IdentifiantMot de passe
Loading...
Mot de passe oublié ?Je m'inscris ! (gratuit)

Vous êtes nouveau sur Developpez.com ? Créez votre compte ou connectez-vous afin de pouvoir participer !

Vous devez avoir un compte Developpez.com et être connecté pour pouvoir participer aux discussions.

Vous n'avez pas encore de compte Developpez.com ? Créez-en un en quelques instants, c'est entièrement gratuit !

Si vous disposez déjà d'un compte et qu'il est bien activé, connectez-vous à l'aide du formulaire ci-dessous.

Identifiez-vous
Identifiant
Mot de passe
Mot de passe oublié ?
Créer un compte

L'inscription est gratuite et ne vous prendra que quelques instants !

Je m'inscris !

La tricherie par l'IA est tellement incontrôlable que certains établissements reviennent aux épreuves manuscrites
Des enseignants s'inquiètent d'une possible érosion des compétences fondamentales

Le , par Stéphane le calme

8PARTAGES

12  0 
À l’ère de l’intelligence artificielle générative, les écoles américaines redécouvrent un outil presque oublié : le "blue book", ce modeste cahier d'examen bleu utilisé pour les épreuves manuscrites. Ce come-back n'est pas une fantaisie nostalgique. Il illustre la crise profonde que traverse le système éducatif, contraint de se replier sur des méthodes traditionnelles pour tenter de garantir l'intégrité académique face à une crise croissante : l’explosion de la triche facilitée par l’IA dans le système éducatif.

Contexte

L'avènement d'intelligences artificielles génératives telles que ChatGPT a déclenché une onde de choc dans le monde de l'enseignement secondaire et supérieur. Entre craintes de tricherie massive et promesses d'une révolution pédagogique, la question de la finalité même de l'université se pose avec une acuité nouvelle. Les institutions sont-elles au bord d'une crise existentielle, ou assistons-nous à l'émergence d'un nouveau paradigme éducatif ? Face à des machines capables de produire des dissertations en quelques secondes, de résoudre des équations complexes et de simuler des raisonnements critiques, la légitimité des cursus universitaires traditionnels est mise à rude épreuve.

La hantise de la triche et l'érosion des compétences

À mesure que l’intelligence artificielle générative, incarnée par des outils comme ChatGPT, s’impose dans notre quotidien, une question cruciale secoue le monde académique : l’université, telle que nous la connaissons, a-t-elle encore une raison d’être ?

Selon des analyses récentes, notamment relayées par plusieurs médias grands publics et spécialisés, l'intégration de l'IA dans les cursus universitaires amène le système éducatif à un « point de crise ». La facilité déconcertante avec laquelle des outils comme ChatGPT peuvent produire des dissertations, résoudre des problèmes complexes ou encore générer du code informatique bouscule les méthodes d'évaluation traditionnelles et soulève des inquiétudes majeures quant à l'intégrité académique.

La principale préoccupation, largement documentée, est l'augmentation potentielle de la tricherie. Des enseignants rapportent déjà une recrudescence de travaux rendus qui portent manifestement la marque de l'IA, obligeant les institutions à repenser leurs stratégies de contrôle et d'évaluation. Certains établissements voient même un retour en grâce des examens sur table et des interrogations orales, des méthodes jugées plus à même de vérifier l'acquisition réelle des connaissances par l'étudiant.

L’IA est désormais massivement utilisée pour rédiger des essais, répondre à des examens à distance, voire produire des codes informatiques complexes. Le tout, souvent sans que les professeurs ne puissent facilement détecter la supercherie. Certains établissements universitaires rapportent une explosion des cas de triche — ou plutôt, une redéfinition même de ce que signifie « tricher ».

« Je dois être à la fois un enseignant et un détecteur d'IA », déclare Stephen Cicirelli, professeur d'anglais à l'université St. Peter's de Jersey City, dans le New Jersey. « Pour tout devoir que vous ramenez à la maison et avec lequel vous avez le temps de jouer, il y aura des doutes ».

Cicirelli a publié sur X un message dans lequel il a raconté comment l'une de ses étudiantes s'est faite prendre en train de soumettre un travail rédigé par une IA - et s'est excusée en envoyant un courriel qui semblait également avoir été rédigé par ChatGPT : « Je viens de recaler une étudiante qui avait soumis un travail de recherche rédigé par une IA, et elle m'a envoyé un courriel manifestement rédigé par une IA pour s'excuser et me demander s'il y avait quelque chose à faire pour améliorer sa note. Nous sommes de l'autre côté du miroir, mesdames et messieurs ».

[TWITTER]<blockquote class="twitter-tweet"><p lang="en" dir="ltr">I just failed a student for submitting an AI-written research paper, and she sent me an obviously AI-written email apologizing, asking if there is anything she can do to improve her grade. We are through the looking-glass, folks.</p>— Stephen Cicirelli (@SteveCicirelli) <a href="https://twitter.com/SteveCicirelli/status/1922998024613093849?ref_src=twsrc%5Etfw">May 15, 2025</a></blockquote> <script async src="https://platform.twitter.com/widgets.js" charset="utf-8"></script> [/TWITTER]

« Vous venez me voir après pour vous excuser, faire preuve d'humanité et demander la grâce », dit-il. « Vous ne le faites même pas vous-même ? »

La prolifération des travaux scolaires assistés par l'IA inquiète les responsables universitaires.
  • 66 % d'entre eux pensent que l'IA générative réduira la durée d'attention des étudiants, selon une enquête menée auprès de présidents d'université, de chanceliers, de doyens et d'autres personnes par l'American Association of Colleges & Universities (AAC&U) et le centre Imagining the Digital Future de l'université d'Elon.
  • 59 % affirment que la tricherie a augmenté sur les campus.
  • 56 % affirment que leur établissement n'est pas prêt à préparer les étudiants à l'ère de l'IA.

