IdentifiantMot de passe
Loading...
Mot de passe oublié ?Je m'inscris ! (gratuit)

Vous êtes nouveau sur Developpez.com ? Créez votre compte ou connectez-vous afin de pouvoir participer !

Vous devez avoir un compte Developpez.com et être connecté pour pouvoir participer aux discussions.

Vous n'avez pas encore de compte Developpez.com ? Créez-en un en quelques instants, c'est entièrement gratuit !

Si vous disposez déjà d'un compte et qu'il est bien activé, connectez-vous à l'aide du formulaire ci-dessous.

Identifiez-vous
Identifiant
Mot de passe
Mot de passe oublié ?
Créer un compte

L'inscription est gratuite et ne vous prendra que quelques instants !

Je m'inscris !

« Les applications SaaS seront remplacées par des plateformes natives d'agents d'IA d'ici à 2030 », prédit Microsoft,
Alors que la désillusion s'installe après la frénésie initiale autour de la technologie

Le , par Mathis Lucas

24PARTAGES

4  0 
« Les applications SaaS seront remplacées par des plateformes natives d'agents d'IA d'ici à 2030 », prédit Microsoft
alors que la désillusion s'installe après la frénésie initiale autour de la technologie

Microsoft a déclaré que les logiciels d'entreprise traditionnels sont pratiquement morts et parie gros sur le fait que les agents d'IA auront terminé le travail d'ici à 2030. L'entreprise prétend que les applications d'entreprise sont des reliques de l'ère des mainframes qui seront bientôt remplacées par des plateformes « natives d'agents d'IA ». Selon Microsoft, ces agents d'IA seront capables de s'adapter dynamiquement aux besoins des utilisateurs. Mais ce discours contraste fortement avec les retours d'expérience. Des rapports soulignent que les capacités de l'IA sont surestimées et que jusqu'à 95 % des projets pilotes d'IA générative en entreprise échouent.

Lorsque Satya Nadella, PDG de Microsoft, a déclaré pour la première fois en décembre dernier que les applications SaaS destinées aux entreprises étaient obsolètes, cela a provoqué une onde de choc dans le monde des logiciels d'entreprise. Aujourd'hui, Charles Lamanna, vice-président de Microsoft chargé des applications et des plateformes professionnelles, renforce cette vision avec un calendrier et une feuille de route à la fois ambitieux et controversés.

Charles Lamanna a récemment participé au podcast « Founded and Funded » de la société de capital-risque Madrona. Il a répondu aux questions du directeur général de Madrona, S. Somasegar (alias Soma), sur l'impact de l'IA sur les entreprises. Charles Lamanna n'a pas mâché ses mots.

Charles Lamanna estime que les applications commerciales traditionnelles deviendraient les mainframes des années 2030 : « toujours en fonctionnement, consomment toujours des budgets, mais sont des reliques sclérosées d'une époque révolue ». Il a déclaré que les logiciels d'entreprise basés sur le Web n'ont pas beaucoup évolué depuis les années 1980. Toutefois, dans la communauté, très peu de personnes partagent son point de vue sur la mort du SaaS.

Il pense que l'avenir appartient aux agents d'IA qui ne suivent pas des flux de travail ou des formulaires rigides, mais s'adaptent de manière dynamique aux utilisateurs et aux objectifs, discutent dans un langage simple et naviguent dans de vastes ensembles de données grâce à des bases de données vectorielles. Le dirigeant de Microsoft estime que cette transition sera codifiée dans les dix-huit prochains mois et largement adoptée d'ici la fin de la décennie.

Une prédiction audacieuse qui divise les observateurs du secteur

La prédiction audacieuse de Charles Lamanna a suscité beaucoup d'étonnement dans un secteur connu pour évoluer à un rythme extrêmement lent lorsqu'il s'agit d'argent réel. Jusqu'à présent, très peu de projets d'IA générative d'entreprise ont été menés à terme, en dépit des dépenses pharaoniques. Les centres d'appels qui ont remplacé leurs personnels par l'IA font marche arrière, car les assistants d'IA créent plus de problèmes qu'ils n'en résolvent.


