
ainsi que des procès contre Amazon et Microsoft en matière de protection de la vie privée
Les efforts déployés par les Big Tech pour s'attirer les faveurs du président américain Donald Trump semblent porter leurs fruits. Donald Trump a licencié les deux seuls démocrates de la Federal Trade Commission (FTC) et l'agence a procédé au retrait des critiques à l'égard des Big Tech de son site Web. Elle a supprimé plus de 300 orientations commerciales publiées sous l'ère Biden, dont des informations sur la protection des consommateurs en matière d'IA et des poursuites contre Amazon et Microsoft en matière de protection de la vie privée. Les analystes craignent que cela n'annonce le début d'un allègement des réglementations au profit des Big Tech.
Donald Trump a reçu un large soutien de la part de l'industrie technologie américaine lors de sa campagne présidentielle victorieuse. Son allié principal n'étant personne d'autre que l'homme le plus riche du monde, Elon Musk. Après son élection, Donald Trump a reçu d'importants dons de la part de Big Tech tels que Meta, Amazon, OpenAI, etc. pour son investiture. Des investisseurs du secteur technologique ont également fait des dons pour l'investiture.
Des patrons de la Tech, comme David Sacks et Elon Musk, conseillent officiellement l'administration Trump. Elon Musk dirige le controversé département de l'efficacité gouvernementale (DOGE) créé par Donald Trump et le DOGE emploie des technologues issus des entreprises technologiques d'Elon Musk.
La FTC supprime les blogues critiquant les Big Tech et les entreprises d'IA
Donald Trump est avant tout un magnat des affaires devenu milliardaire grâce à ses investissements dans divers secteurs. En tant que tel, il n'est pas un grand adepte de la réglementation. Ses partisans et lui affirment que les réglementations strictes asphyxient l'économie et empêchent l'innovation. Son retour à la Maison Blanche a suscité des inquiétudes selon lesquelles il pourrait y avoir une déréglementation accrue en faveur des géants de la technologie.
La page de l'article « Hey, Alexa! What are you doing with my data? » n'est plus en ligne
Donald Trump vient de s'attaquer à la FTC. Cette dernière s'était montrée particulièrement intransigeante sur les réglementations sous l'administration Biden et avait intenté un grand nombre de procès contre les Big Tech. Mais la FTC pourrait perdre cette rigueur sous la nouvelle administration Trump.
Tout d'abord, le site Web de la FTC a été mis à jour. Et d'importantes ressources pour les consommateurs et les entreprises ont été tout simplement effacées dans le processus. Les conseils aux entreprises publiés sous la présidence de Joe Biden ont été retirés. Plus de 300 billets de blogue ont été supprimés.
Sur le site Web de la FTC, la page hébergeant tous les billets de blogue et conseils de l'agence relatifs aux affaires ne comprend plus aucune information publiée sous l'administration de l'ancien président Joe Biden. Ces billets contenaient des conseils de la FTC sur la manière dont les Big Tech pouvaient éviter d'enfreindre les lois sur la protection des consommateurs. Certains articles mettaient en lumière les pratiques controversées d'Amazon, Microsoft, etc.
Les analystes s'interrogent sur la raison de la suppression de ces articles
Un article désormais supprimé, intitulé « Hey, Alexa ! Qu'est-ce que tu fais avec mes données ? » explique comment, selon deux plaintes déposées auprès de la FTC, Amazon et ses produits de caméras de sécurité Ring auraient exploité des données sensibles de consommateurs pour entraîner ses algorithmes. (Amazon avait contesté les allégations de la FTC.) Il fournit également des conseils aux entreprises qui proposent des produits et services similaires.
Un autre billet intitulé « Un règlement de 20 millions de dollars de la FTC porte sur la collecte illégale de données d'enfants par la Xbox de Microsoft : un changement de cap pour la conformité à la COPPA » explique aux entreprises technologiques comment respecter la loi sur la nouvelle protection de la vie privée des enfants en ligne (Children's Online Privacy Protection Act) en prenant l'exemple d'un règlement avec le gant des logiciels Microsoft de 2023.