« Il s'agit d'une perturbation indéniable et inévitable », déclare Lee Rainie, directeur du centre d'Elon. « On ne peut pas détourner les yeux.


Les enseignants ne parviennent pas à se mettre d'accord sur ce qui est acceptable dans ce nouveau monde

Par exemple, 51 % des responsables de l'enseignement supérieur estiment qu'il est acceptable qu'un étudiant rédige un document à partir d'un plan détaillé généré par l'IA, tandis que les autres disent que ce n'est pas le cas ou qu'ils ne savent pas, selon l'enquête de l'AAC&U et d'Elon. Les politiques varient d'une classe à l'autre au sein d'une même école.

En outre, l'essor de l'IA provoque des casses tête imprévus :

Les enseignants font passer les devoirs par des détecteurs, qui souvent ne font pas bien les choses, soit en omettant des travaux générés par l'IA, soit en signalant par erreur des travaux originaux comme ayant été rédigés par l'IA. Les étudiants qui n'ont pas utilisé l'IA ont dû faire appel à leur école ou présenter des preuves de leur processus pour éviter d'obtenir des zéros, rapporte le New York Times.

Les enseignants se font également prendre en flagrant délit de ChatGPT. Une élève en dernière année à l'université de Northeastern a déposé une plainte officielle et demandé le remboursement de ses frais de scolarité après avoir découvert que son professeur utilisait secrètement des outils d'IA pour préparer ses cours : « ils nous demande de ne pas l'utiliser tandis que lui il le fait ». Le professeur a par la suite admis qu'il utilisait plusieurs plateformes d'IA et a reconnu le besoin de transparence. Cet incident met en lumière les préoccupations croissantes des étudiants concernant l'utilisation de l'IA par les professeurs, alors que ces derniers craignaient auparavant que les étudiants n'utilisent cette technologie pour tricher. Le scandale, d’apparence anecdotique, soulève de lourdes questions sur la qualité de l’enseignement et la place croissante de l’IA dans l’éducation supérieure.


La réponse de certains établissement secondaire et supérieur aux États-Unis ? Le retour du stylo et du papier

Avec un accès facile à des applications telles que ChatGPT, qui peut répondre à n'importe quelle question et rédiger des dissertations complètes à votre place, les lycéens et les étudiants ont commencé à tricher, se contentant de laisser un algorithme réfléchir et passer les examens à leur place. Il n'est donc pas surprenant que certains éducateurs aient adopté l'analogie pour tenter d'endiguer la vague d'anti-intellectualisme qui déferle sur le pays.

Le Wall Street Journal a récemment fait des recherches et découvert que les ventes de cahiers bleus ont augmenté au cours de l'année écoulée. Citant des données provenant d'un certain nombre de grandes universités publiques, le journal note que les achats en gros de ces livrets ont augmenté à pas de géant depuis le lancement de ChatGPT à la fin de l'année 2022 :

« Les ventes de cahiers bleus pour cette année scolaire ont augmenté de plus de 30 % à l'Université A&M du Texas et de près de 50 % à l'Université de Floride. La croissance improbable a été encore plus impressionnante à l'Université de Californie, Berkeley. Au cours des deux dernières années universitaires, les ventes de cahiers bleus au Cal Student Store ont augmenté de 80 %. La demande de cahiers bleus est soudainement en plein essor parce qu'ils contribuent à résoudre un problème qui n'existait pas jusqu'à présent sur les campus ».

Pourtant, si le retour des cahiers bleus est considéré par certain comme un pas dans la bonne direction, ils ne sont certainement pas la panacée pour la grande variété de maux causés par l'utilisation de l'IA par les étudiants. Philip D. Bunn, professeur assistant au Covenant College en Géorgie, a récemment écrit sur son blog que la dissertation traditionnelle ne peut être remplacée par la dissertation en classe. Bunn écrit que « le processus de rédaction d'un article en dehors de la classe ne peut pas être simplement reproduit lors d'un examen dans un livre bleu, et quelque chose de sérieux est perdu si nous abandonnons complètement la dissertation traditionnelle, que ces dissertations soient plus analytiques, argumentatives ou basées sur la recherche ».


De nombreux éducateurs pensent que l'IA a le potentiel d'aider les étudiants

M...
La fin de cet article est réservée aux abonnés. Soutenez le Club Developpez.com en prenant un abonnement pour que nous puissions continuer à vous proposer des publications.

Une erreur dans cette actualité ? Signalez-nous-la !

Avatar de jnspunk
Membre habitué https://www.developpez.com
Le 30/05/2025 à 5:36
Une solution plus intelligente serait de rendre obligatoire l'utilisation des modèles de langage pour les devoirs et examens. Cela permettrait de relever le niveau et de permettre aux étudiants d'apprendre des choses plus utiles, car on les évaluerait sur ce que le modèle de langage sera incapable de faire. Si on empêche l'utilisation de ces modèles de langage à l'école, on empêche alors aux étudiants d'apprendre un outil qui sera vite obligatoire dans la vie professionnelle.

Imaginez qu'à l'invention de la tronçonneuse, on force les apprentis bûcherons à couper un arbre avec une scie ? Ils n'auront rien appris de l'outil qui sera pourtant leur principal outil de travail.
0  1