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Israel a fait usage des technologies de Palantir, qui renforce les capacités de surveillance des gouvernements, dans une attaque contre le Liban,
Palantir dispose d'une IA capable de créer des plans de guerre

Le , par Patrick Ruiz

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En septembre 2024, Israël a fait exploser des bipeurs piégés appartenant à des membres du Hezbollah dans des lieux publics au Liban, tuant 12 personnes, dont deux enfants et deux professionnels de santé, et blessant 2 800 autres. De récents rapports font état de ce qu’Israel a fait usage des technologies de Palantir dans le cadre de cette opération.



Palantir dispose en effet d’une intelligence artificielle capable de créer des plans de guerre

Palantir est un éditeur de logiciels spécialisé dans l'analyse, l'intégration et la présentation de grandes quantités de données pour divers secteurs tels que la finance, la santé et le gouvernement. L'entreprise vend déjà ses services de surveillance intérieure aux services de l'immigration et des douanes des États-Unis. Elle met à la disposition du public une vidéo de démonstration de l’une de ses offres dénommée la Palantir Artificial Intelligence Platform (AIP). C'est une plateforme conçue pour intégrer de grands modèles de langage comme GPT-4 d'OpenAI ou BERT de Google dans des réseaux privés.

Dans la vidéo de démonstration, un opérateur militaire chargé de la surveillance du théâtre d'Europe de l'Est découvre que des forces ennemies se massent près de la frontière et réagit en demandant à un assistant numérique de type ChatGPT de l'aider à déployer des drones de reconnaissance, à élaborer des réponses tactiques à l'agression perçue et même à organiser le brouillage des communications de l'ennemi.



L'AIP aide à estimer la composition et les capacités de l'ennemi en lançant un drone Reaper en mission de reconnaissance en réponse à la demande de l'opérateur qui souhaite obtenir de meilleures images, et en suggérant des réponses appropriées à la découverte d'un élément blindé. « Il demande quelles sont les unités ennemies présentes dans la région et s'appuie sur l'IA pour élaborer une formation d'unités probable. Il demande à l'IA de prendre des photos. Elle lance un drone Reaper MQ-9 pour prendre les photos et l'opérateur découvre la présence d'un char T-80, un véhicule russe de l'ère soviétique, à proximité des forces amies », explique la vidéo.

L'opérateur demande alors aux robots ce qu'ils doivent faire. « L'opérateur utilise l'AIP pour générer trois plans d'action possibles afin de cibler l'équipement ennemi. Il utilise ensuite l'AIP pour envoyer automatiquement ces options à la chaîne de commandement. Les options comprennent l'attaque du char avec un F-16, de l'artillerie à longue portée ou des missiles Javelin », explique la vidéo. Selon les commentaires de la vidéo, l'IA indiquera même à chacun si les troupes à proximité disposent de suffisamment de Javelins pour mener à bien la mission et automatisera les systèmes de brouillage. De nombreux critiques affirment que l'idée est dangereuse.

« Les LLM et les algorithmes doivent être contrôlés dans ce contexte hautement réglementé et sensible afin de garantir qu'ils sont utilisés de manière légale et éthique », commence la vidéo. Pour ce faire, le fonctionnement de l'AIP repose sur trois "piliers clés", le premier étant que l'AIP se déploiera dans un système classifié, capable d'analyser en temps réel des données classifiées et non classifiées, de manière éthique et légale. Toutefois, l'entreprise n'a pas précisé comment cela fonctionnerait. Le deuxième pilier évoqué par la vidéo est que les utilisateurs seront en mesure de modifier la portée et les actions de chaque LLM et de chaque actif du réseau.

La vidéo de la démo indique que l'AIP lui-même générera un enregistrement numérique sécurisé de l'ensemble de l'opération. Selon l'entreprise, "cela est crucial pour atténuer les risques juridiques, réglementaires et éthiques importants dans les environnements sensibles et classifiés". Le troisième pilier est constitué par les "garde-fous" de l'AIP, à la pointe de l'industrie, qui empêchent le système de prendre des mesures non autorisées. Il y a "un humain dans la boucle" pour empêcher de telles actions dans le scénario de Palantir. En outre, la démo ne précise pas les mesures prises pour empêcher les LLM sur lesquels le système s'appuie d'halluciner.



C’est en s’appuyant sur de tels systèmes que le mossad a planifié l’opération d’explosion des bipeurs contre le Liban

Le plan a été élaboré en 2022, lorsque le Mossad cherchait de nouveaux moyens d'infiltrer le Hezbollah, dont les communications devenaient de plus en plus sophistiquées. Le Hezbollah dispose d'un réseau de communication interne. Et s'est notamment tourné vers les bipeurs et d'autres dispositifs de communications à faible technologie, dont les talkies-walkies, dans le but d'échapper à la surveillance israélienne des téléphones portables. Ce réseau est considéré comme « l'un des principaux éléments constitutifs de la puissance du Hezbollah ». Mais c'est ce même réseau qui a permis sa décapitation par le Mossad.

D'après un nouveau rapport du Washington Post, « le Mossad a tiré parti de la paranoïa du Hezbollah en lui offrant ce qui semblait être des appareils de communication sûrs et intraçables ». Le rapport s'appuie sur des entretiens avec des responsables de la sécurité, des politiciens et des diplomates israéliens, arabes et américains. Il fournit de nouveaux détails sur la planification et la mise en œuvre de cette opération sans précédent dans l'espionnage moderne.

Selon le rapport, la première partie du plan, les talkies-walkies piégés, a commencé à être introduite au Liban par le Mossad il y a près de dix ans, en 2015. Les radios mobiles bidirectionnelles contenaient des batteries surdimensionnées, un explosif caché et un système de transmission qui donnait à Israël un accès complet aux communications du Hezbollah. Et pendant neuf ans, les Israéliens se sont contentés d'écouter les communications du Hezbollah.

Le Mossad s'était toutefois réservé la possibilité de transformer les talkies-walkies en bombes en cas de crise future. C'est alors qu'une nouvelle opportunité s'est présentée et qu'un nouveau produit a vu le jour : un petit bipeur équipé d'un puissant explosif. Par une ironie qui n'apparaîtra que plusieurs mois plus tard, le Hezbollah finira par payer indirectement les Israéliens pour les minuscules bombes qui tueront ou blesseront un grand nombre de ses agents.

Selon le rapport, pour assurer la réussite de son opération, le Mossad a dû dissimuler l'origine des bipeurs. Les appareils ont été étiquetés comme étant fabriqués par la société taïwanaise Gold Apollo et vendus par l'intermédiaire d'une responsable du marketing qui n'avait aucune idée de la véritable intention derrière les ventes. Le Hezbollah avait été trompé avec succès en achetant et en distribuant ce qui était essentiellement des bombes conçues par leur ennemi.

L'appareil en question, le bipeur AR924, semblait être l'outil idéal pour une milice comme le Hezbollah. Il était robuste, étanche et doté d'une batterie surdimensionnée pouvant durer des mois sans avoir besoin d'être rechargée. Les bipeurs étaient commercialisés comme étant à l'abri de la traque israélienne, ce qui a fait intéressé les dirigeants du Hezbollah, qui se méfient de la surveillance de leurs communications par les services de renseignement israéliens.

Les dirigeants du Hezbollah en ont donc acheté 5000 au début de l'année 2023. Les bipeurs ont été distribués à des combattants de niveau intermédiaire et à du personnel de soutien au Liban et en Syrie. Le 17 septembre 2024, des milliers de ces bipeurs ont explosé simultanément, tuant ou mutilant environ 3 000 officiers du...
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