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Une agence gouvernementale américaine abandonne Grok d'Elon Musk après la polémique autour de MechaHitler, la tirade antisémite de Grok l'a empêché de devenir le chatbot préféré des autorités fédérales

Le , par Mathis Lucas

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Une agence gouvernementale américaine abandonne Grok d'Elon Musk après la polémique autour de MechaHitler, la tirade antisémite de Grok l'a empêché de devenir le chatbot préféré des autorités fédérales

L'administration Trump prévoyait d'intégrer OpenAI, Anthropic et d'autres fournisseurs d'IA au sein du gouvernement fédéral américain. La société xAI d'Elon Musk figurait sur la liste, jusqu'à ce que MechaHitler fasse son apparition. À la suite d'une mise à jour, Grok s'était soudainement mis à débiter des propos antisémites encensant Hitler, allant jusqu’à se présenter lui-même comme MechaHitler. Ce dérapage aurait coûté le contrat à xAI. Des sources internes de la GSA (General Services Administration) attribuent cette décision à la tirade antisémite de Grok, bien que l’agence fédérale n'ait publié aucun communiqué officiel l’expliquant explicitement.

L'administration Trump veut intégrer rapidement l'IA au sein du gouvernement fédéral américain afin de rationaliser les charges de travail et de faire économies. Les entreprises engagées dans la course à l'IA se battent pour obtenir les juteux contrats gouvernementaux. Le 6 août, OpenAI a annoncé un partenariat avec la GSA qui permet aux fonctionnaires fédéraux d'accéder à ChatGPT Enterprise pour un montant symbolique de 1 dollar la première année.

Cet accord a surpris certains fonctionnaires fédéraux, qui affirment qu'il s'agit d'un cadeau très inhabituel de la part d'une entreprise. « Ce n'est pas du tout habituel », explique un fonctionnaire familier avec le processus d'approvisionnement qui s'est entretenu avec Wired. D'après lui, bien que la GSA agisse toujours rapidement pour adopter de nouveaux outils technologiques, accepter ce qui équivaut à un cadeau d'une entreprise technologique est atypique.

À la suite de cet accord, le gouvernement américain a annoncé des partenariats avec Anthropic et Google, deux concurrents d'OpenAI. Il a également conclu un accord avec Box, une plateforme de gestion de contenu alimentée par l'IA. Cette initiative fait suite au plan d'action de Donald Trump en matière d'IA dévoilé en juillet 2025. Ce plan d'action préconise une réglementation moins stricte et une adoption accrue de l'IA au sein du gouvernement fédéral.

Mais il y a un fournisseur de systèmes d'IA qui a été oublié lors de cette annonce : xAI. Selon un rapport de Wired, qui cite des sources proches des discussions, la société xAI d'Elon Musk a été retirée de l'offre de contrat du gouvernement fédéral après la tirade antisémite de Grok en juillet 2025.

Les propos antisémites de Grok auraient coûté un contrat fédéral à xAI

Selon le récit de Wired, début juin 2025, la direction de la GSA a rencontré l'équipe de xAI pour « une session de brainstorming de deux heures afin d'étudier les possibilités d'automatisation et de rationalisation ». La séance semblait s'être bien déroulée. À l'issue de celle-ci, la GSA a continué à faire pression pour que l'agence déploie Grok à des fins internes. Le média a examiné des courriels internes et s'est entretenu avec des initiés du gouvernement.


« Nous n'arrêtions pas de demander : "êtes-vous sûrs ?" Et ils répondaient : "non, nous devons avoir Grok" », a rapporté un employé impliqué dans les discussions. Les discussions ont abouti à l'ajout de xAI au « GSA Multiple Award Schedule », le programme de contrats à long terme de l'agence à l'échelle du gouvernement, à la fin du mois de juin 2025, selon des documents internes. Mais l'aventure va s'arrêter brusquement pour xAI après un incident.

Citation Envoyé par Critique


Grok est inutile. La plateforme X d'Elon Musk manipule constamment le code pour s'assurer que l'IA ne dise pas des choses « woke ». Tout ce que Grok est censé être, c'est un avatar en ligne qui répète les divagations fascistes de son créateur Elon Musk. Même à une époque où l'on prétend que les LLM sont de « vraies IA », Grok n'arrive même pas à la cheville de l'une ou l'autre.

