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Bernie Sanders alerte sur une apocalypse technologique causée par l'IA : perte de contrôle, crise de l'emploi et prise d'otage des bénéfices par l'élite économique

Le , par Stéphane le calme

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Bernie Sanders alerte sur une apocalypse technologique causée par l'IA :
perte de contrôle, crise de l’emploi et prise d’otage des bénéfices par l’élite économique

Depuis des années, le sénateur Bernie Sanders incarne une voix critique du capitalisme débridé et des inégalités croissantes aux États-Unis. Mais en 2025, ce sont les avancées spectaculaires de l’intelligence artificielle qui mobilisent son énergie et ses inquiétudes. Lors d’un entretien récent, le sénateur du Vermont a exprimé ce qu’il appelle le « scénario apocalyptique de l’IA », redouté non seulement par lui mais aussi par certains des experts les plus respectés du domaine.

À ses yeux, le problème n’est pas seulement technologique : il est fondamentalement politique. Sans intervention forte, l’intelligence artificielle risque de renforcer les dynamiques d’exploitation, démanteler le marché de l’emploi, et surtout accroître la concentration extrême de richesses au sommet de la pyramide sociale. Le tout, sous couvert de progrès.


La première dimension des préoccupations de Bernie Sanders concernant l'IA touche à la capacité de l'humanité à maintenir le contrôle sur des systèmes de plus en plus sophistiqués, évoquant des risques existentiels profonds.

Bernie Sanders affirme s’être entretenu avec des spécialistes de l’intelligence artificielle de renommée internationale. L’un d’entre eux lui a confié craindre que les êtres humains « perdent totalement le contrôle » des systèmes qu’ils ont créés. Selon Sanders, ce scénario dystopique, longtemps cantonné à la science-fiction, est désormais considéré comme plausible, voire probable, par une partie de la communauté scientifique.

« Certaines des personnes les plus intelligentes de ce pays sont terrifiées par ce qu’il se passe. Elles craignent que nous soyons en train de mettre en place une machine que nous ne pourrons plus contrôler », a-t-il confié à Gizmodo.

Le « problème de l'alignement » est au cœur de ces craintes

Il s'agit de s'assurer que les systèmes d'IA, en particulier l'Intelligence Artificielle Générale (AGI) ou la Superintelligence Artificielle, adoptent des objectifs et des valeurs qui sont compatibles avec les objectifs et les valeurs humaines

Dans cette optique, OpenAI a mis sur pieds en 2023 une division chargée de créer une IA qui va contrôler le développement de la superintelligence.

« Le pouvoir immense de la superintelligence pourrait … conduire au déclassement de l’humanité ou même à son extinction », ont écrit dans un billet de blog le co-fondateur d’OpenAI, Ilya Sutskever, et celui qui en fût le responsable, Jan Leike. « Actuellement, nous n’avons pas de solution pour orienter ou contrôler une IA potentiellement superintelligente, et l’empêcher de devenir incontrôlable ».

La superintelligence (des systèmes plus intelligents que les humains) pourrait arriver cette décennie, ont prédit les auteurs du billet de blog. Les humains auront besoin de meilleures techniques que celles actuellement disponibles pour pouvoir contrôler la superintelligence, d’où la nécessité de percées dans la recherche sur « l’alignement », qui se concentre sur le fait de garantir que l’IA reste bénéfique aux humains, selon les auteurs.

Citation Envoyé par OpenAI
La superintelligence sera la technologie la plus percutante que l'humanité ait jamais inventée et pourrait nous aider à résoudre bon nombre des problèmes les plus importants du monde. Mais le vaste pouvoir de la superintelligence pourrait également être très dangereux et pourrait conduire à la perte de pouvoir de l'humanité ou même à l'extinction humaine.
Cela n'a pas empêché la division d'être dissoute l'année suivante.


L'AGI n'étant « pas encore imminente » selon certains chercheurs, ils suggèrent de s'attaquer d'abord aux problèmes plus urgents posés par l'IA

Bien que les risques existentiels soient une préoccupation croissante, certains experts estiment que les systèmes d'IA actuels ne sont pas encore assez proches de la capacité de menacer l'humanité de manière existentielle. Ils soutiennent que des problèmes plus urgents, comme les biais algorithmiques, les risques de confidentialité des données, la désinformation et les impacts sociaux et économiques immédiats, devraient être prioritaires compte tenu des ressources limitées.

Il existe un débat sur le fait que les améliorations technologiques de l'IA auraient ralenti récemment, contredisant l'idée d'une AGI imminente. Certains experts estiment que les modèles entraînés sur le langage seul ne pourront jamais atteindre l'intelligence humaine et que l'approche devrait se concentrer sur l'interaction directe avec l'environnement.