Ce règlement fait suite à des allégations de la FTC selon lesquelles Microsoft aurait obtenu des données d'enfants utilisant les systèmes Xbox sans le consentement de leurs parents ou tuteurs. Microsoft avait accepté à l'époque de payer 20 millions de dollars pour régler le litige avec le régulateur.
Une source familière avec les changements en cours a déclaré à Wired : « en ce qui concerne le message adressé à l'industrie sur nos attentes en matière de conformité, qui est d'une certaine manière la partie la plus importante des mesures d'application, ils essaient tout simplement de les effacer de l'histoire ».
Un autre billet de blogue, intitulé « The Luring Test: AI and the engineering of consumer trust », expliquant comment les entreprises peuvent éviter de créer des chatbots qui violent les lois contre les produits déloyaux ou trompeurs. Cet article a remporté un prix en 2023 pour ses « excellentes descriptions de l'IA ».
La suppression de ces articles importants pourrait violer les lois en vigueur
« La suppression des articles pose de sérieux problèmes de conformité au titre du Federal Records Act et de l'Open Government Data Act. Pendant l'administration Biden, la direction de la FTC plaçait des étiquettes "d'avertissement" au-dessus des décisions publiques des administrations précédentes avec lesquelles elle n'était plus d'accord », a expliqué un ancien fonctionnaire de la FTC à Wired. Cet initié craint que la suppression ne viole la loi.
Depuis que le président Donald Trump a désigné Andrew Ferguson pour remplacer Lisa Khan à la présidence de la FTC en janvier, le régulateur républicain a promis de tirer parti de son autorité pour s'attaquer aux Big Tech. Mais contrairement à Lisa Khan, les critiques d'Andrew Ferguson portent sur les allégations de longue date du parti républicain selon lesquelles les réseaux sociaux, tels que Facebook, censurent les discours conservateurs en ligne.
Des sources ont déclaré à Wired que les entreprises technologiques sont les seuls groupes à bénéficier de la suppression de ces billets. La suppression de ces ressources est vivement critiquée, certaines personnes percevant ce geste comme une tentative de cacher les casseroles des Big Tech.

Donald Trump se débarrasse des commissaires démocrates de la FTC
Le 18 mars, Donald Trump a limogé les deux commissaires démocrates de la FTC, brouillant encore un peu plus les lignes du bipartisme au sein des agences de régulation. Les commissaires limogés sont Alvaro Bedoya et Rebecca Kelly Slaughter. Alvaro Bedoya a confirmé son licenciement dans un message publié sur les réseaux sociaux. « Je suis commissaire à la Commission fédérale du commerce. Le président vient de me licencier illégalement », a-t-il écrit.
« La FTC est une agence indépendante fondée il y a 111 ans pour lutter contre les fraudeurs et les détenteurs de monopole. Notre personnel n'a pas peur des Martin Shkrelis et des Jeff Bezos de ce monde. Ils les poursuivent en justice et gagnent. Aujourd'hui, le président veut que la FTC serve de chien de poche à ses amis golfeurs », a-t-il poursuivi. Dans une déclaration similaire faite au Guardian, Rebecca Slaughter a parlé de l'illégalité de son licenciement.
« Aujourd'hui, le président m'a illégalement licenciée de mon poste de commissaire à la FTC, en violation de la formulation claire d'une loi et d'un précédent clair de la Cour suprême. Pourquoi ? Parce que j'ai une voix, et qu'il a peur de ce que je dirai au peuple américain », a déclaré Rebecca Slaughter.
Elle s'inquiète des conséquences de la suppression des « voix d'opposition » au sein de la FTC. « L'administration craint clairement la responsabilité que les voix de l'opposition fourniraient si le président ordonnait au président Ferguson de traiter les entreprises les plus puissantes et leurs dirigeants - comme ceux qui ont flanqué le président a... ». Donald Trump et ses partisans sont également accusés à leur tour de censurer les voix d'opposition.
La Cour suprême des États-Unis a décidé en 1935 de maintenir une loi qui permet le licenciement des commissaires de la FTC que pour un motif valable, tel que la négligence de leurs fonctions. Cette décision vise à protéger les agences indépendantes et bipartisanes du contrôle direct de la Maison Blanche.
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