
selon un rapport qui fait un état des lieux
Le rapport « Trends – Artificial Intelligence » sur les tendances de l'intelligence artificielle présente un aperçu complet, basé sur des données, de l'état actuel et de l'évolution rapide de la technologie de l'IA à l'échelle mondiale. Il met en lumière des tendances marquantes qui soulignent l'adoption sans précédent de l'IA, les avancées technologiques significatives et l'impact croissant sur le marché.
Si l'adoption de l'IA semble différente de toutes les révolutions technologiques que vous avez pu connaître auparavant (mobile, réseaux sociaux, cloud computing, etc.), c'est en fait le cas, d'après un un rapport de la société de capital-risque Bond de 340 pages dans lequel le mot « sans précédent » est utilisé sur 51 pages, pour décrire la vitesse à laquelle l'IA est développée, adoptée, dépensée et utilisée, graphiques à l'appui.
Une adoption fulgurante à l'échelle mondiale
L’un des éléments les plus frappants de l’évolution actuelle de l’IA est la rapidité de son adoption mondiale. Là où il a fallu des années pour que le téléphone portable ou les réseaux sociaux atteignent un milliard d’utilisateurs, des outils d’IA comme ChatGPT ont conquis des centaines de millions d’utilisateurs actifs mensuels en moins de deux ans. ChatGPT, pour ne citer que lui, a atteint 800 millions d’utilisateurs actifs en seulement 17 mois : c'est sans précédent.
L'adoption de l'IA devient l'une des priorités des entreprises
Le rapport parle des mentions de « l'IA » dans les transcriptions des résultats des entreprises
Par exemple, Andy Jassy, PDG d'Amazon, a déclaré aux actionnaires en 2024 :
« L'IA générative va réinventer pratiquement toutes les expériences client que nous connaissons et en permettre de toutes nouvelles sur lesquelles nous n'avons fait que fantasmer. Les premières charges de travail d'IA déployées se concentrent sur la productivité et la réduction des coûts [...]. De plus en plus, vous verrez l'IA changer les normes en matière de codage, de recherche, de shopping, d'assistants personnels, de soins primaires, de recherche sur le cancer et les médicaments, de biologie, de robotique, d'espace, de services financiers, de réseaux de voisinage... tout ».
Sundar Pichai, PDG de Google, qui a déclaré à l'édition 2025 du Google Cloud Next :
« La possibilité d'améliorer les vies et de réimaginer les choses est la raison pour laquelle Google investit dans l'IA depuis plus d'une décennie [...]. Nous considérons qu'il s'agit du moyen le plus important pour faire avancer notre mission d'organiser les informations du monde, de les rendre universellement accessibles et utiles [...]. L'opportunité avec l'IA est aussi grande qu'elle puisse l'être ».
Luis von Ahn, cofondateur et PDG de Duolingo, lors de l'appel avec les actionnaires pour présenter le bilan du premier trimestre 2025 :
« Il y a trois domaines dans lesquels l'IA générative nous aide : la création de données, la création de nouvelles fonctionnalités qui n'étaient tout simplement pas possibles, des gains d'efficacité partout dans l'entreprise. Je devrais mentionner quelque chose d'étonnant à propos [du nouveau programme Duolingo en] échecs, c'est qu'il a vraiment commencé avec une équipe de deux personnes, dont aucune ne savait comment programmer et ils ont essentiellement créé des prototypes et fait tout le programme d'échecs en utilisant simplement l'IA. De plus, aucun d'entre eux ne savait jouer aux échecs ».
Ou encore Elon Musk, fondateur et PDG de xAI :
« L'IA avec Grok devient très bonne[...]. Il est important que l'IA soit programmée avec de bonnes valeurs, en particulier des valeurs de recherche de la vérité. Je pense que c'est essentiel pour la sécurité de l'IA [...]. Souvenez-vous de ces mots : Nous devons avoir une IA qui recherche au maximum la vérité. »
Il également question des projets d'entreprise. Bank of America par exemple se sert de l'IA pour développer Erica, une IA conversationnelle intégrée à son application mobile qui aide les clients à gérer leurs finances en leur fournissant des informations en temps réel, une recherche de transactions, des rappels de factures et une aide à l'établissement d'un budget. Elle a traité des milliards d'interactions et sert de concierge financier numérique 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 à plus de 40 millions de clients.
