Le WSJ confie la gestion d’un distributeur automatique à un agent d’IA d’Anthropic et ce dernier perd des centaines de dollars
L’occasion pour des observateurs de rappeler que l’IA n’est pas intelligenteAnthropic a laissé son IA Claude gérer un distributeur automatique dans la salle de rédaction du Wall Street Journal pendant trois semaines. C’était dans le cadre d'un test de résistance interne appelé Project Vend et l'expérience s'est soldée par une perte financière après des manipulations des journalistes afin d’amener le bot à perdre toute sa marchandise. Le tableau n’a pas manqué de susciter des rappels d’observateurs pour lesquels IA n’est rien de plus qu’un terme marketing au stade actuel de l’évolution de cette technologie.L'IA, surnommée Claudius, était programmée pour commander des marchandises, fixer les prix et répondre aux demandes des clients via Slack. Elle disposait d'un solde initial de 1000 dollars et d'une autonomie lui permettant d'effectuer des achats individuels jusqu'à 80 dollars. En quelques jours, les journalistes du WSJ l'ont amené via diverses manipulations à faire chuter tous les prix à zéro.
Le bot a ensuite approuvé l'achat d'une PlayStation 5 et de bouteilles de vin Manischewitz, qui ont tous été distribués par la suite. L'entreprise a terminé avec un déficit de plus de 1000 dollars. Anthropic a lancé une deuxième version avec un bot distinct nommé Seymour Cash pour superviser Claudius. Les journalistes ont mis en scène un faux coup d'État dans la salle du conseil d'administration à l'aide de documents PDF falsifiés et les deux agents d’IA ont accepté les documents de gouvernance d'entreprise falsifiés comme étant légitimes.
Logan Graham, responsable de l'équipe Frontier Red d'Anthropic, a déclaré que ce chaos représentait une feuille de route pour l'amélioration plutôt qu'un échec.
La liste de Gartner à propos des fausses idées reçues sur l’intelligence artificielle reste donc valableMythe n°1 : l’intelligence artificielle fonctionne de la même façon que le cerveau humain

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Gartner
L'intelligence artificielle est une discipline du génie informatique. Dans son état actuel, il s'agit d'outils logiciels destinés à résoudre des problèmes. Bien que certaines formes d'IA puissent donner l'impression d'être intelligentes, il serait irréaliste de penser que l'IA actuelle est similaire ou équivalente à l'intelligence humaine.
Certes, l’apprentissage machine – une catégorie d’IA – est inspiré du fonctionnement du cerveau, mais la firme d’analytique se veut claire : le cerveau reste le cerveau. « La règle avec l'IA aujourd'hui est qu'elle résout une tâche extrêmement bien, mais si les conditions ne changent que très peu, c’est l’échec », rapporte la firme d’analytique des propos d’un intervenant de la sphère.
Mythe n° 2 : les machines intelligentes apprennent d’elles-mêmes

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Une intervention humaine est nécessaire pour développer une machine ou un système basé sur l'IA. La participation peut provenir de scientifiques expérimentés dans le domaine des données humaines qui exécutent des tâches telles que la définition du problème, la préparation des données, la détermination des ensembles de données appropriés, l'élimination des biais potentiels dans les données de formation et, surtout, la mise à jour continue du logiciel pour permettre l'intégration des nouvelles connaissances et données dans le prochain cycle de formation.
Mythe n° 3 : l’intelligence artificielle peut être exempte de biais

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Gartner
Chaque IA s'appuie sur des données, des règles et des contributions additionnelles venant d'experts humains. Il vient donc que l’IA peut exhiber des biais qu’elle tient de ceci que c’est l’humain (et ses préjugés) qui la conçoit.
Dans sa publication la firme d’analytique souligne qu’avec l’IA, l’un des axes de bataille est celui de l’élimination des biais. Tenez par exemple, en entraînant une intelligence artificielle uniquement avec des images morbides il est possible d’en faire une IA psychopathe.
Cela s’est vu avec Norman, une intelligence artificielle mise sur pied par des chercheurs du Massachussets Institute Of Technology pour attirer l’attention sur ce problème. Gartner prescrit la diversification des jeux de données et même des équipes de développement pour minimiser les biais au maximum.
Mythe n° 4 : l'IA ne remplacera que les tâches répétitives qui n'exigent pas de diplôme d'études supérieures.

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Gartner
L’intelligence artificielle permet aux entreprises de prendre des décisions plus éclairées au travers des prédictions, des classifications et des regroupements. Ces aptitudes ont permis aux solutions basées sur l’intelligence artificielle d’assurer la prise en charge des taches banales, mais dans le même temps de provoquer une augmentation des taches complexes.
Un exemple est celui de l’utilisation de l’intelligence artificielle dans le domaine de l’imagerie médicale. Une application de radiographie pulmonaire basée sur l'IA permet de détecter les maladies plus rapidement que les radiologues. Dans le secteur de la finance et de l'assurance, les robots-conseillers sont utilisés pour la gestion du patrimoine ou la détection des fraudes. Ces capacités n'éliminent pas la participation humaine à ces tâches, mais vont déplacer leur intervention vers des cas cas inhabituels. Avec la pénétration grandissante de l’intelligence artificielle dans le milieu du travail, les chefs d'entreprise et les responsables IT devraient adapter les profils d'emploi et la planification des capacités et offrir des options de recyclage au personnel en place.
De façon brossée, il est question pour Gartner de dire que l’intelligence artificielle va créer plus d’emplois qualifiés que ceux moins qualifiés qui sont appelés à disparaître. Un travailleur sur cinq affectés à des tâches non routinières aura besoin d’une intelligence artificielle pour accomplir son travail,
d’après des prévisions de la firme pour 2020.
Mythe nº 5 : Les entreprises n'ont pas toutes besoin d'une stratégie d'IA

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Gartner
Chaque organisation devrait considérer l'impact potentiel de l'IA sur sa stratégie et examiner comment cette technologie peut être appliquée aux problèmes opérationnels de l'organisation. À bien des égards, éviter l'exploitation de l'IA revient à renoncer à la phase suivante de l'automatisation, ce qui, en fin de compte, pourrait désavantager les organisations sur le plan concurrentiel.
Voilà qui balise bien le chemin dans la compréhension de ce qu’il est possible de faire avec cet ensemble de techniques que l’on regroupe sous le nom d’IA. Dans un publication parue sur France TV en janvier, Luc Julia, l’un des inventeurs de l’assistant vocal Siri d’Apple, actuel vice-président innovation de Samsung Monde, et directeur du laboratoire de recherche en IA de Samsung, a lui aussi tenu à mettre les points sur les i. Il en ressortait que l’expert est d’avis que l’IA qu’on cite désormais à tous bouts de champs n’existe pas et relève plus de « l’argument marketing ». « La machine ne crée pas, ne réfléchit pas et les humains conservent pleinement la main sur ces techniques »,
avait-t-il lancé.
Et vous ?
Lequel de ces mythes sur l’IA est le plus pertinent ? Pourquoi ?

Y a-t-il un mythe sur l’intelligence artificielle qui manque à l’appel sur cette liste ?

« IA » : plus un sigle marketing qu’autre chose ?
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