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"Clanker" : le nouveau cri de ralliement anti-IA utilisé pour critiquer les robots et chatbots qui inventent des informations et polluent le Web,
Il exprime une réelle frustration vis-à-vis de la technologie

Le , par Mathis Lucas

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"Clanker" : le nouveau cri de ralliement anti-IA utilisé pour critiquer les robots et chatbots qui inventent des informations et polluent le Web
il exprime une réelle frustration vis-à-vis de la technologie

Les internautes se sentent de plus en plus submergés par la manière dont l’IA est utilisée partout. La technologie permet de créer du contenu, proposer des publicités personnalisées ou remplacer certaines interactions humaines. Mais tout ceci transforme le Web en une immense base de contenus recyclés par des machines sans originalité. L'IA ferme les portes d'entrée du marché du travail, suscitant la frustration des membres des générations Z et Alpha. Pour exprimer leur ras-le-bol, ces jeunes internautes ont lancé une vaste campagne avec le terme péjoratif « clanker », utilisé pour dénigrer les chatbots d'IA et pointer du doigt leurs limites.

Le mot « clanker » vient de l'univers Star Wars, où c’était une insulte pour les droïdes ennemis. Il est apparu pour la première fois dans le jeu vidéo Star Wars: Republic Commando en 2005. En 2025, le mot a été repris par les jeunes générations pour leur dégoût pour les machines, allant des robots de livraison aux grands modèles de langage. Cette tendance a été attribuée à l'anxiété suscitée par les effets sociétaux négatifs de l'intelligence artificielle.

Ces derniers mois, le terme a été couramment utilisé contre l'IA sur les réseaux sociaux. Les publications sur les clankers ont accumulé des centaines de millions de vues sur TikTok et Instagram et ont donné lieu à des milliers de conversations sur X (ex-Twitter). En juillet, le sénateur Ruben Gallego (D‑AZ) a utilisé ce terme pour promouvoir son nouveau projet de loi visant à réglementer l'utilisation des assistants d'IA dans le domaine du service client.

Les frustrations sont nombreuses. Les préoccupations vont des plus importantes aux plus mineures : les gens craignent que l'IA ne leur fasse perdre leur emploi, mais ils sont également agacés par le fait qu'il soit de plus en plus difficile de joindre un être humain chez leur opérateur mobile.

L'utilisation croissante du mot clanker s'inscrit dans le cadre d'une réaction de plus en plus vive contre l'IA. Outre les critiques acerbes sur Internet, des manifestations contre cette technologie sont organisées dans la vie réelle dans de grands pôles technologiques tels que San Francisco et à Londres.


Clanker s’est imposé comme le cri de ralliement de la résistance, un moyen fourre-tout de rejeter les contenus médiocres générés par l'IA, les chatbots qui se substituent aux thérapeutes humains et l'automatisation des emplois par l'IA. Le fait de qualifier un chatbot d'IA de clanker est devenu un phénomène Internet irrévérencieux qui met en lumière un mépris plus général pour la façon dont l'IA prend le dessus sur la technologie, le travail et la culture.

« Quand vous appelez le service client et qu'un clanker répond », peut-on lire dans un message posté sur X en juillet, qui a recueilli plus de 200 000 likes, accompagné d'une photo de quelqu'un retirant son casque avec résignation. « J'avais vraiment besoin d'un service client bancaire urgent et un clanker a répondu », dit un autre billet datant du 30 juillet. Dans d'autres billets, certains critiques ont utilisé des mots comme « wireback » ou « cogsucker ».

L'IA générative perd de sa popularité auprès des jeunes générations

Les insultes spécifiques aux robots sont un trope courant dans la science-fiction. Dans la série télévisée Battlestar Galactica, les personnages qualifient les robots de « toasters » et de « chrome jobs ». « Il est encore tôt, mais les gens commencent vraiment à voir les effets négatifs de ce truc », a déclaré Sam Kirchner, qui a organisé le mois dernier une manifestation anti-IA devant les bureaux d'OpenAI, le créateur du chatbot ChatGPT, à San Francisco.

Sam Kirchner s'est dit heureux de voir le mot « clanker » devenir un argot populaire, même si, pour lui, cela ne va pas assez loin. « Cela sous-entend que les machines ne fonctionnent pas, mais elles risquent de s'améliorer. Nous devons nous préparer au pire scénario », a-t-il déclaré.

La plupart des vidéos virales sur les clankers ont une connotation humoristique, mais le terme trouve son origine dans de réelles frustrations. Jay Pinkert, directeur marketing à Austin, au Texas, qui a publié des mèmes sur les clankers sur LinkedIn, dit à ChatGPT « d'arrêter d'être un clanker » lorsque celui-ci ne répond pas utilement à ses questions. Il veut que le chatbot se sente mal à l'aise en « utilisant l'outil contre lui-même » afin qu'il puisse s'améliorer.

« Nous parlons à ces chatbots comme s'ils étaient humains, et lorsqu'ils font des erreurs, cela répond à un besoin humain d'exprimer sa frustration », explique-t-il. Sur Reddit et dans les forums « Star Wars », les fans débattent depuis longtemps de la pertinence du terme clanker, certains commentateurs affirmant qu'il est inapproprié d'utiliser des insultes de quelque nature que ce soit, même à l'encontre de machines. Ces discussions font à nouveau rage.

