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Sam Altman admet que le flux « Slop » de Sora 2 inspiré de TikTok est un moyen de gagner de l'argent pour financer les GPU.
Deepfakes, violation des droits d'auteur, des problèmes fondamentaux émergent

Le , par Stéphane le calme

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Sous couvert de révolutionner la création vidéo, OpenAI semble surtout chercher à stabiliser un modèle économique devenu explosif. Car OpenAI ne s’est pas contenté de créer un outil : elle a construit un écosystème. Un flux de vidéos, comparable à TikTok ou Reels, diffuse en continu des créations d’utilisateurs. Sauf que cette fois, la plupart des vidéos n’ont pas d’auteur humain. Le système les génère, les promeut, et apprend de nos réactions pour optimiser ce qui fera cliquer le plus.

Sam Altman, patron d’OpenAI, a admis à demi-mot que le « slop feed » — ce flux infini de vidéos générées par IA dans Sora 2 — est aussi une manœuvre financière pour financer l’achat de GPU. Derrière la façade du progrès créatif se cache une réalité bien plus prosaïque : celle d’une industrie de l’IA en quête de ressources matérielles, prête à industrialiser la distraction pour survivre.


La nouvelle application de vidéos courtes d'OpenAI, Sora, semble réunir tous les ingrédients d'un succès viral. Quelques heures seulement après le lancement de l'application mardi, des mèmes créés à l'aide de sa technologie de génération de vidéos par IA se propageaient déjà sur d'autres réseaux sociaux, notamment une vidéo du PDG d'OpenAI, Sam Altman, en train de rapper à l'intérieur d'une cuvette de toilettes.

Le lancement de Sora, avec sa page « pour vous » inspirée de TikTok, a marqué un revirement pour Sam Altman, qui avait précédemment décrit les flux des réseaux sociaux comme « un exemple d'IA mal alignée », dont les algorithmes « sont incroyablement efficaces pour vous inciter à continuer à faire défiler ».

[TWITTER]<blockquote class="twitter-tweet"><p lang="en" dir="ltr">Sam Altman is playing 4D chess. Sora 2 is about to take over social media, the virality is guaranteed once this scales. Billions in ad revenue will flow straight into more compute, fueling the flywheel. In a year Sora 2 will be so efficient and cheap that margins explode. You… <a href="https://t.co/cUbmePkwDG">pic.twitter.com/cUbmePkwDG</a></p>— VraserX e/acc (@VraserX) <a href="https://twitter.com/VraserX/status/1973238369107824793?ref_src=twsrc%5Etfw">October 1, 2025</a></blockquote> <script async src="https://platform.twitter.com/widgets.js" charset="utf-8"></script> [/TWITTER]

Sora 2 est présenté comme un pas de géant dans la génération vidéo : quelques mots suffisent pour produire une scène photoréaliste, avec musique, éclairage, et jeu d’acteur synthétique. Une magie technologique — du moins en surface. Car OpenAI ne s’est pas contenté de créer un outil : elle a construit un écosystème. Un flux de vidéos, comparable à TikTok ou Reels, diffuse en continu des créations d’utilisateurs. Sauf que cette fois, la plupart des vidéos n’ont pas d’auteur humain. Le système les génère, les promeut, et apprend de nos réactions pour optimiser ce qui fera cliquer le plus.

Si les vidéos sont impressionnantes par leur qualité d'image et leurs capacités, elles soulèvent toutefois la question suivante : « Quelqu'un en avait-il vraiment besoin ? » Meta a baptisé son produit « Vibes », tandis qu'OpenAI a lancé une version nouvelle génération de son créateur de vidéos, Sora 2, via une application vidéo de type TikTok pour iOS.

« Sora 2 est impressionnant », déclare un utilisateur de X. « Ce qui est encore plus impressionnant, c'est le peu d'intérêt que je porte à tout ce qui est créé à l'aide de cet outil. »

Le jargon des réseaux sociaux pour ce type de contenu généré par l'IA est « slop », qui signifie en gros générique, sans âme et optimisé pour la quantité, pas pour la qualité. Cependant, d'autres sont plus enthousiastes, y voyant une distraction amusante et un projet créatif. Il est clair que cela a fait son chemin, vu le nombre de vidéos que les utilisateurs publient sur les réseaux sociaux et les discussions que cela a suscitées.


Sora 2, ou comment transformer chaque utilisateur en rouage de l’entraînement de l’IA

Lorsque OpenAI a annoncé Sora 2, l’ambition affichée était forte : fournir un outil générateur vidéo (texte → vidéo + audio) plus réaliste, plus contrôlé, tout en le couplant à une application sociale dans la veine de TikTok. L’idée : démocratiser la création vidéo avec une simplicité comparable à celle des chatbots, et lever les barrières techniques pour les créateurs non spécialisés. Les utilisateurs peuvent désormais créer des clips à partir de simples invites textuelles, ajouter des transitions, du son, et publier le tout sur un flux partagé. OpenAI y voit la prochaine étape du « creative computing » : démocratiser la vidéo comme ChatGPT a démocratisé le texte.

Mais derrière cette façade innovante se cache une tension : jusqu’où l’outil servira-t-il l’art et la communauté, et à quel point servira-t-il les intérêts financiers d’OpenAI ?

