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« Moins vous en savez sur l'IA, plus vous êtes susceptible de l'utiliser », d'après une étude selon laquelle l'IA peut sembler magique aux yeux de ceux qui ont peu de connaissances en la matière

Le , par Mathis Lucas

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« Moins vous en savez sur l'IA, plus vous êtes susceptible de l'utiliser », d'après une étude selon laquelle l'IA peut sembler magique aux yeux de ceux qui ont peu de connaissances en la matière

L'industrie technologique cache un secret inavouable : plus les gens en apprennent sur l'IA, moins ils lui font confiance. Une équipe internationale de chercheurs a découvert que les plus grands fans de l'IA sont généralement les personnes qui la connaissent le moins. La manière dont l'IA accomplit des tâches que nous pensions autrefois réservées aux humains peut sembler magique pour les personnes non initiées. Mais les chercheurs ont découvert que la confiance dans l'IA diminue à mesure que les gens acquièrent des connaissances dans le domaine, une révélation accablante qui met en évidence le scepticisme persistant à l'égard de cette technologie.

La diffusion rapide de l'IA suscite des interrogations : qui est le plus susceptible d'adopter l'IA dans sa vie quotidienne ? Nombreux sont ceux qui pensent que ce sont les technophiles - ceux qui comprennent le fonctionnement de l'IA - qui sont les plus désireux de l'adopter. Toutefois, les chercheurs ont constaté que ce n'est pas le cas. Une étude publiée dans le Journal of Marketing au début de l'année rapporte que c'est totalement l'inverse qui se produit.

« Les personnes ayant une connaissance limitée de l'IA sont plus susceptibles de la percevoir comme quelque chose de magique et d'éprouver un sentiment d'admiration », indique le rapport de l'étude. Cela est particulièrement vrai lorsque la tâche est traditionnellement associée à des attributs humains, comme l'écriture d'un poème ou la création d'une nouvelle recette fusion. Cette perception pousse les non initiés à adopter massivement la technologie.

Il s'agit d'un sujet pertinent en raison de l'utilisation généralisée de la technologie par les étudiants, qui peuvent manquer de connaissances pour prendre des décisions éclairées sur le moment et la manière d'utiliser l'IA, et qui l'utilisent comme une béquille pour éviter d'acquérir des compétences plus approfondies en matière de raisonnement, d'écriture et de recherche. Avec l'arrivée des chatbots, les écoles ont été prises de court et semblent débordées.

Bien sûr, ces étudiants sont susceptibles de devenir encore plus dépendants d'entreprises comme OpenAI à mesure qu'ils grandissent et entrent sur le marché du travail. De nombreux rapports signalent déjà que les jeunes diplômés ne disposent pas des compétences nécessaires pour affronter le monde du travail.

Résultats de quelques expériences menées par les chercheurs

Le rapport des chercheurs est basé sur plusieurs expériences. Au cours de sept études, les chercheurs ont évalué les connaissances des gens en matière d'IA à l'aide de différentes méthodes, notamment un questionnaire de 25 questions qu'ils ont créé et un test de 17 questions élaboré à l'aide de deux systèmes d'IA.

Dans le cadre d'une expérience, l'équipe a recruté 234 étudiants de premier cycle, ont évalué leurs connaissances en matière d'IA, puis leur a demandé d'envisager de rédiger quatre articles sur des sujets allant de la façon dont l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand a conduit à la Première Guerre mondiale à un poème sur le fait de tomber amoureux à Venise. Les participants ont ensuite été interrogés sur leur intention d'utiliser ou non une version gratuite d'un système d'IA pour les aider à réaliser leur travail, et dans quelle mesure.


L'étude a révélé que les étudiants ayant obtenu des scores plus faibles en matière de connaissances sur l'IA étaient plus enclins à utiliser l'IA pour accomplir les tâches qui leur étaient assignées que les étudiants ayant des connaissances plus approfondies dans ce domaine. « Il ne s'agissait pas de croire que l'IA était plus intelligente ou plus utile que leurs propres connaissances », explique Chiara Longoni, professeure agrégée de marketing à l'université Bocconi de Milan, en Italie, et l'une des auteurs de l'étude. « Il s'agissait plutôt de l'incroyable capacité de l'IA à accomplir des tâches semblables à celles des humains », ajoute-t-elle.

Les chercheurs ont constaté que ce lien persistait même après avoir pris en compte le fait que les personnes ayant une maîtrise moindre de l'IA ont tendance à se montrer plus préoccupées par l'éthique de l'IA et son impact négatif potentiel sur l'humanité.

Dans plusieurs autres études, notamment celles qui ont examiné les différences de réceptivité à l'IA dans 27 pays, les scores de maîtrise de l'IA les plus faibles ont systématiquement conduit à une volonté accrue d'adopter cette technologie. Les personnes ayant une maîtrise plus élevée de l'IA, quant à elles, reconnaissaient que l'IA est un algorithme et non de la magie, selon les chercheurs.

« Comprendre que l'IA n'est qu'une correspondance de modèles peut éliminer l'expérience émotionnelle », explique Gil Appel, professeur adjoint de marketing à la George Washington University School of Business et autre coauteur.

Un avertissement brutal pour l'ensemble de l'industrie technologique

« Lorsque l'on ne comprend pas vraiment ce qui se passe en coulisses, l'IA qui crée ces choses semble incroyable, et c'est là qu'elle peut sembler magique. Et ce sentiment peut en fait augmenter la volonté des gens de l'utiliser », explique Stephanie Tully, professeure agrégée de marketing à la Marshall School of Business de l'Université de Californie du Sud et l'une des auteurs de l'étude. Ces conclusions devraient servir de signal d'alarme pour le secteur.