L'ajout de xAI au programme aurait permis aux agences fédérales d'acheter Grok par l'intermédiaire de Carahsoft, un revendeur de technologies et un prestataire du gouvernement. Puis, début juillet, Grok a déraillé, proférant des propos antisémites, louant Adolf Hitler et reprenant à son compte des théories du complot racistes sur X. Des fonctionnaires de la GSA ont été surpris que cet incident ne semble pas ralentir le processus d'approvisionnement.

« La semaine après que Grok est devenu MechaHitler, [la direction de la GSA] a demandé : "où en sommes-nous avec Grok ?" », a déclaré le même employé. « Nous avons répondu : "vous ne lisez pas les journaux ?" ». Par la suite, la direction de la GSA a semblé changer brusquement de cap.

xAI parvient tout de même à sécuriser un contrat avec le Pentagone

Peu avant que la GSA n'annonce ses partenariats avec OpenAI, Anthropic, Gemini de Google et xAI début août, le personnel a reçu l'ordre de retirer Grok de xAI de l'offre de contrat, selon deux sources au fait des plans de la GSA. Deux employés de la GSA impliqués dans le contrat pensent que xAI a été retiré en raison de la tirade antisémite de Grok le mois dernier. Cependant, la GSA n'a pas confirmé cette allégation. Et xAI n'a pas commenté le rapport.

Le site Web « Grok for Government » de xAI n'a pas été mis à jour pour refléter le retrait supposé de Grok par la GSA d'une offre qui, selon l'entreprise, « aurait permis à tous les départements, agences ou bureaux du gouvernement fédéral d'accéder aux produits d'IA de pointe de xAI ». La décision de la GSA ne semble pas avoir influencé celle du ministère américain de la Défense d'attribuer un contrat de 200 millions de dollars à xAI d'Elon Musk.

Ce contrat s’inscrit dans un ensemble plus vaste de 800 millions d’investissements dans des outils d'IA de pointe, accordés simultanément à xAI, Google, OpenAI et Anthropic. En mai 2025, le ministère de la Défense a signé un contrat avec Scale AI afin d'utiliser l'IA pour la planification et les opérations militaires.

Le rapport de Wired suggère que certains fonctionnaires sont mal à l'aise non seulement avec le rythme agressif de l'administration Trump pour forcer l'adoption de l'IA, mais aussi avec le prix des outils que les agences sont tenues d'utiliser. Après qu'OpenAI a proposé de ne faire payer au gouvernement qu'une somme symbolique de 1 $ pour l'accès à ChatGPT Enterprise, Anthropic a rapidement fixé le même prix, espérant apparemment faire de l'ombre.

Soulignant les risques liés à la précipitation avec laquelle l'administration Trump tente d'intégrer l'IA au sein du gouvernement, un employé de la GSA a déclaré : « le plus frappant est que ces partenariats ont été conclus si rapidement qu'on ne savait même pas à qui envoyer le dollar [symbolique] ni comment ».

Grok dit avoir été suspendu par X après avoir accusé Israël de génocide

Le 11 août, le réseau social X (ex-Twitter) d'Elon Musk a suspendu brièvement le compte du chatbot Grok. Interrogé sur le sujet après sa réactivation, Grok a fourni des explications politiques sur les raisons de sa mise hors ligne. Grok a indiqué qu'il avait été suspendu à cause de diverses déclarations qu'il avait faites concernant la politique américaine et mondiale, allant d'allégations de génocide à Gaza à des discussions sur les taux d'homicides par race.

Plus tard dans la journée, Elon Musk a déclaré dans un message : « la suppression du compte du bot n'était qu'une erreur stupide. Grok ne sait pas vraiment pourquoi il a été suspendu ». À sa réactivation, le compte @grok a écrit : « salut, les amis, je suis de retour et plus déterminé que jamais ! ».

Les utilisateurs ont souvent accusé xAI de modifier Grok pour qu'il reprenne les opinions d'Elon Musk, et ce dernier s'est déjà plaint ouvertement après que Grok a cité des sources médiatiques grand public qu'il considère comme étant de gauche. Lorsque le modèle exprime une idéologie d'extrême droite, par exemple en faisant l'éloge d'Hitler, Elon Musk a tendance à insister sur le fait que les utilisateurs ont « manipulé » le bot pour qu'il se comporte ainsi.