Même des partenaires de Microsoft se montrent prudents face à l'engouement excessif de Charles Lamanna. Rocky Lhotka, MVP Microsoft et vice-président de la stratégie chez Xebia, a exprimé son scepticisme quant à l'échéance fixée à 2030. « À mon avis, c'est très ambitieux et optimiste », a-t-il déclaré.

Rocky Lhotka a déclaré : « les entreprises qui réalisent d'importants investissements en capital (industrie manufacturière, transport, construction) ne peuvent pas simplement se débarrasser de leurs employés, machines et autres équipements existants pour les remplacer par des agents virtuels ». Mais Microsoft insiste. Au cours des dernières années, l'entreprise a déployé une stratégie agressive visant à pousser les utilisateurs à adopter l'IA générative.

Citation Envoyé par Critique


Les dossiers commerciaux et médicaux, les documents professionnels, les permis, etc., ne seront pas gérés au moyen d'une conversation vocale ou même d'un chat textuel libre avec une IA, car personne n'acceptera la responsabilité d'une machine qui se trompe lorsque des vies ou des sommes considérables sont en jeu.

Le SaaS répond à un grand nombre des besoins, en termes de fourniture de technologie, et les applications Web traditionnelles répondent également très bien à ces besoins. À bien des égards, elles sont le papier carbone du XXIe siècle et nous les utilisons pour les mêmes raisons. Les agents d'IA ne les remplaceront pas.

Selon Charles Lamanna, à l'avenir, les services fusionneront, les employés deviendront des généralistes et les agents d'IA feront partie intégrante de chaque équipe. Si vous avez besoin de données clients, vous n'aurez plus besoin de vous connecter à un CRM, vous pourrez simplement demander à votre agent. Le CRM existera peut-être toujours, mais il sera enfoui sous une couche conversationnelle qui rendra l'application elle-même obsolète.

Le défi de la mise en œuvre de cette vision dans le monde réel

La vision des plateformes natives d'agents se heurte à des défis clés. Comme le souligne Mary Foley, rédactrice en chef de Directions on Microsoft, « remplacer les formulaires et les tableaux de bord par des interfaces en langage naturel est une chose, mais transformer les flux de travail existants en un ensemble d'agents interconnectés en est une autre, surtout lorsqu'il faut prendre en charge et migrer d'importants clients et charges de travail héritées ».

Richard Campbell, fondateur de Campbell & Associates et MVP Microsoft de longue date, offre une vision plus nuancée. Il a déclaré qu'il ne s'agit pas de remplacer les applications, mais de les repenser entièrement. Selon Richard Campbell, cette évolution redéfinira les logiciels. Il estime que si les grands modèles de langage (LLM) peuvent interpréter vos communications et vos données de vente, ils peuvent fonctionnellement remplacer votre CRM.

Tout le monde n'est pas convaincu que ce changement se fera en douceur, ni même qu'il soit souhaitable. Rocky Lhotka soulève des inquiétudes concernant le déterminisme et l'innovation. Il a souligné les limites actuelles des grands modèles de langage et les erreurs graves qu'ils commettent souvent.

Citation Envoyé par Rocky Lhotka, MVP Microsoft et vice-président de la stratégie chez Xebia


Les LLM actuels ne sont pas déterministes, mais la comptabilité, les stocks et de nombreux autres concepts commerciaux sont très déterministes et obéissent à des règles très strictes afin que le logiciel reflète le monde réel. Je ne vois pas clairement, du moins pas encore, comment les LLM vont combler le fossé entre un monde virtuel où des résultats non déterministes peuvent être tolérés et, par exemple, le remplissage d'un camion avec du gravier, où le non-déterminisme pourrait littéralement écraser le camion.

Rocky Lhotka estime qu'il existe un risque d'ossification sous une autre forme. « Si la plupart des fonctions commerciales sont gérées par des agents d'IA, il en résultera une ossification. L'innovation commerciale cessera, car les LLM n'innovent pas. Ils ne sont pas créatifs. Paradoxalement, cela pourrait créer des opportunités pour les entreprises « axées sur l'humain » qui peuvent innover tandis que leurs concurrents axés sur l'IA stagnent », a-t-il déclaré.