D'ailleurs, en parlant des problèmes plus urgents à gérer, la France a ouvert une enquête pénale inédite contre X (anciennement Twitter) suite à des allégations d'ingérence étrangère présumée, qui serait facilitée par l'algorithme de recommandation

L’un des axes de l’enquête concerne le fonctionnement opaque de l’algorithme de X, qui détermine la visibilité des contenus via le fil « Pour vous ». Des chercheurs affirment avoir identifié des patterns de diffusion anormaux, où certains récits politiques (notamment climatosceptiques, anti-OTAN, pro-Kremlin ou anti-immigration) ont bénéficié d’un effet de levier algorithmique disproportionné.

Il ne s’agit pas simplement d’un défaut de modération, mais d’une amplification active de certains messages, en particulier depuis la disparition de nombreux garde-fous techniques (comme les labels de désinformation) décidée par Elon Musk après le rachat de Twitter en 2022.

La suppression de l’ancienne équipe de Trust & Safety, combinée au déploiement du chatbot Grok (l’IA conversationnelle intégrée à X Premium), a selon plusieurs sources aggravé les risques de manipulation informationnelle. Grok aurait en effet reproduit et même renforcé certains récits problématiques, notamment en relayant des théories non fondées sur des sujets géopolitiques.

Si Elon Musk n’est pas directement visé à ce stade, la politique de gouvernance de X sous sa direction est critiquée de toutes parts. Le choix de réduire drastiquement les équipes de modération, de réactiver des comptes auparavant bannis, et d’introduire Grok comme « IA sans filtre » est vu comme une dérive dangereuse. Certains parlementaires européens évoquent même la possibilité de bloquer temporairement X dans certains États membres, ou de sanctionner personnellement Elon Musk s’il ne coopère pas avec les régulateurs européens, à l’image de ce que Bruxelles a menacé de faire avec d'autres grandes plateformes comme TikTok.


Une question politique : à qui profite l’intelligence artificielle ?

Sanders ne se contente pas de craindre une prise de pouvoir des machines. Il redoute davantage une captation des bénéfices par la classe dominante. Pour lui, l’IA ne menace pas d’abord l’humanité en tant qu’espèce, mais les travailleurs en tant que classe.

« Ce qui me terrifie, c’est que l’IA va être utilisée pour accroître encore davantage les profits des milliardaires, pendant que des millions de travailleurs seront licenciés, appauvris ou rendus obsolètes », martèle-t-il.

Selon lui, les leçons du passé sont claires. L’essor de la productivité au XXe et XXIe siècle n’a pas bénéficié équitablement à l’ensemble de la population. La richesse créée par les progrès technologiques, de l’informatisation à l’automatisation industrielle, a été accaparée par les grandes entreprises et leurs actionnaires. L’intelligence artificielle risque, selon Sanders, de pousser cette logique à son extrême.

Citation Envoyé par Bernie Sanders
Je pense que le débat sur l'IA ne tient pas compte de ce que nous avons observé au cours des 50 dernières années : une augmentation considérable de la productivité des travailleurs. Presque tous les bénéfices de cette productivité sont allés aux sociétés et aux entreprises qui ont développé cette technologie. En fait, les travailleurs d'aujourd'hui, en termes de salaires réels tenant compte de l'inflation, gagnent moins, et je crains fort que la quasi-totalité des nouveaux avantages de la productivité des travailleurs ne profitent à ceux qui sont en haut de l'échelle, au détriment des travailleurs. C'est une chose qui me préoccupe beaucoup.

Le premier point à souligner est donc le suivant : La technologie et l'IA ne sont ni bonnes ni mauvaises. Tout dépend de la manière dont elles sont utilisées et de qui en bénéficie. Si nous ne changeons pas la dynamique politique, les bénéfices iront à ceux qui sont en haut de l'échelle, au détriment des travailleurs. C'est pour moi la question la plus importante. Je veux que les travailleurs bénéficient de cette nouvelle technologie, et pas seulement ceux qui sont au sommet.

Depuis toujours, je veux dire depuis toujours dans l'existence humaine, les gens ont dû se battre pour mettre de la nourriture sur la table, pour cultiver des terres, pour produire de la nourriture, juste pour survivre. L'IA va changer tout cela, et nous voulons nous assurer que cela crée un avenir meilleur et plus riche pour les gens ordinaires, et pas seulement pour ceux qui sont en haut de l'échelle.
Pour Sanders, si l'IA rend les travailleurs plus productifs, alors ils devraient bénéficier d'une semaine de travail de quatre jours

Alors que les entreprises spécialisées dans l'IA vantent les capacités de leurs produits à révolutionner notre manière de travailler et à augmenter notre productivité, le sénateur américain Bernie Sanders souhaite que l'industrie technologique joigne le geste à la parole en matière d'automatisation. Bernie Sanders estime que le temps gagné grâce aux puissants outils d'IA devrait être rendu aux travailleurs pour qu'ils puissent le consacrer à leur famille.

Bernie Sanders est revenu sur le sujet dans un récent épisode du podcast de Joe Rogan. « La technologie va travailler pour nous améliorer, et pas seulement pour les personnes qui possèdent la technologie et les dirigeants des grandes entreprises. Vous êtes un travailleur, votre productivité augmente parce que nous vous donnons l'IA, n'est-ce pas ? Au lieu de vous jeter à la rue, je vais réduire votre semaine de travail à 32 heures », a déclaré Bernie Sanders.

