
Avec ses nouveaux « skills », Anthropic ne cherche pas seulement à rendre Claude plus puissant : elle veut le rendre compétent. Ces « skills » sont des extensions prêtes à l’emploi qui permettent à Claude de maîtriser des domaines précis — gestion de projets, analyse de données, rédaction de rapports, synthèse juridique, ou encore automatisation de processus internes.
L’idée est simple mais stratégique : plutôt que d’obliger les entreprises à développer leurs propres intégrations, Anthropic fournit des briques intelligentes que Claude peut activer à la demande. L’utilisateur, sans aucune compétence en programmation, peut ainsi dire : « Active la compétence de gestion des tickets clients » ou « résume les courriels de la semaine selon le modèle de reporting interne ».
Chaque « skill » fonctionne comme un module d’expertise encapsulé : il contient son propre prompt, son format de sortie et ses instructions comportementales, garantissant cohérence et reproductibilité dans les tâches. Pour les entreprises, cela promet une IA moins « improvisatrice » et plus conforme aux standards métiers.

Les limites des « skills » : bien comprendre ce qu'elles peuvent et ne peuvent pas faire pour mieux apprivoiser l'outil
Que sont les « skills » Claude ? En termes simples
Il s'agit d'ensembles de capacités axées sur des tâches spécifiques. Vous (ou votre équipe) définissez comment une tâche doit être effectuée (ton, structure, modèles, formats de fichiers, listes de choses à faire/à ne pas faire) et Claude utilise ces indications pour produire des résultats cohérents. La magie pour les non-développeurs réside dans le fait que Claude peut sélectionner automatiquement une compétence pertinente lorsqu'il reconnaît la tâche que vous lui demandez d'effectuer.
- En d'autres termes, les « skills » sont comme des dossiers étiquetés contenant des instructions et des ressources que Claude peut consulter en cas de besoin.
- Depuis leur introduction en octobre 2025, les compétences sont disponibles en avant-première pour les utilisateurs Pro, Max, Team et Enterprise, et peuvent être activées dans les paramètres de l'application (Centre d'aide Claude : Utilisation des compétences dans Claude).
Ce que les « skills » Claude ne sont pas
Clarifier les limites vous aide à utiliser les compétences en toute confiance :
- Pas de réentraînement du modèle : les « skills » ne modifient pas le modèle sous-jacent de l'IA ; elles fournissent des instructions et des ressources réutilisables.
- Pas une mémoire universelle : les « skills » ne mémorisent pas vos préférences d'une conversation à l'autre ; la fonctionnalité Claude Memory gère le contexte à long terme.
- Pas d'intégrations illimitées : si vous avez besoin que Claude se connecte à des systèmes externes ou à des outils de développement, cela implique généralement des plugins ou des serveurs MCP, des concepts différents des « skills ».

Les « skills » fonctionnent avec tous les produits Claude
Applications Claude
Les compétences sont disponibles pour les utilisateurs Pro, Max, Team et Enterprise. Anthropic fournit des « skills » pour des tâches courantes telles que la création de documents, des exemples que vous pouvez personnaliser et la possibilité de créer vos propres compétences personnalisées.
Activez les compétences dans les paramètres. Pour les utilisateurs Team et Enterprise, les administrateurs doivent d'abord activer les compétences à l'échelle de l'organisation.
Plateforme de développement Claude (API)
Les compétences d'agent, qu'Anthropic appelle souvent simplement « skills », peuvent désormais être ajoutées aux requêtes API Messages, et le nouveau point de terminaison /v1/skills permet aux développeurs de contrôler de manière programmatique la gestion et la version des compétences personnalisées. Les compétences nécessitent l'outil d'exécution de code bêta, qui fournit l'environnement sécurisé dont elles ont besoin pour fonctionner.
Utilisez les compétences créées par Anthropic pour permettre à Claude de lire et de générer des feuilles de calcul Excel professionnelles avec des formules, des présentations PowerPoint, des documents Word et des PDF remplissables. Les développeurs peuvent créer des compétences personnalisées afin d'étendre les capacités de Claude à leurs cas d'utilisation spécifiques.
Les développeurs peuvent également créer, afficher et mettre à niveau facilement les versions des compétences via la console Claude.
Claude Code
Les compétences étendent Claude Code grâce à l'expertise et aux flux de travail de votre équipe. Installez des compétences via des plugins disponibles sur la marketplace anthropics/skills. Claude les charge automatiquement lorsqu'elles sont pertinentes. Partagez les compétences avec votre équipe grâce au contrôle de version. Vous pouvez également installer manuellement des compétences en les ajoutant à ~/.claude/skills. Le SDK Claude Agent fournit la même prise en charge des compétences d'agent pour la création d'agents personnalisés.
Une réponse directe à OpenAI et ses « AgentKit »
Difficile de ne pas voir dans ce lancement un écho à la démarche d’OpenAI, qui a popularisé les « Custom GPTs » (les instructions personnalisées, qui viennent donc jouer différents rôles selon vos besoin) et les « GPTs Store ». Comme eux, les « skills » d’Anthropic permettent d’adapter l’assistant à des contextes précis sans écrire une ligne de code. Mais Anthropic joue sur un autre terrain : celui de la fiabilité contextuelle.
Brad Abrams, chef de produit chez Anthropic, a déclaré que « ce qui m'intéresse dans Skills, ce sont essentiellement les agents ». Il a expliqué que la fonctionnalité Skills offre essentiellement aux organisations qui développent des agents un moyen d'apprendre à Claude à bien faire son travail « dans leur contexte spécifique ». Il a souligné qu'il ne s'agit pas d'atteindre des critères arbitraires, mais d'être capable d'accomplir les tâches nécessaires au sein de votre propre entreprise.
L'annonce d'Anthropic fait suite à celle d'OpenAI dans le même domaine, faite plus tôt ce mois-ci lors de l'événement annuel DevDay de l'entreprise.
Lors de cet événement, OpenAI a dévoilé AgentKit, un ensemble d'outils qui, selon les dirigeants, ont été « conçus pour vous aider à faire passer les agents du stade de prototype à celui de production » et qui s'adressent à la fois aux grandes entreprises et aux développeurs individuels.
L'exemple d'utilisation présenté par OpenAI était celui d'Albertsons, qui gère plus de 2 000 épiceries aux États-Unis, et qui utilise un agent personnalisé avec des données personnalisées pour créer un plan visant à améliorer les ventes de crème glacée si celles-ci baissaient de plus de 30 %. Box, Canva, Evernote et Ramp ont également été cités comme ayant essayé cet outil. OpenAI a également annoncé un outil destiné aux consommateurs qui permet aux utilisateurs de travailler avec des applications intégrées à ChatGPT, telles que Zillow et Uber Eats.
OpenAI a choisi une approche ouverte, presque anarchique. Ses « agents » et « GPTs » personnalisés misent sur la créativité, sur la liberté des utilisateurs à expérimenter, bricoler, détourner les usages. L’entreprise encourage l’émergence d’un écosystème bouillonnant où l’on crée des assistants capables de tout faire, du résumé de réunions à la génération de jeux vidéo. Ce foisonnement comporte des risques, certes, mais il s’appuie sur une idée fondatrice...
La fin de cet article est réservée aux abonnés. Soutenez le Club Developpez.com en prenant un abonnement pour que nous puissions continuer à vous proposer des publications.