Sur le blog de Sam Altman, on lit des intentions nobles : « optimiser pour la satisfaction utilisateur à long terme », permettre aux utilisateurs de diriger leur fil (« do you want to see videos that will make you more relaxed, or more energized? »), et faire preuve d’un certain souci du bien-être psychologique. Il reconnaît cependant une peur : celle d’un « cas dégénéré » où l’algorithme pousserait tous les utilisateurs dans un flot automatique, optimisé par renforcement (RL), de contenu « slop ». Autrement dit, une fabrique d’engagement.

Or, derrière ces mises en garde, la réalité semble plus crue : Altman a admis que ce fil « slop » pourrait être une forme de « money grab », une façon de générer de l’engagement monétisable pour financer les GPU, ces composants très coûteux indispensables à l’infrastructure AI d’OpenAI. En clair, cette mécanique addictive sert aussi à générer les revenus nécessaires pour acheter et entretenir les GPU qui font tourner les modèles d’OpenAI.

La boucle est ainsi bouclée : l’utilisateur produit, consomme, et par son attention, finance les infrastructures qui permettront à OpenAI de produire encore plus de contenu automatisé.

Sam Altman : « Nous avons surtout besoin de capitaux pour développer une IA capable de faire de la science »

En effet, une personne a reproché au PDG d'OpenAI, Sam Altman, d'avoir lancé un produit aussi futile après son interview sur CNBC il y a quelques jours, dans laquelle il affirmait que la mission de l'entreprise était d'atteindre une puissance de calcul suffisante pour guérir le cancer et parvenir à une « intelligence artificielle générale » (AGI).

Altman a répondu en reconnaissant qu'il « comprenait » le point de vue des détracteurs, mais a fait valoir que l'entreprise avait besoin de générer des revenus pour couvrir les coûts des centres de données apparemment infinis nécessaires au fonctionnement de cette technologie.

« Nous avons surtout besoin de capitaux pour développer une IA capable de faire de la science, et il est certain que nous concentrons la quasi-totalité de nos efforts de recherche sur l'AGI », explique Altman. « C'est également agréable de montrer aux gens de nouvelles technologies/produits sympas en cours de route, de les faire sourire et, espérons-le, de gagner un peu d'argent compte tenu de tous ces besoins en informatique » tout en précisant que « La réalité est nuancée lorsqu'il s'agit des trajectoires optimales pour une entreprise. »

Ironiquement, Sora 2 nécessite à lui seul une puissance de calcul considérable, ce qui suggère qu'OpenAI doit utiliser cette puissance pour financer davantage son développement. Il est actuellement gratuit pour attirer les utilisateurs, mais cela devrait changer dans un avenir proche.

« Sora 2 sera initialement disponible gratuitement, avec des limites généreuses au départ afin que les utilisateurs puissent explorer librement ses capacités, bien que celles-ci restent soumises à des contraintes informatiques », indique-t-il. Les utilisateurs sérieux devront payer un abonnement ChatGPT Pro de 200 dollars par mois pour bénéficier de toutes les fonctionnalités et de moins de limites.


La logique GPU

L’infrastructure matérielle pour faire tourner un modèle comme Sora 2 est extrêmement coûteuse. Les GPU — unités de calcul spécialisées — constituent le nerf de la guerre pour l’IA moderne. À chaque demande vidéo complexe, le système sollicite des ressources massives.

Lors d’une phase de croissance agressive, un acteur comme OpenAI doit à la fois supporter des coûts d’électricité, de refroidissement, de maintenance, mais aussi d’acquisition ou de location de GPU. Si une app comme Sora génère un usage intensif, des revenus publicitaires et d’engagement sont indispensables pour que le modèle soit durable.

C’est là que le fil « slop » entre en jeu : il fonctionne comme un levier pour maximiser le temps d’utilisation, multiplier les impressions publicitaires ou les valeurs d’engagement monétisables, et faire tourner une boucle économique qui nourrit l’investissement matériel.

Mais cela crée une tension fondamentale : un modèle économique dépendant d’une consommation compulsive risque de pousser l’algorithme vers ce qu’il y a de plus banal, le plus répétitif, plutôt que vers ce qui est innovant, étonnant ou artistiquement pertinent.


La violation des droits d'auteur : l'un des problèmes fondamentaux évidents

Les problèmes fondamentaux posés par les vidéos générées par l'IA, d'un réalisme troublant, sont évidents et se sont matérialisés presque instantanément après le lancement de Sora 2 en début de semaine dernière.

Prenons l'exemple de la violation des droits d'auteur. L'une des premières vidéos Sora 2 était une reproduction parfaite de Rick et Morty rendant visite à Bob l'éponge. Il semble qu'OpenAI a configuré Sora 2 pour autoriser par défaut les contenus protégés par le droit d'auteur, laissant aux détenteurs de propriété intellectuelle la responsabilité de demander proactivement à OpenAI de retirer leurs contenus. Ce qu'ils feront probablement, mais pas avant qu'OpenAI ait récolté le buzz sur les réseaux sociaux de tous ces clones de Rick et Morty, comme il l'a fait lors de la brève mode consistant à « Studio Ghiblifier » vos photos.

Deepfakes, contrôle de l’identité et viralité manipulée

Ensuite, il y a les deepfakes. Une autre dimension du débat concerne les capacités...
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