Charles Lamanna rassure et affirme que le soutien de l'industrie est fort. Il cite l'adoption croissante de protocoles ouverts tels que MCP et A2A, qui, selon lui, ont connu un alignement sans précédent depuis l'époque du HTML et du HTTP. C'est le genre de déclaration ambitieuse qui précède généralement une guerre des normes, et non l'inverse. Toutefois, le dirigeant de Microsoft n'a pas fourni de chiffres concrets pour étayer ces déclarations.

La voie à suivre : trois clés du succès selon Microsoft

Malgré la controverse suscitée par cette vision, Microsoft réfléchit déjà à une feuille de route. Pour les entreprises qui souhaitent mener à bien cette transformation, Charles Lamanna propose trois facteurs de succès essentiels basés sur les tendances observées chez les clients de Microsoft :

  1. contraintes en matière de ressources : les entreprises qui réussissent créent délibérément une pression budgétaire afin de stimuler de véritables améliorations de la productivité plutôt que des changements progressifs ;
  2. démocratisation : « tous vos utilisateurs, où qu'ils se trouvent, qu'ils soient techniciens ou non, doivent se familiariser avec ces outils et les utiliser quotidiennement. Les entreprises qui limitent l'IA aux équipes techniques ou aux projets pilotes ne parviennent pas à se transformer. Les entreprises qui rencontrent des difficultés sont celles qui ne mettent pas l'IA à la portée de tous au quotidien », explique-t-il ;
  3. concentration : « plutôt que de disperser leurs efforts dans des centaines d'initiatives, les entreprises qui réussissent mènent à bien cinq projets, avec beaucoup d'énergie et dans un souci d'amélioration continue », explique Charles Lamanna.


La surexcitation à l'égard de l'IA se solde par une grande désillusion

Fin 2023, Gartner a placé l'IA générative au sommet des attentes exagérées en matière de technologies émergentes. Les faits récents sur le terrain le confirment quand on prend en compte que certaines entreprises s’appuient sur des humains en arrière-plan pour simuler l’IA. Les capacités de l’IA sont surestimées comme le met en avant une récente étude selon laquelle les assistants d’IA des centres d’appels créent plus de problèmes qu’ils n’en résolvent.

Les résultats de l'étude ne présentent pas l'IA comme la technologie d'assistance miracle souvent décrite par ses créateurs. L'une des principales critiques concernait la transcription des appels audio des clients en texte. Un nouveau rapport du MIT révèle que 95 % des projets pilotes d'IA générative en entreprise échouent, en raison de difficultés de développement en interne, d'objectifs flous, de données de mauvaise qualité et d'un engouement excessif.

Selon le rapport du MIT, les outils prêts à l'emploi des fournisseurs réussissent plus souvent, avec un taux de réussite de 20 à 30 %. Pour prospérer, les entreprises doivent donner la priorité aux solutions éprouvées, à la gouvernance des données et à des objectifs alignés pour créer de la valeur à long terme.

Par ailleurs, après avoir passé des années à prédire l'hécatombe sur le marché du travail pour les développeurs, Sam Altman, PDG d'OpenAI, change de discours et affirme désormais que le monde a peut-être besoin de plus de développeurs et de logiciels. « Le monde veut une quantité gigantesque de logiciels, peut-être 100 fois, voire 1 000 fois plus », a déclaré Sam Altman, estimant que c'est pourquoi les salaires des programmeurs augmentent.

Microsoft agace de plus en plus les utilisateurs avec sa vision de l'IA

Microsoft a investi davantage dans l'IA que la plupart des entreprises, avec plus de 13 milliards de dollars injectés dans OpenAI et 650 millions de dollars dans Inflection AI. L'entreprise intègre de plus en plus de fonctionnalités d'IA dans tous ses produits, que les utilisateurs en veuillent ou non. Microsoft impose des expériences basées sur Copilot malgré les nombreuses lacunes de l'assistant, ce qui agace de plus en plus les utilisateurs de Windows.

L'idée d'un système d'exploitation Windows doté d'une IA agentique capable d'exécuter des commandes vocales risque de faire grogner beaucoup de gens – les utilisateurs se sont montrés très critiques sur l'idée dans les commentaires –, mais il est difficile de savoir si cela se concrétisera réellement d'ici 2030.

