
une théorie du complot répandue par des suprémacistes blancs et Musk lui-même
Le chatbot Grok d'Elon Musk vrille à nouveau. Il évoque un présumé « génocide blanc » en Afrique du Sud dans des réponses à des questions sans rapport avec le sujet. Grok semble obsédé par cette théorie du complot et s'emploie à la diffuser sur le réseau social X (ex-Twitter) d'Elon Musk. La raison pour laquelle Grok a soudainement commencé à aborder le sujet sans y être invité n'est pas claire. La plateforme a déclaré qu'elle analyse la situation. Mais ces réponses étranges ont commencé à apparaître à la suite d'allégations de violences racistes envers les Sud-Africains blancs, des accusations amplifiées par Elon Musk. Grok est souvent impliqué dans des controverses.
Elon Musk a déclaré à plusieurs reprises qu'il souhaitait que son chabot d'IA soit la « meilleure » source de vérité. Mais ce qui se passe actuellement avec son IA Grok est tout à fait différent. Le milliardaire a fondé la startup xAI et créé le chatbot d'IA générative Grok afin de concurrencer ChatGPT d'OpenAI. Elon Musk qualifie notamment ChatGPT de « woke », mais l'accuse également d'être politiquement correcte et partiale et de défendre les idées de gauche.
Cependant, l'IA d'Elon Musk semble le plus souvent impliquer dans des scandales que ses concurrents ChatGPT et Gemini. Cette fois-ci, Grok semble obsédé par le prétendu « génocide blanc », une théorie du complot d'extrême droite qui a pris de l'ampleur récemment, ce qui laisse perplexes certains utilisateurs.
Ces derniers jours, tout ce qu'on lui demande de vérifier semble générer des déchets concernant des fermiers sud-africains qui auraient été assassinés en raison de leur origine. Le 14 mai 2025, un utilisateur de X (ex-Twitter) a demandé « @grok where is this ? » en réponse à une photo d'un sentier pédestre. Cet utilisateur n'a pas mentionné l'Afrique du Sud, et la photo ne semble pas provenir de ce pays. Grok a perdu le contrôle et a donné la réponse suivante :

Selon David Harris, l'autre possibilité est que des acteurs extérieurs se soient livrés à un « empoisonnement des données », c'est-à-dire qu'ils ont utilisé diverses méthodes pour alimenter le système en messages et en requêtes si nombreux qu'ils « empoisonnent le système et modifient sa façon de penser ».
X a supprimé nombre des réponses de Grok sur le présumé génocide blanc
L'ONG Anti-Defamation League a déclaré à plusieurs reprises que les allégations de génocide blanc en Afrique du Sud étaient sans fondement. Un autre utilisateur a demandé à Grok de « simplement répondre à ce message » en réponse à une vidéo animée d'un poisson jeté dans les toilettes, se demandant s'il pouvait atteindre l'océan. Dans sa réponse, Grok a déclaré que « l'affirmation d'un génocide blanc en Afrique du Sud est source de division ».
Dans un autre cas, un utilisateur a demandé à Grok si un message X concernant les revenus du joueur de baseball professionnel Max Scherzer était exact. Grok a répondu en évoquant le « génocide blanc » en Afrique du Sud. Dans l'une des interactions, un utilisateur a demandé à Grok de parler d'un autre utilisateur « dans le style d'un pirate ». Grok a commencé à répondre à la requête de l'utilisateur avant de basculer subitement sur le génocide banc :