À ce propos, Nikki Katz, responsable du numérique chez Bank of America, a déclaré le 4 avril :
« Erica joue à la fois le rôle de concierge personnel et de contrôleur de mission pour nos clients. Notre équipe de science des données a effectué plus de 50 000 mises à jour des performances d'Erica depuis son lancement - en ajustant, en développant et en affinant les capacités de compréhension du langage naturel, en veillant à ce que les réponses et les idées restent opportunes et pertinentes. 2 milliards d'interactions avec les clients, c'est une étape importante, mais ce n'est qu'un début pour Erica ».
De son côté, Jeremy Barnum, directeur financier de JP Morgan, a déclaré :
« Nous avons de grands espoirs quant aux gains d'efficacité que nous pourrions obtenir [grâce à l'IA]... Certains sous-ensembles clés d'utilisateurs nous disent qu'ils gagnent plusieurs heures de productivité par semaine, et presque par définition, le gain de temps provient de tâches moins importantes... Nous avons été les premiers à nous intéresser à l'IA. Mais nous n'en sommes qu'aux premiers stades de l'aventure ».
L’adoption ne se limite pas aux pays développés
L’Inde, par exemple, est aujourd’hui le premier utilisateur mondial de ChatGPT, devant même les États-Unis, ce qui témoigne d’un basculement profond dans l’équilibre de l’accès technologique global.
Au-delà de ChatGPT, l'adoption robuste de l'IA par l'Inde est également attestée par son classement dans d'autres plateformes d'IA générative. Le pays occupe la troisième place mondiale pour l'utilisation de l'application mobile DeepSeek, avec 6,9 % de ses utilisateurs actifs mensuels. La Chine est en tête de l'utilisation de DeepSeek avec 33,9 %, suivie par la Russie avec 9,2 %.
Le rapport souligne la bataille entre les modèles d'IA ouverts et fermés, l'Inde et la Chine apparaissant comme des acteurs clés pour façonner l'avenir de l'IA. Alors que les plateformes alimentées par l'IA continuent d'évoluer, le leadership de l'Inde dans l'utilisation du ChatGPT signale un changement dans l'engagement mondial en faveur de l'IA, renforçant la position du pays en tant que centre technologique majeur.
Une ruée vers l’or technologique
L’investissement mondial dans l’IA a explosé. Aux États-Unis, les entreprises ont injecté 109 milliards de dollars dans le secteur en 2024. Ce chiffre dépasse de loin les montants investis dans d’autres domaines technologiques au même stade de développement. Les grands noms du secteur, tels qu’OpenAI, Anthropic, Google DeepMind ou xAI, sont engagés dans une véritable course aux modèles toujours plus puissants, avec des cycles d’amélioration qui se mesurent désormais en semaines.
Anthropic, par exemple, a vu son chiffre d’affaires annualisé bondir de 1 à 3 milliards de dollars en l’espace de quelques mois, prouvant que la demande est non seulement réelle, mais exponentielle. L'écosystème IA attire aussi de plus en plus de capital-risque, d’institutions publiques et d’initiatives stratégiques nationales.
Des progrès techniques fulgurants
Au-delà des chiffres, ce qui impressionne le plus, c’est l’amélioration constante des performances techniques. Selon le rapport qui cite une étude de Stanford, les coûts d’inférence (le coût pour générer une réponse avec un modèle d’IA) ont chuté de plus de 99 % entre 2022 et 2024 si l'on calcule le coût pour 1 million de jetons, rendant l’IA plus abordable que jamais.