La crainte de l'avènement d'une superintelligence dans le futur

Certains évoquent des problèmes éthiques et sociaux. « Je comprends que nous soyons tous un peu inquiets à propos de l'IA et que nous voulions être méchants avec elle. Toutefois, cela s'est très vite transformé en un jeu de mots sur les insultes existantes à l'encontre des groupes minoritaires », a déclaré Hajin Yoo, un rédacteur culturel indépendant qui a récemment publié une vidéo TikTok très populaire sur la nature problématique du terme clanker.


Certains internautes ont déclaré qu'ils s'abstiennent d'utiliser ce mot, par crainte que les machines dotées d'IA ne deviennent superintelligentes et ne cherchent à se venger de leurs adversaires. Jay Pinkert a déclaré qu'il ne craint pas l'IA, mais que cette idée, bien qu'improbable, reste présente dans son esprit.

Le genre le plus populaire de contenu clanker est celui des vidéos montrant des personnes jouant un futur, généralement dans quelques décennies, où les robots propulsés par l'IA sont si omniprésents qu'ils deviennent une sorte de citoyens de seconde zone. Dans ce futur, il existe des mariages « inter-plateformes » entre clankers et humains, des fontaines à eau réservées aux humains et encore plus d'animosité envers les robots qu'aujourd'hui.

Harrison Stewart, 19 ans, créateur de contenu originaire d'Atlanta, a réalisé en juillet une série en huit vidéos TikTok consacrée aux clankers. La première met en scène un clanker rencontrant son beau-père humain, inspiré d'un e-mail qu'il a reçu d'une entreprise proposant de créer « sa petite amie IA parfaite ». « Nous remarquons tous que l'IA devient étrangement humaine. C'est dystopique et cela met les gens mal à l'aise », a déclaré Harrison Stewart.

Préoccupations liées à l'impact potentiel de l'IA sur la main-d'œuvre

L'inquiétude concernant l'impact potentiel de l'IA sur la main-d'œuvre est particulièrement forte. Selon le cabinet Pew Research Center, les préoccupations des adultes américains concernant l'IA ont augmenté depuis 2021, et 51 % d'entre eux se disent plus inquiets qu'enthousiastes à l'égard de cette technologie. Seuls 23 % ont déclaré que l'IA aurait un impact très positif ou plutôt positif sur la façon dont les gens exerceront leur métier d'ici à 20 ans.

Et ces inquiétudes ne sont pas infondées. En mai 2025, Dario Amodei, PDG d'Anthropic, l'une des entreprises les plus en vue de la course à l'IA, a déclaré que l'IA pourrait faire disparaître la moitié des emplois de cols blancs débutants et faire grimper le chômage à 10-20 % dans les cinq prochaines années.

Rien que dans le secteur technologique, plus de 150 000 emplois ont été supprimés dans 549 entreprises en 2024. Depuis le début de cette année, plus de 80 000 travailleurs ont été victimes de réductions d'effectifs dans l'industrie. Et le prochain ralentissement du marché de l'emploi, qu'il soit déjà en cours ou qu'il soit encore loin, pourrait être un véritable carnage pour des millions de travailleurs dont les emplois pourraient être remplacés par l'IA.

Les gens peuvent avoir des préoccupations pressantes concernant leur emploi ou leur santé mentale, mais comme souligné plus haut, leur agacement vis-à-vis de l'IA s'étend également à des domaines plus banals, comme le service client, les recherches Google ou les applications de rencontre. De nombreux internautes ont décrit des interactions sur des applications de rencontre où ils soupçonnent l'autre partie d'utiliser l'IA pour rédiger ses réponses.

L'avenir du travail peut sembler décourageant pour la génération Z, car les jeunes diplômés continuent de peiner à trouver un emploi, en partie parce que les entreprises pensent pouvoir confier à l'IA les tâches qui étaient réservées aux débutants. Et le constat sur le terrain est frappant. Selon une étude, 89 % des employeurs évitent d'embaucher de jeunes diplômés et 37 % d'entre eux préfèrent embaucher une IA plutôt qu'un jeune diplômé de la génération Z.

Les jeunes diplômés de la génération Z, nés entre 1997 et 2012, expriment un désarroi croissant. Initialement encouragés par leurs parents et enseignants à poursuivre des études supérieures coûteuses, ces jeunes constatent aujourd'hui avec amertume que leurs compétences durement acquises peuvent être rapidement surpassées par des systèmes d'IA sophistiqués, capables d'effectuer des tâches complexes à moindre coût et en moins de temps.

Conclusion

Sur les plateformes de médias sociaux, « clanker » est devenu un symbole pour exprimer la frustration face aux outils d'IA comme ChatGPT. Les critiques portent sur les informations inventées par ces chatbots, la mauvaise qualité de certains contenus (« slop ») et la peur de la déshumanisation ou de la perte d’emplois. Le terme a aussi été repris dans des discussions politiques pour défendre le droit d’interagir avec des humains plutôt qu’avec des IA.

Des manifestants l’utilisent aussi comme slogan lors de rassemblements anti-IA. Tout ceci montre que l'IA générative ne jouit plus de la même popularité qu'à ses débuts il y a environ trois ans. Cette campagne de protestation contre l'utilisation de l'IA partout a vu le jour dans les cercles de jeunes générations, qui se disent désabusés, car les emplois autrefois réservés aux jeunes diplômés disparaissent au profit de l'IA, ce qui réduit leurs perspectives.

De nouvelles vidéos et conversations sur les médias sociaux continuent de nourrir cette campagne. Toutefois, même si l’usage du mot clanker est humoristique, certains linguistes mettent en garde : il reste une insulte et son emploi peut poser des questions éthiques, même lorsqu’il vise des machines.

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