
Le président américain s'associe à l'entreprise d'IA la plus controversée pour créer un moteur de recherche
Truth Social, la plateforme de réseau social du président Trump, teste une fonctionnalité de recherche basée sur l'intelligence artificielle développée par Perplexity. Le président américain s’associe ainsi à l’une des entreprises IA les plus controversées pour créer un moteur de recherche. Le tableau ramène sur la table des questionnements en lien avec la pertinence des moteurs de recherche basés sur l’intelligence artificielle. Les questions de conflits d’intérêt ne sont pas en reste. En effet, c’est le président d’un pays démocratique qui s’ingère dans une nouvelle filière du secteur privé après celle des cryptomonnaies.
Truth Search AI sera d'abord lancée sur la version web de Truth Social, puis une version bêta publique sera disponible sur iOS et Android.
L’initiative ramène sur la table des questions en lien avec la pertinence des moteurs de recherche basés sur l’intelligence artificielle
L’idée du « moteur de réponses » au centre de la force de proposition de Perplexity AI n’est pas nouvelle. Elle a fait surface dès les heures suivant le lancement de ChatGPT que plusieurs observateurs avaient qualifié de remplaçant du moteur de recherches de Google étant donné sa capacité à donner de façon directe des solutions à des problèmes et ce, de façon détaillée. Le créateur de Gmail s’était même appuyé sur cet état de choses pour déclarer que « ChatGPT a le potentiel pour détruire Google en une ou deux années maximum. » Avec Perplexity AI et son « moteur de réponses », la question centrale demeure : un moteur avec IA qui renvoie des réponses préconçues est-il une meilleure option qu’un moteur sans intelligence artificielle qui trouve des sources et conserve à l’utilisateur la possibilité de se faire son propre avis ?
La question se pose lorsqu’on prend en compte que certaines études font état de ce que le moteur de recherche basé sur l'IA Perplexity invente des informations à partir de rien et débite des "absurdités". En cela, il s’aligne sur les flops observés avec des moutures de Bing et de ChatGPT. En effet, lors des premiers retours d’expérience Bing a affiché 2,5 milliards de personnes en réponse à la question de savoir quelle est la population sur la planète Mars. La situation avait soulevé la question de savoir si la montée en puissance de l’intelligence artificielle ne va pas plutôt amener les humains à travailler plus dur pour lutter contre la désinformation.
Même son de cloche avec Bard dans ses tentatives de positionnement comme moteur de réponses. Au mois de février 2023, Google a annoncé son chatbot AI Bard. Mais le bot n'a pas pris un bon départ, les experts notant que Bard a fait une erreur factuelle dans sa toute première démo.
Un GIF partagé par Google montrait Bard répondant à la question : « De quelles nouvelles découvertes du télescope spatial James Webb puis-je parler à mon enfant de 9 ans ? » Bard proposa une liste à puces de trois éléments, parmi lesquels un élément indiquant que le télescope « a pris les toutes premières images d'une planète en dehors de notre propre système solaire. »
Y faisant suite un certain nombre d'astronomes sur Twitter avaient souligné que c'était incorrect et que la première image d'une exoplanète avait été prise en 2004 - comme indiqué sur le site Web de la NASA (voir en source) : « Ce n'est pas pour faire mon connard (en fait, si finalement) et je suis sûr que Bard sera impressionnant, mais pour mémoire : JWST n'a pas pris 'la toute première image d'une planète en dehors de notre système solaire' », a tweeté l'astrophysicien Grant Tremblay.
Cette nouvelle initiative de Donald Trump soulève des questions de conflit d’intérêt
Donald Trump a été un farouche opposant aux cryptomonnaies lors de sa première présidence et les considérait comme une escroquerie. Aujourd'hui, il a fait un virage à cent quatre-vingts degrés et les présente comme l'avenir de la finance. Il a engrangé un milliard de dollars en neuf mois grâce à des projets de cryptomonnaies controversés. Il promeut des politiques favorables aux jetons numériques et la famille Trump multiplie les projets de cryptomonnaies, ce qui crée un réseau sans précédent de conflits d'intérêts. Cet état de choses suscite l'indignation des initiés du secteur, des législateurs démocrates et des organismes de surveillance éthique.
L'incursion de Donald Trump dans la cryptomonnaie reste un sujet de préoccupations sur les plans politique, économique et éthique. Donald Trump a lancé des actifs numériques qui l'ont enrichi personnellement, tout en laissant des investisseurs lésés. Il s'est lié d'amitié avec les patrons du secteur et son administration a fait pression pour déréglementer l'industrie et a dissout une unité qui était chargée d'enquêter sur les fraudes liées aux cryptomonnaies.
Ses intérêts dans ce secteur peu réglementé comprennent la startup spécialisée dans les actifs numériques World Liberty Financial et son memecoin $TRUMP, un type de jeton numérique risqué lancé juste avant le jour de l'investiture. En mai, le président américain a assisté à un dîner de gala privé dans son club de golf en Virginie pour les principaux détenteurs du memecoin, ce qui a fait la une des journaux nationaux et lui a valu de nombreuses critiques.
Plus récemment, Trump Media & Technology Group, dont Donald Trump détient la majorité des actions, a dévoilé son intention de lever 2,5 milliards de dollars pour financer une vague d'achats de bitcoins. Alors que le président prône des politiques favorables aux cryptomonnaies, sa famille et les entreprises qui lui sont associées lancent des jetons, des opérations minières et des plateformes financières qui bénéficieront directement de ces politiques.
Source : Truth Social
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