Microsoft a fait beaucoup de promesses ambitieuses avant l'arrivée de Copilot, mais, comme pour les ordinateurs portables Copilot+, certaines de ces promesses n'ont pas été tenues. Microsoft a également l'habitude de vanter les mérites d'une fonctionnalité d'IA avant de se heurter à une telle levée de boucliers que l'entreprise doit la retirer ou la modifier – la saga Recall, qui permet de faire des captures d'écran, par exemple, est toujours d'actualité.

La réputation dont jouit Windows aujourd'hui n'est pas positive. Pour la plupart des gens, Windows n'est actuellement pas un produit ou une plateforme attrayante. Cela dit, Windows 11 continue de gagner des parts de marché et devrait dépasser Windows 10 en tant que plateforme Windows la plus utilisée l'année prochaine. Mais il semble de plus en plus probable que Windows 11 n'atteindra jamais les sommets atteints par Windows 10 à son apogée.

Par ailleurs, Microsoft semble être confronté à un exode des utilisateurs de Windows. Dans un article publié en juin 2025, Yusuf Mehdi, vice-président exécutif de Microsoft, a écrit que Windows équipe plus d'un milliard d'appareils actifs dans le monde. Ce chiffre semble impressionnant, mais il est en baisse par rapport aux années précédentes. Le rapport annuel de Microsoft pour 2022 faisait état de plus de 1,4 milliard d'appareils sous Windows 10 ou 11.

Cela suggère que Windows a perdu environ 400 millions d'utilisateurs au cours des 3 dernières années. Pendant ce temps, davantage d'organisations, de gouvernements et de communautés locales adoptent Linux. KDE accuse Microsoft de « chantage technologique », et invite les utilisateurs à passer à Linux.

Conclusion

Microsoft mise sur l'IA pour transformer le futur de l'informatique. L'entreprise est convaincue que l'IA enterrera le SaaS d'ici la fin de la décennie. Elle affirme que l'avenir appartient aux agents d'IA qui ne suivent pas des flux de travail ou des formulaires rigides, mais s'adaptent dynamiquement aux utilisateurs et aux objectifs, discutent en langage naturel et naviguent dans de vastes ensembles de données par le biais de bases de données vectorielles.

Mais cette vision suscite le scepticisme. Selon les experts, l'idée d'abandonner Excel et les tableaux de bord au profit d'interfaces basées sur le chat est séduisante, mais ils préviennent que le remplacement complet des écosystèmes d'applications serait un cauchemar sur le plan opérationnel et de la gouvernance.

Source : Charles Lamanna, vice-président de Microsoft chargé des applications et des plateformes professionnelles

Et vous ?

Quel est votre avis sur le sujet ?
Selon vous, le SaaS disparaîtra-t-il au profit de l'IA d'ici à 2023 ? Pourquoi ?

Voir aussi

95 % des projets pilotes d'IA générative en entreprise échouent, en raison de difficultés de développement en interne, d'objectifs flous, de données de mauvaise qualité et d'un engouement excessif

Les capacités de l'IA sont surestimées, les assistants IA des centres d'appels créent plus de problèmes qu'ils n'en résolvent, d'après une étude selon laquelle ces assistants ne sont pas si intelligents

Sam Altman affirme que le monde veut 1 000 fois plus de logiciels, ce qui explique pourquoi les salaires des programmeurs montent en flèche, malgré l'amélioration croissante des capacités de l'IA
Vous avez lu gratuitement 1 226 articles depuis plus d'un an.
Soutenez le club developpez.com en souscrivant un abonnement pour que nous puissions continuer à vous proposer des publications.

Une erreur dans cette actualité ? Signalez-nous-la !

Avatar de der§en
Membre expérimenté https://www.developpez.com
Le 19/08/2025 à 20:57
Pour l’instant, des retours que je peux faire sur tout mes tests, c’est que pas une IA n’est capable de produire 50 lignes de code sans un certain nombre d’erreurs…
2  0 
Avatar de floyer
Membre éclairé https://www.developpez.com
Le 20/08/2025 à 0:05
Suite à replit qui a sur son initiative effacé une base de données de production, je suis très perplexe concernant l’usage de l’IA en production ou en interaction forte avec une application.

S’il peut y avoir une place c’est par exemple pour fournir des pull-request (que l’on peut analyser et refuser si besoin), mais forcément dans un «*bac à sable*» où il ne peut pas nuire
2  0