
Depuis le début de l’affaire, Amazon s’est exprimé en faveur du mouvement Black Lives Matter. Le 3 juin, l’entreprise a notamment annoncé un don de 10 millions de dollars à plusieurs organisations qui soutiennent les opportunités économiques, l’éducation et la justice pour les Afro-Américains. Mais de nombreuses voix ont continué à demander plus de mesures. L’Union américaine pour les libertés civiles (ACLU), une association à but non lucratif, est par exemple revenue sur l’utilisation de Rekognition par la police. En juillet 2018, l’association avait déjà mené un test pour simuler la manière dont les forces de l’ordre utilisaient le logiciel. Ce dernier avait alors identifié 28 membres du Congrès comme étant des criminels.
« Nous mettons en place un moratoire d'un an sur l'utilisation par la police de la technologie de reconnaissance faciale d'Amazon. Nous continuerons à permettre à des organisations comme Thorn, le Centre international pour les enfants disparus et exploités, et Marinus Analytics d'utiliser Amazon Rekognition pour aider à sauver les victimes de la traite des êtres humains et à réunir les enfants disparus avec leurs familles », a déclaré la société dans un billet de blog.
« Nous avons plaidé pour que les gouvernements mettent en place des réglementations plus strictes pour régir l'utilisation éthique de la technologie de reconnaissance faciale, et ces derniers jours, le Congrès semble prêt à relever ce défi. Nous espérons que ce moratoire d'un an donnera au Congrès suffisamment de temps pour mettre en œuvre des règles appropriées, et nous sommes prêts à apporter notre aide si on nous le demande », a ajouté Amazon.
Cette déclaration intervient un jour après celle d’IBM, annonçant son retrait du marché de la reconnaissance faciale, étant donné qu’elle sert au profilage racial.
En réaction à l'annonce d’Amazon, Nicole Ozer, directrice de la technologie et des libertés civiles pour une branche californienne de l’ACLU, a déclaré : « Il a fallu deux ans à Amazon pour en arriver là, mais nous sommes heureux que la société reconnaisse enfin les dangers que la reconnaissance représente pour les communautés noires et brunes et, plus largement, pour les droits civils ».
« La menace que représente cette technologie de surveillance pour nos droits et libertés civiles ne disparaîtra pas en un an. Amazon doit s'engager à respecter un moratoire général sur l'utilisation de la reconnaissance faciale par les forces de l'ordre jusqu'à ce que les dangers soient totalement éliminés, et doit faire pression sur le Congrès et les assemblées législatives de tout le pays pour qu'ils fassent de même. Elle doit également s'engager à cesser de vendre des systèmes de surveillance comme Ring, qui alimentent la surveillance excessive des communautés de couleur », a-t-elle ajouté.
Par ailleurs, Nicole Ozer a également demandé à Microsoft et à d’autres sociétés de faire de même « pour aller vers le bon côté de l’histoire ».
Sources : Amazon, ACLU
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