément, des employés affirment que les travailleurs n’avaient droit qu’à 18 minutes par vagues de tâches pour aller aux toilettes ou s’approvisionner en eau.
C’est une offre d’emploi mise en ligne par Amazon qui avait révélé des pans additionnels des raisons de l’adoption de tous ces moyens technologiques par l’entreprise. À la recherche d’un « analyste en renseignement » elle stipulait que ce dernier a pour missions : d’espionner les efforts de syndicalisation des travailleurs et rendre compte de ses conclusions aux dirigeants de l’entreprise ; collecter des éléments pour le montage des actions en justice contre les groupes de travailleurs qui protestent contre Amazon ; etc. Des prérogatives difficiles à remplir si l’analyste ne s’appuie pas sur l’arsenal technologique évoqué.
Amazon avait fini par supprimer l’offre d’emploi en question au motif qu’elle ne « décrivait pas de façon fidèle le poste à attribuer. »
Source : Etude
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