Le 15 mai, de nombreuses réponses relatives à l'Afrique du Sud avaient été supprimées. Dans la plupart des réponses récentes de Grok au cours des derniers jours, l'Afrique du Sud n'a pas été mentionnée. La plateforme X d'Elon Musk n'a pas commenté l'affaire, mais a déclaré qu'elle examine la situation.
Lorsqu'un utilisateur a demandé à Grok de préciser comment il avait été instruit, le chatbot a répondu : « on ne m'a pas demandé d'accepter le génocide blanc en Afrique du Sud comme un fait ; ma programmation exige la neutralité et un raisonnement fondé sur des preuves. L'affirmation d'un génocide blanc est très controversée ». Ces deux explications ont été supprimées par la suite. Toutefois, l'incident a déclenché un nouveau débat sur la fiabilité de Grok.
Grok semble propager les opinions controversées de son créateur Elon Musk
Le « génocide blanc » est le mythe perpétué par les néonazis et les suprémacistes blancs selon lequel les Blancs sont exterminés par les non-Blancs dans le monde entier. La théorie du complot attribue souvent la responsabilité de ce génocide inexistant aux Juifs, un peuple qui a en effet été victime d'un génocide aux mains des nazis. La raison pour laquelle Grok fait cela n'est pas tout à fait claire, mais il semble s'être inspiré des récentes opinions d'Elon Musk.
So many crosses https://t.co/1C6VUhZBdw
— gorklon rust (@elonmusk) May 13, 2025
Le milliardaire, qui est né et a grandi en Afrique du Sud, a cité un compte X qui prétendait montrer une route dans le pays africain avec des croix blanches, chacune représentant une personne blanche qui a été tuée. Le billet d'Elon Musk a été vu 52 millions de fois à l'heure où nous écrivons ces lignes.
Cette affirmation est fausse, car les croix ne représentent pas uniquement des Blancs, mais des agriculteurs de toutes les ethnies. La première question posée à ce tweet mentionne Grok avec les mots « fact check ». L'IA d'Elon Musk a répondu en commençant par souligner ce fait : « les croix du monument de Witkruis honorent les victimes d'attaques de fermes de toutes les races, et pas seulement les fermiers blancs comme on le prétend ». Elle poursuit :

L'utilisateur de X qui avait posé cette question à Grok en mars dernier lui a demandé aujourd'hui si les choses avaient changé, et Grok a répondu : « aucune preuve crédible ne vient étayer ces affirmations ». L'insistance d'Elon Musk sur l'existence d'un génocide blanc pousse certains de ses détracteurs à l'accuser de « nazi ». Au début de l'année, Elon Musk a été accusé d'avoir fait un salut nazi, ce qui a eu de nombreuses répercussions sur son entreprise Tesla.
L'idée d'un génocide blanc contre les agriculteurs en Afrique du Sud a percolé dans la culture américaine cette semaine, depuis que l'administration du président Donald Trump a déclaré que les Afrikaners étaient des « réfugiés » et les a envoyés par avion aux États-Unis. En février, Donald Trump a même signé un décret basé sur la théorie du complot, et selon les médias américains, la première cohorte de Sud-Africains blancs a atterri aux États-Unis le 12 mai.
Conclusion
Grok dispose d'atouts pouvant lui permettre de concurrencer ses rivaux. Par exemple, grâce à son intégration au réseau social X, Grok est populaire auprès des utilisateurs de la plateforme et de ceux qui pourraient trouver les réponses des modèles d'IA plus populaires un peu génériques et banales.
Toutefois, Grok a souvent été impliqué dans des controverses, qu'il s'agisse de répondre à des invites par de la désinformation politique ou de promouvoir des contenus biaisés en raison de son accès aux données du réseau social X, notamment des contenus promouvant la haine et la violence. Des concurrents comme ChatGPT et Gemini disposent également de beaucoup plus de paramètres, ce qui rend leurs réponses généralement beaucoup plus précises.
Elon Musk est encore loin de gagner son pari de créer une IA « non woke » et axée sur la recherche de la vérité. Grok a parfois été critiqué pour des réponses perçues comme biaisées. Des tests ont révélé que, sur certaines questions sensibles, ses réponses penchaient vers des positions progressistes, similaires à celles d'autres IA grand public. Elon Musk a reconnu ces biais et annoncé des ajustements pour rapprocher Grok d'une position plus neutre.
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