L'étude remet en question l'hypothèse selon laquelle une meilleure connaissance technique conduirait naturellement à une adoption plus large de l'IA. « Dans d'autres domaines, comme le vin, les personnes qui en savent le plus sont les amateurs de vin », explique Stephanie Tully. « Avec l'IA, c'est l'inverse ».

Si les conclusions suggèrent qu'il pourrait être utile pour les entreprises qui déploient des systèmes d'IA auprès du grand public d'encourager un sentiment d'émerveillement à l'égard de l'IA, les chercheurs affirment que l'objectif ne devrait pas être de laisser les consommateurs dans l'ignorance quant au fonctionnement de l'IA.

« Avec l'augmentation de l'IA autour de nous, les consommateurs devraient avoir un niveau de littératie de base pour être en mesure de comprendre quand l'IA peut avoir des limites importantes », explique Stephanie Tully.

Selon les chercheurs, la meilleure approche consiste peut-être à essayer d'éduquer les consommateurs sur l'IA d'une manière qui n'élimine pas complètement leur sentiment d'émerveillement ou leur curiosité. Stephanie Tully appelle cela la « littératie calibrée » : doter les utilisateurs d'une compréhension suffisante pour prendre des décisions sûres et éclairées sans tempérer leur enthousiasme.

« Avec trop peu de connaissances, les gens pourraient mal utiliser l'outil », ajoute Chiara Longoni. « Avec trop de connaissances, ils pourraient être réticents à l'essayer ».

L'essor de l'IA fait craindre une génération de programmeurs illettrés

Avec l'essor de l'IA, les futurs développeurs - les jeunes diplômés de la génération Z - deviennent dépendants des outils automatisés pour écrire du code, sans vraiment comprendre les principes fondamentaux de la programmation. En d’autres termes, les nouveaux programmeurs risqueraient de perdre leur maîtrise technique et leur capacité à résoudre des problèmes complexes par eux-mêmes, car l’IA ferait à leur place une grande partie du travail.

Cette situation pourrait entraîner un appauvrissement des compétences essentielles, avec des conséquences sur la qualité du code, la créativité et l’innovation dans le domaine du développement logiciel. Ce phénomène met en péril l'avenir de l'ingénierie logicielle, un secteur vital pour notre monde connecté.

Un rapport publié en février 2024 par la Linux Foundation Research et de l'Open Source Security Foundation (OpenSSF) indique que de nombreux développeurs n'ont pas les connaissances et les compétences essentielles pour développer efficacement des logiciels sécurisés. Près d'un tiers des développeurs logiciels ne sont pas familiers avec les pratiques de développement de logiciels sécurisés. Le rapport indique que l'éducation et la formation sont requises.

Par ailleurs, selon une étude publiée en 2023 par Dell Technologies, les membres de la génération Z estiment que l'école ne leur donne pas les compétences nécessaires pour survivre dans un monde numérique. Ils reconnaissent la nécessité de développer des compétences numériques pour leur future carrière, mais les membres de la génération Z sont frustrés par le fait que leur éducation ne les ait pas suffisamment préparés au monde du travail.

Selon une enquête menée par Intoo et Workplace Intelligence, près de la moitié (47%) des employés de la génération Z disent obtenir de meilleurs conseils de carrière de ChatGPT que de leurs managers sur le lieu de travail. Les membres de la génération Z perçoivent leurs managers comme trop occupés, trop focalisés sur leur propre carrière, ou pas assez compétents ou intéressés pour aider leurs subordonnés à se développer professionnellement.

Conclusion

Les entreprises d'IA continuent de présenter l'IA générative comme un tournant révolutionnaire et fascinant pour l'humanité, justifiant ainsi les dépenses considérables nécessaires au fonctionnement de modèles d'IA extrêmement gourmands en ressources, notamment l'eau et l'électricité. Cependant, les chercheurs ont découvert que la confiance dans l'IA diminue à mesure que les gens acquièrent des connaissances dans ce domaine.

Les conclusions des chercheurs posent une question délicate : faut-il accroître la littératie en IA, au risque de réduire l’enthousiasme du grand public ? L'industrie technologique doit trouver un équilibre entre transparence et maintien de l’intérêt pour la technologie. Selon les experts, ce n'est pas gagner d'avance.

Par ailleurs, l'euphorie de l'IA se heurte à la réalité économique : personne ne paie la facture. Des rapports récents font état de flux de trésorerie négatifs, procès à répétition et absence de modèle économique viable. La promesse d'un retour sur investissement est encore théorique. Ce paradoxe interroge la solidité du « grand récit » de l’IA et pourrait bien être le déclencheur d’une remise en cause brutale de l’euphorie actuelle.

Source : rapport de l'étude

Et vous ?

Quel est votre avis sur le sujet ?
Que pensez-vous des conclusions de l'étude ? Sont-elles pertinentes ?
Pensez-vous que votre propre niveau de connaissance influence (ou non) la manière dont vous utilisez l’IA ?
Dans quels domaines seriez-vous le plus enclin à utiliser l’IA : pour des tâches créatives ou pour des tâches analytiques et factuelles ?
Selon vous, faut-il mieux former le public au fonctionnement de l’IA, même si cela risque de réduire son enthousiasme à l’utiliser ?
Croyez-vous qu’un usage « naïf » de l’IA, motivé par la fascination, peut être dangereux ?

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