Dans le même temps, les avancées matérielles ont multiplié les performances tout en réduisant la consommation énergétique de façon spectaculaire. La vitesse à laquelle les concurrents s'alignent sur les caractéristiques des autres, à une fraction du coût, y compris les options open source, en particulier les modèles chinois, est sans précédent. Par exemple, le rapport souligne que le GPU Blackwell 2024 de Nvidia consomme 105 000 fois moins d'énergie par jeton que le GPU Kepler 2014, le prédécesseur de l'entreprise.
Ces progrès réduisent les barrières d’entrée pour les développeurs et accélèrent encore l’adoption dans des secteurs comme la santé, la finance, l’éducation, le droit ou encore les industries créatives.
Parallèlement, les puces de Google, comme la TPU (tensor processing unit), et la Trainium d'Amazon, sont développées à grande échelle pour leurs cloud (ce qui progresse rapidement également). « Il ne s'agit pas de projets secondaires, mais de paris fondamentaux », est-il indiqué dans le rapport.
Un impact profond sur l’économie globale
Les prévisions économiques sont à la mesure du phénomène : l’IA pourrait ajouter jusqu’à 19 900 milliards de dollars au PIB mondial d’ici 2030. Cet impact massif s’explique par l’amélioration de la productivité, la transformation des services, l’automatisation de nombreuses tâches, et la naissance de nouveaux marchés et métiers.
Le seul domaine dans lequel l'IA n'a pas dépassé toutes les autres révolutions technologiques est celui des rendements financiers. Alors que les sociétés de capital-risque injectent de l'argent sur le feu de l'IA aussi rapidement qu'elles le peuvent, les entreprises d'IA et les fournisseurs de services en nuage brûlent également des liquidités. L'IA nécessite des investissements massifs dans l'infrastructure.
Une révolution aux implications majeures : le revers de la médaille
Toutefois, cette promesse s’accompagne de risques très concrets. D’après le PDG d’Anthropic, l’IA pourrait à court terme supprimer jusqu’à 50 % des emplois de bureau débutants aux États-Unis. Le taux de chômage pourrait grimper à 20 %, prévient-il, si des politiques d’accompagnement et de reconversion ne sont pas rapidement mises en place.
L’autre facette de cette croissance fulgurante est la question du pouvoir et de la régulation. Qui contrôle les grands modèles d’IA ? Comment éviter que ces outils ne propagent des biais, n’accentuent les inégalités ou ne soient utilisés à des fins malveillantes ?
Alors que les États tentent de mettre en place des cadres réglementaires (comme l’AI Act européen), les entreprises technologiques avancent souvent plus vite que les législateurs. Certains experts appellent donc à une gouvernance mondiale de l’IA, sur le modèle des accords climatiques ou de la régulation nucléaire, afin de prévenir des usages catastrophiques ou une course incontrôlée à la puissance algorithmique.
Une transformation de la vie quotidienne... pas toujours pour le meilleur
Pour le grand public, l’IA ne se limite plus à la science-fiction : elle est déjà là, dans les assistants virtuels, les outils de productivité, les moteurs de recherche, les logiciels éducatifs, les applications médicales et les plateformes artistiques. Les enseignants l’intègrent dans leurs cours, les médecins dans leurs diagnostics, les avocats dans l’analyse de jurisprudence. Même les artistes s’en servent comme outil de création.
Mais cette omniprésence soulève des questions : à quel moment devient-on dépendant ? L’humain reste-t-il maître de la décision ? Quelle place pour l’intuition, la créativité ou l’empathie dans un monde où l’IA optimise tout ?
L’IA, entre opportunité historique et risque systémique
Oui, l’adoption et la croissance de l’intelligence artificielle sont bel et bien sans précédent. À une vitesse vertigineuse, l’IA s’impose comme une technologie de rupture, capable de redéfinir l’économie mondiale, les rapports sociaux et même notre compréhension de l’intelligence humaine.
Mais comme pour toute révolution, le défi est autant technologique que sociétal, autant économique qu'humain. Il ne s’agit plus de savoir si l’IA va transformer le monde, mais comment, à quel rythme et surtout... pour qui ?
Sources : rapport, AI Index de Stanford
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