Aujourd’hui, les dirigeants d’entreprises sont de plus en plus nombreux à mettre en place l'infrastructure nécessaire pour déployer la puissance de l’IA au sein de leurs organisations. Cependant, outre l’infrastructure, il y a d’autres choses qui sont aussi importantes, dont les données, la puissance de calcul, un écosystème d’innovation sain et en particulier, le talent. Il est un acteur important sans lequel la recherche ne peut se faire. Quels sont les pays qui hébergent le plus de chercheurs en IA ? Quels sont les pays qui en forment le plus ? Quels pays attirent le plus de talents de l’IA ?
Pour répondre à ces différentes questions, voici un ensemble unique et riche de données sur les chercheurs en IA. Les données de l’ensemble sont issues de la conférence NeurIPS (Neural Information Processing Systems) 2019 et portent sur les chercheurs dont les articles ont été acceptés lors de conférence. Ces données sont utilisées comme un indicateur de l'élite des chercheurs en IA. L’analyse porte sur les chercheurs de haut niveau, car ce groupe est le plus susceptible de montrer la voie dans de nouveaux domaines de recherche potentiellement révolutionnaires.
Il est également le plus susceptible d'appliquer l'IA à des problèmes réels très complexes. Pour sa conférence de décembre 2019, le NeurIPS a vu un nombre record de 15 920 chercheurs soumettre 6 614 articles, avec un taux d'acceptation de 21,6 %.
Où travaillent aujourd'hui les meilleurs chercheurs en IA ?
Le tri des données issues du NeurIPS 2019 a révélé que les États-Unis ont une grande avance sur tous les autres pays en matière de recherche de pointe sur l'IA, avec près de 60 % (59 % de l’ensemble) des chercheurs de pointe travaillant pour des universités et des entreprises américaines. La Chine vient en deuxième position, hébergeant 11 % des chercheurs de haut niveau dans le domaine de l’IA. La troisième marche du podium revient à l’Europe qui abrite 10 % des chercheurs de point de sur l’IA, suivie par le Canada avec 6 % et le Royaume-Uni avec 4 %. Enfin, les 10 % restant sont partagé par les autres pays, notamment en Asie et en Océanie.
Il y a principalement les pays tels que l’Australie, l’Iran, l’Inde et l’Israël. Notons que les affiliations nationales sont basées sur les sièges des institutions dans lesquelles les chercheurs travaillent actuellement. La grande avance des États-Unis sur les autres pays en matière de recherche de pointe sur l'IA repose sur le fait qu'ils attirent des talents internationaux. Les données de l’ensemble montrent que plus des deux tiers des chercheurs de haut niveau en IA qui travaillent aux États-Unis ont obtenu des diplômes de premier cycle dans d'autres pays.
D'où viennent les meilleurs chercheurs en IA ?
Le jeu de données a révélé que la Chine est le pays qui fournit le plus de talents de premier plan pour la recherche en IA. La Chine est la principale source de chercheurs de haut niveau, 29 % d'entre eux ayant obtenu un diplôme de premier cycle dans ce pays. Mais la majorité de ces chercheurs chinois (56 %) vont ensuite étudier, travailler et vivre aux États-Unis. Les États-Unis sont le second fournisseur de chercheurs de haut niveau pour la recherche en IA. Le jeu de données a révélé qu’environ 20 % d’entre eux ont obtenu leurs diplômes de premier cycle dans ce pays.
Les États-Unis constituent à la fois le pays qui attire le plus de chercheurs étrangers de haut niveau en IA, mais ils apparaissent aussi comme le pays qui rémunère le plus ces talents. Par exemple, OpenAI, une organisation à but non lucratif qui fait de la recherche sur l'IA, a dépensé environ 11 millions de dollars dans sa première année, avec plus de 7 millions de dollars consacrés aux salaires et autres avantages sociaux. Il employait 52 personnes en 2016. En 2016, le laboratoire aurait payé à son meilleur chercheur Ilya Sutskever plus de 1,9 million de dollars. Mais ce n’est pas tout.
