
ils sont ensuite licenciés
Microsoft obligerait ses ingénieurs à programmer leur propre obsolescence. L'entreprise contraint ses ingénieurs à développer et à adopter des outils d'IA qui finissent par prendre en charge leurs tâches, les rendant ainsi inutiles. Les ingénieurs constituent le groupe le plus touché par la récente réduction de 2 000 employés par Microsoft dans l'État de Washington, siège de l'entreprise. Dans le même temps, les ingénieurs qui ont encore leur poste semblent dépassés, frustrés ou stressés par l'intégration rapide et parfois chaotique de GitHub Copilot dans les flux de travail. Ce qui se traduit par un taux de bogue élevé et l'augmentation de la charge de travail.
Dans le cadre d'une décision importante qui signale un changement de priorités de la part de Microsoft, la société a mis en œuvre une stratégie de réduction substantielle des effectifs qui aurait eu des répercussions sur divers postes clés d'ingénieurs logiciels et de chefs de produit. Ce changement a obligé même le directeur de l'IA de l'entreprise à s'interroger sur l'orientation future et les stratégies d'investissement du géant technologique de Redmond.
En vertu de cette politique de réduction des coûts, Microsoft a annoncé le licenciement de 6 000 travailleurs au début du mois de mai. Les statistiques ont révélé que ce sont les ingénieurs logiciels qui ont le plus souffert des suppressions d'emplois de Microsoft à Washington, siège de l'entreprise. Les ingénieurs logiciels constituent en effet le groupe le plus important touché par la récente suppression de 2 000 emplois par l'entreprise à Washington.
Les ingénieurs logiciels font les frais de l'accroissement du rôle de l'IA
Les dossiers de l'État de Washington examinés par Bloomberg ont révélé que « plus de 40 % des personnes ayant perdu leur emploi travaillaient dans le domaine du développement de logiciels », ce qui en fait la catégorie de travailleurs la plus touchée par les réductions, et ce avec une marge considérable. Le rapport note que les postes supprimés dans les domaines de la vente et du marketing sont nettement moins nombreux à avoir subi ces réductions.
Ces suppressions d'emplois font suite à la déclaration du PDG Satya Nadella selon laquelle l'IA génère désormais 30 % du code de l'entreprise. Mais lorsque TechCrunch a demandé à Microsoft si l'augmentation du code généré par l'IA influençait les suppressions d'emplois, l'entreprise n'a pas répondu.
Jeff Hulse, un vice-président de Microsoft qui supervise environ 400 ingénieurs logiciels, a dit à l'équipe ces derniers mois d'utiliser le chatbot d'IA de l'entreprise pour générer la moitié du code informatique qu'ils écrivent. Cela montre la rapidité avec laquelle Microsoft s'efforce d'intégrer cette technologie. Tout comme Jeff Hulse, d'autres chefs d'équipe ont également reçu l'instruction de forcer leurs collaborateurs à utiliser davantage les assistants d'IA.
Ainsi, certains des ingénieurs de Microsoft récemment licenciés pourraient avoir été contraints de creuser leur propre tombe avec l'IA. Certains PDG d'entreprises technologiques se vantent que leur IA est responsable d'une part de plus en plus importante du code écrit au sein de leur organisation. Selon les critiques, Microsoft contraint les ingénieurs à accroître leur utilisation de l'IA pour « justifier » les chiffres que les cadres présentent à Wall Street.
Le directeur technique de Microsoft, Kevin Scott, prévoit que d'ici 2030, l'IA pourrait générer jusqu'à 95 % du code, tout en soulignant que les développeurs humains resteront essentiels pour la supervision et la résolution de problèmes complexes. Mais les licenciements remettent en question ces déclarations.
Les dirigeants imposent les outils d'IA aux ingénieurs malgré leurs limites
Des témoignages d'employés anonymes de Microsoft indiquent que, dans certaines équipes, des solutions techniques efficaces sont écartées au profit de solutions basées sur l'IA, même si ces dernières sont moins performantes. Un ingénieur de Microsoft a rapporté que des algorithmes efficaces étaient parfois délaissés au profit de modèles d'IA générative, simplement pour suivre la tendance, malgré des performances inférieures et des coûts plus élevés.