Il soutient un projet de loi qui réduirait la durée légale du travail de 40 à 32 heures, en imposant les heures supplémentaires au-delà de 32 heures. Les employeurs seraient tenus de rémunérer les heures supplémentaires des salariés non exemptés à hauteur d'une fois et demie le taux horaire pour chaque heure travaillée au-delà de huit heures au cours d'une même journée, et de deux fois le taux horaire pour chaque heure travaillée au-delà de douze heures.

Le projet de loi garantit que le total des salaires hebdomadaires ne sera pas réduit en raison de la diminution du nombre total d'heures travaillées. Il a été présenté par les sénateurs Sanders et Laphonza Butler. Le député Mark Takano a présenté un projet de loi similaire à la Chambre des représentants.


Une menace existentielle pour l’emploi

Bernie Sanders prévient que l’IA pourrait provoquer une crise du marché du travail bien plus violente que celle de la révolution industrielle. Alors que l’automatisation concernait principalement les tâches manuelles dans les usines ou les chaînes logistiques, l’IA générative menace désormais les métiers du tertiaire, de la rédaction à la programmation, en passant par le service client et même certaines fonctions médicales ou juridiques.

Dans ce contexte, Sanders réaffirme la nécessité de mesures fortes pour préserver la dignité des travailleurs.

Bernie Sanders critique ouvertement les dirigeants technologiques et les entreprises pour avoir « privilégié les profits au détriment du bien-être de leurs employés ». Il craint que l'IA ne fasse qu'enrichir davantage la « classe des milliardaires » et souligne que la productivité accrue due à l'IA devrait également bénéficier aux travailleurs, et non « seulement aux personnes qui possèdent la technologie et aux PDG des grandes entreprises ». Cette vision s'oppose directement à la tendance des entreprises technologiques à annoncer des profits records tout en procédant à des licenciements.

La vision de Sanders positionne l'IA non pas comme une force technologique neutre, mais comme un amplificateur des dynamiques capitalistes existantes, où la maximisation du profit l'emporte sur le bien-être social et la justice distributive. Selon certains spécialistes, l'IA, dans un cadre non régulé, ne ferait qu'accélérer une tendance déjà présente dans le système économique actuel : celle d'une concentration des richesses et d'une indifférence aux coûts sociaux, menant à une forme de « technofascisme ». Pour Sanders, l'IA est le catalyseur qui pourrait pousser cette dynamique à son paroxysme, rendant la redistribution des bénéfices technologiques impérative.

Source : entretien avec Bernie Sanders

Et vous ?

Trouvez-vous l'argumentation de Bernie Sanders crédible ou pertinente ?

Le scénario « apocalyptique » décrit par Sanders relève-t-il de la paranoïa technophobe ou d’une prudence légitime ?

L’IA est-elle en train de devenir un accélérateur de la concentration de richesses au profit de quelques milliardaires ?

Le développement rapide de l’IA nous rend-il collectivement plus compétents… ou plus dépendants, passifs et isolés ?

L’IA peut-elle être un outil d’émancipation pour les peuples, ou est-elle structurellement conçue pour servir le pouvoir ?
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Avatar de floyer
Membre éclairé https://www.developpez.com
Le 15/07/2025 à 19:21
Beaucoup de progrès ont tués des emplois... les tisseurs de soie de Lyon (révolte des Canuts), les standardistes (le fameux 22 à Asnières de Fernand Raynaud) remplacées par des autocommutateurs, corps de mathématiciens dans les bureaux d'études (remplacés en partis par la calculatrice, puis ensuite par l'ordinateur), les secrétaires dactylos moins nombreuses depuis que les cadres tapent directement leurs courriers, les ouvriers spécialisés remplacés par les robots... etc. En première approche, il s'agit d'un progrès sur le long terme (même si à court terme, il peut y avoir des populations qui ont du mal à se recaser). Cela concourt à diminuer le coût de production des articles, ce qui peut entrainer une baisse du prix de vente.

La nouveauté est la quantité de métiers affectés d'un coup. On se pose la question que va t-il rester comme emplois...

L'autre aspect est le côté capitalistique des entreprises. De même qu'investir dans des robots, les programmer, etc demande des capitaux (des investissements qui demande du temps avant d'être amortis). Cela peut rendre plus difficile la compétition, l'arrivée de nouveaux entrant dans un secteur...

Enfin, il peut y avoir un problème liés à la création, vu que l'IA ne se contente que de s'inspirer sans rien inventer (sans compter le problème de droits d'auteur lorsque l' "inspiration" tient plus à de la "copie").
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Avatar de RenarddeFeu
Membre averti https://www.developpez.com
Le 16/07/2025 à 2:10
L'IA ne peut fonctionner que grâce à une énergie abondante et bon marché. Quand cette dernière disparaîtra, l'IA sera le cadet de nos soucis.
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