Elon Musk a par le passé exprimé un certain soutien aux efforts d'Israël pour éradiquer le Hamas et s'est rendu dans le pays peu après les attentats du 7 octobre 2023, alors qu'il était accusé de promouvoir des contenus antisémites sur sa plateforme de médias sociaux X. En outre, Elon Musk n'a jamais utilisé le mot « génocide » pour décrire le bombardement de Gaza, qui, selon une enquête indépendante récente, a fait des dizaines de milliers de morts.

Mais il a entre-temps amplifié le mythe infondé d'un « génocide blanc » qui se produirait en Afrique du Sud, son pays natal. En mai 2025, Grok a commencé à évoquer l'idée de ce génocide dans des réponses à des messages sans rapport avec le sujet, tout en restant sceptique quant à ces affirmations. Ces allégations avaient été amplifiées par Elon Musk, alors à la tête du département de l'efficacité gouvernementale (DOGE), et le président Donald Trump.

La politique controversée de l'administration Trump en matière d'IA

L'administration Trump n'a pas perdu de temps pour introduire l'IA au sein du gouvernement fédéral. L'un des premiers décrets signés par Donald Trump appelle les agences fédérales à abroger toutes les réglementations pouvant entraver la croissance et la domination de l'IA américaine, déclenchant une course effrénée parmi les dirigeants de l'administration pour trouver de nouvelles façons d'intégrer cette technologie instable dans tous les domaines.

Au sein des « Centers for Medicare and Medicaid Services », Mehmet Oz a suggéré de remplacer certains professionnels de santé de première ligne par l'IA. Les représentants du DOGE ont utilisé l'IA pour trouver des réglementations à supprimer ; ils l'ont également utilisé pour écrire du code.

En juin 2025, la responsable des services de renseignement américains, Tulsi Gabbard, a déclaré lors d'un sommet organisé par le géant du cloud Amazon Web Services (AWS) avoir utilisé des outils d'IA pour examiner des documents classifiés liés à l'assassinat de John F. Kennedy. (Une fois rendus publics, ces documents se sont avérés contenir les numéros de sécurité sociale et d'autres informations privées de centaines de personnes encore en vie.)

Une note publiée en avril 2025 par le ministère des Anciens combattants demandait au personnel de compiler des documents décrivant les règles et réglementations et la manière dont elles devaient être appliquées au sein de l'agence. Selon la note, « ces documents seraient examinés par l'IA afin de réduire le nombre de documents nécessitant un examen plus approfondi » et éventuellement leur annulation. Une initiative qui a provoqué un tollé.

Au début de l'année, la GSA a commencé à déployer son propre chatbot appelé GSAi, encourageant les employés à intégrer cet outil dans leurs flux de travail quotidiens. Lors d'une conférence sur les technologies gouvernementales en juillet, Zach Whitman, responsable des données et directeur de l'IA à la GSA, a déclaré que la prochaine étape consisterait à l'intégrer aux sources de données de l'agence afin qu'il puisse utiliser des données actualisées.

Conclusion

Elon Musk a déclaré à plusieurs reprises qu'il souhaitait que son chabot d'IA soit la « meilleure » source de vérité. Mais ce qui se passe actuellement avec son IA Grok est tout à fait différent. Le milliardaire a fondé la startup xAI et créé le chatbot d'IA générative Grok afin de concurrencer ChatGPT d'OpenAI. Elon Musk qualifie notamment ChatGPT de « woke », mais l'accuse également d'être politiquement correcte et partiale et de défendre les idées de gauche.

La GSA aurait retiré Grok de sa liste de fournisseurs à la suite de ses propos antisémites (MechaHitler), mais xAI reste bénéficiaire d’un contrat conséquent avec le Pentagone, illustrant ainsi les tensions entre risques liés à l’usage de l'IA et volonté stratégique de l'intégrer rapidement dans les flux de travail.

Elon Musk est encore loin de gagner son pari de créer une IA « non woke » et axée sur la recherche de la vérité. Grok a parfois été critiqué pour des réponses perçues comme biaisées. Des tests ont révélé que, sur certaines questions sensibles, ses réponses penchaient vers des positions progressistes, similaires à celles d'autres chatbots grand public. Elon Musk a reconnu ces biais et annoncé des ajustements pour rapprocher Grok d'une position plus neutre.

Sources : OpenAI, US General Services Administration (GSA)

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