« J'ai été contraint d'utiliser l'IA jusqu'au jour où j'ai été licencié par qu’elle était devenue suffisamment compétente », rapportent des rédacteurs Qui révèlent comment l'IA décime leur secteur d'activité
Une étude de Microsoft liste les 40 emplois les plus vulnérables à l'intelligence artificielle et la rédaction y figure. C’est en droite ligne avec cet état de choses que de plus en plus de témoignages d’acteurs de la filière font surface. De façon résumée, l’intelligence artificielle provoque la mise en touche d’un grand nombre d’intervenants de la filière. Les plus chanceux se retrouvent à jouer leur rôle de formateurs de la même IA qui finit par provoquer leur licenciement car devenue suffisamment bonne pour les remplacer.
C’est ainsi que Jacques Reulet II, initialement chef des opérations de support, a vu son travail se transformer en formateur d'IA, avant la survenue de son licenciement en novembre 2025 parce que l'intelligente artificielle était devenue suffisamment compétente pour le remplacer. C’est une situation similaire à celle de Benjamin Miller (un nom d’emprunt) qui était à la tête d’une équipe de plus de 60 rédacteurs et éditeurs au début de l’année 2023. Le chef de l’entreprise lui a ensuite fait part de son intention de s’appuyer sur l’intelligence artificielle. Résultat : introduction d’un système automatisé au courant de l’année 2023, mise en touche de la plupart des membres de son équipe au cours de la même période et introduction d’un volet prise en charge de l’IA dans la charge de travail des employés restants.
The transition to the new world of work is coming, but it will likely be less smooth than hoped.
— Chubby♨️ (@kimmonismus) December 14, 2025
Creative and writing jobs are mostly done.
"The drop off from 2022 to 2023 was BAD. The drop off from 2023 to 2024 was CATASTROPHIC"
I am absolutely in favor of AI taking over… pic.twitter.com/fKImw37f5e
Le tableau qui ne devrait pas surprendre fait en effet suite à des prédictions selon lesquelles les entreprises préfèreront les personnes capables de se servir de l’intelligence artificielle pour plus de productivité. La manœuvre leur permet de réduire les coûts, d’après les retours des chefs d’entreprises sur le sujet.
You are training your AI replacements. Count on it.
— Source Code (@GravityDarkAge) December 14, 2025
Oligarchs view us as they view livestock. We are nothing to them.
Néanmoins, une étude affirme que les humains restent moins chers que l'IA dans la grande majorité des emplois
Une étude des chercheurs du laboratoire d'informatique et d'intelligence artificielle (CSAIL) du MIT vise à remettre les pendules à l'heure en ce qui concerne les prédictions relatives à l'IA et à l'emploi. Selon le rapport, la main-d'œuvre humaine peut accomplir certains travaux à moindre coût que les systèmes de vision par ordinateur. Les chercheurs ont interrogé des travailleurs dans le but de déterminer les capacités dont les ordinateurs auraient besoin pour accomplir leurs tâches, ont additionné le coût de la construction et de l'installation de tels systèmes d'IA, puis ont comparé ce coût aux salaires des travailleurs humains.
Selon les chercheurs du MIT, les inquiétudes suscitées par l'IA résultent de l'utilisation généralisée de la notion d'"exposition à l'IA", c'est-à-dire de la classification des tâches professionnelles en fonction de leur potentiel d'automatisation. Le problème de cette correspondance entre les capacités de l'IA et ce qui est nécessaire pour effectuer une tâche spécifique est double : la non-prise en compte de la "viabilité économique" de l'IA et l'amalgame entre l'automatisation totale et le remplacement des travailleurs qui en résulterait, et l'automatisation partielle qui pourrait se traduire par une augmentation du travail.
La conclusion de l'étude est la suivante : « nous constatons qu'aux coûts actuels, les entreprises américaines choisiraient de ne pas automatiser la plupart des tâches visuelles exposées à l'IA, et que seulement 23 % des salaires versés aux travailleurs pour les tâches visuelles seraient intéressants à automatiser. Même avec une diminution annuelle des coûts de 50 %, il faudra attendre 2026 pour que la moitié des tâches de vision présentent un avantage économique pour les machines. Et d'ici 2042, il existera encore des tâches exposées à la vision par ordinateur, mais pour lesquelles la main-d'œuvre humaine aura l'avantage ».
Les machines dotées de capteurs et de caméras exécutant des algorithmes d'IA peuvent être coûteuses à former, à déployer et à entretenir, et ne sont pas toujours rentables si elles n'effectuent qu'une tâche particulière. Un exemple cité dans le document concerne les évaluations d'assurance qualité qui inspectent les articles pour en détecter les défauts et les mettre au rebut. En outre, une boulangerie pourrait employer et former un système de vision par ordinateur pour vérifier si les ingrédients qu'elle utilise sont périmés. Le rapport estime que seulement 6 % du travail d'un boulanger consiste à vérifier la qualité des aliments.
Si une petite entreprise emploie cinq boulangers payés chacun environ 48 000 dollars par an, chaque travailleur est payé 2 280 dollars par an pour inspecter les ingrédients. Si l'on multiplie ce chiffre par cinq, on obtient 14 400 dollars. D'après les estimations, l'IA ne peut pas battre ce coût. « Cela indique une intégration plus progressive de l'IA dans divers secteurs, contrairement à l'hypothèse souvent avancée d'un déplacement rapide des emplois induit par l'IA », a expliqué Neil Thompson, coauteur de l'étude et chercheur principal au CSAIL. L'équipe a analysé 420 tâches de vision et a interrogé 5 à 9 travailleurs pour chaque tâche.
La réduction du coût de développement des systèmes d'IA et/ou du coût de déploiement de l'IA (en augmentant l'échelle, éventuellement en utilisant une plateforme d'IA en tant que service) permettrait de diminuer ces coûts. Toutefois, selon les chercheurs, "même avec une baisse rapide des coûts de 20 % par an, il faudrait encore des décennies pour que les tâches de vision par ordinateur deviennent économiquement rentables pour les entreprises". Mais ce n'est pas tout. L'équipe de recherche affirme que leurs conclusions s'appliquent également à l'IA générative ou à l'automatisation des tâches liées au langage.
Source : Blood in the machine
Et vous ?
Que pensez-vous de la conclusion de l’étude selon laquelle les humains restent moins chers que l'IA dans la grande majorité des emplois ? Est-elle cohérente avec la réalité dont vous êtes au fait ?Voir aussi :
ChatGPT, l'outil d'IA, s'attaque à vos emplois, les emplois qui seraient mal payés par Amazon, la technologie d'OpenAI serait plus performante que les travailleurs humains
L'IA ne remplacera pas tous les emplois de sitôt. Des chercheurs notent que les modèles d'IA sont encore coûteux à exécuter et produisent souvent des erreurs
25 % des chefs d'entreprise prévoient de remplacer les travailleurs humains par l'IA cette année, 60 % des chefs d'entreprise considèrent l'IAG comme ayant le potentiel d'améliorer l'efficacité
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