GitHub Copilot a récemment lancé une nouvelle fonction appelée « Coding Agent » en avant-première publique. Cette fonction permet d'assigner des problèmes GitHub à Copilot, qui les résout ensuite. Cependant, certains utilisateurs affirment que le jeu n'en vaut pas la chandelle. Certains critiquent la précipitation avec laquelle des outils d'IA non matures sont déployés en production, au détriment de la qualité du code et de la charge de travail des employés.
Cet assistant d'IA a déjà été introduit dans la partie « runtime » du dépôt GitHub officiel de Microsoft, mais il s'est avéré qu'il présentait plusieurs problèmes, notamment le fait que certains des problèmes que l'outil prétend avoir résolus ne l'ont pas été en réalité. Par exemple, dans la pull request « Implement CompareInfo.Version for Hybrid Globalization », le développeur de Microsoft Matus Kozak et d'autres ont demandé à GitHub Copilot de la corriger.
Mais GitHub Copilot a échoué à plusieurs reprises aux tests et a apporté des corrections non naturelles. De nombreuses autres pull requests ont également échoué, et certains ont critiqué le développeur en disant : « pourquoi n'arrêtez-vous pas de perdre du temps avec l'IA et ne résolvez-vous pas le problème vous-même ? Vous gaspillez une tonne d'électricité sur des machines qui produisent du mauvais code ». Cela semble être lié à une pression interne.
Sur le forum en ligne Reddit, un article intitulé « My new hobby: watching AI slowly drive Microsoft employees crazy » est devenu un sujet brûlant, avec des commentaires sarcastiques au sujet de l'IA de Microsoft. L'auteur partage de nombreux exemples de pull requests générées par l'IA de Microsoft, qui contiennent des erreurs répétées et des corrections inadéquates, obligeant les développeurs à intervenir manuellement pour corriger les problèmes.
Il a aussi souligné que cette situation résulte probablement d'une pression managériale visant à adopter l'IA de manière généralisée, ce qui met les développeurs dans une position difficile. Son billet a été partagé sur Hacker News, où des développeurs ont partagé des expériences similaires, comparant l'IA à un développeur junior peu compétent, nécessitant une supervision constante. Alors, pourquoi adopter l'IA au lieu d'embaucher un développeur junior ?
Les licenciements touchent aussi les directeurs de division dédiée à l'IA
Au-delà de l'impact sur les ingénieurs logiciels et les chefs de produit, les licenciements toucheraient également les directeurs de division dédiée à l'IA. Un billet LinkedIn de Gabriela de Queiroz, directrice de l'IA chez Microsoft, a révélé que son poste a aussi été supprimé lors de la dernière vague de licenciements. « Une nouvelle douce-amère à partager : j'ai été touchée par la dernière série de licenciements de Microsoft », a déclaré Gabriela de Queiroz.
💔 Bittersweet news to share: I was impacted by Microsoft’s latest round of layoffs. pic.twitter.com/QPwYJvjQkC
— Gabriela de Queiroz (@gdequeiroz) May 13, 2025
« Est-ce que je m'y attendais ? Peut-être », a-t-elle ajouté. Elle affirme avoir ressenti de la peine en voyant autant de personnes talentueuses licenciées. Réfléchissant à la nature impersonnelle des politiques de restructuration dans les entreprises, Gabriela de Queiroz a mis en lumière une dure réalité :

Dans un autre billet LinkedIn, l'utilisateur Linas Beliūnas a souligné que le licenciement de Gabriela de Queiroz, qui travaillait pour Microsoft depuis 18 ans et qui avait fortement amélioré les performances de TypeScript, est un exemple frappant du fait que plus personne n'est à l'abri d'une perte d'emploi.
Conclusion
Le marché de l'emploi dans le secteur de la technologie ralentit et les perspectives se réduisent considérablement pour des travailleurs qui bénéficiaient autrefois d'avantages de toute sorte. Les entreprises allongent leurs processus de recrutement, augmentent les exigences en matière de compétences, annulent des offres d'emploi et utilisent des outils d'IA pour filtrer les candidatures, éliminant ainsi de nombreux candidats avant même une évaluation humaine.
Chez Microsoft, les choses semblent encore plus compliquées pour les ingénieurs logiciels qui travaillent toujours dans l'entreprise. Ils sont contraints de concevoir et d'adopter les outils d'IA qui les remplaceront peut-être lors de la prochaine vague de licenciements. Cette pression, ajoutée aux limites des outils d'IA de codage actuels qui augmentent la charge de travail, démoralise les développeurs et provoque l'épuisement professionnel chez certains.
Source : billets de blogue (1, 2)
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