Il a versé à un autre chercheur de premier plan, Ian Goodfellow, plus de 800 000 dollars. Les spécialistes de l’IA qui ont peu ou pas d'expérience dans l'industrie peuvent gagner entre 300 000 dollars et 500 000 dollars par an en salaires et en actions. Les États-Unis sont également un pays qui consacre d’énormes budgets pour la recherche en IA, autant de choses qui attirent les talents de premier ordre. Dans le pays, l'État et les entreprises du secteur privé consacrent des milliards de dollars à la recherche en IA chaque année comparativement au reste du monde.
La Chine emboîte le pas aux USA avec également des milliards de dollars éjectés dans la recherche sur les technologies et les applications de l’IA tous les ans. Pendant ce temps, en France, le gouvernement, qui souhaite faire du pays un champion mondial de l’IA, prévoit seulement 665 d’euros pour la recherche sur l’IA sur 5 ans (Plan Cédric Villani de 2018), ce qui est un investissement insignifiant par rapport aux sommes investies par les pays asiatiques et américains dans le domaine chaque année. Pour en revenir à la liste des principaux fournisseurs de talents de haut niveau en IA, l’Europe est juste derrière les États-Unis.
Il compte pour 18 % d’entre eux, l’Inde pour 8 % et le Canada pour 5 %. Le Royaume-Uni a apporté 4 % de ces chercheurs sur le marché, et l’Iran et l’Israël ont chacun apporté 3 %. Les 10 % restant ont obtenu leur diplôme de premier cycle dans d’autres pays du monde. Rappelons une fois encore que les affiliations aux pays sont basées sur le pays où le chercheur a reçu son diplôme de premier cycle.
D'où viennent les chercheurs en IA qui travaillent pour les institutions américaines ?
L’analyse des données a montré que 31 % des chercheurs de haut niveau travaillant dans les institutions américaines ont été formés à l’intérieur du pays. Autrement dit, ils ont obtenu leur diplôme de premier cycle dans une école nationale. En plus de cela, environ 27 % de chercheurs en IA viennent de la Chine, ce qui montre encore une fois qu’une grande partie des talents de premier plan chinois migrent vers les États-Unis après leur diplôme de premier cycle. L’Inde et l’Europe ont chacun 11 % de leurs chercheurs de premier en IA travaillant au sein des institutions américaines.
Dans cette classe, on retrouve 4 % d’Iraniens, 3 % de Canadiens et 10 % de ressortissants d’autres pays. Par ailleurs, le jeu de données a montré que la proportion de documents de recherche de haut niveau sur l'IA dont les coauteurs viennent de différents pays est de 64 %.
Où les étudiants travaillent-ils après avoir terminé leurs études supérieures ?
Le jeu de données a révélé que presque la totalité des étudiants chinois en doctorat d'IA restait travailler aux États-Unis après avoir terminé leurs études supérieures dans le pays, soit 88 %. Selon l’analyse, seulement 10 % d’entre eux retournent travailler au sein d’organisations chinoises et 2 % vont ailleurs dans le monde. Dans le cas des étudiants d’autres nationalités, 85 % d’entre eux restent travailler aux États-Unis, tandis que 15 retournaient travailler dans leur pays d’origine ou ailleurs. Cela signifie en effet que la majorité des talents de premier plan aux États-Unis sont des immigrés.
Où les chercheurs d'élite (0,5 % des meilleurs) en IA ont-ils obtenu leur diplôme de premier cycle ?
C’est l’Amérique du Nord qui a fourni le plus de diplômés avec 40 % de tous les diplômés de cet ensemble, mais encore une fois, les États-Unis arrivent en tête de liste. Environ 35 % des chercheurs du top 0,5 % ont obtenu leur diplôme dans une école du pays et seulement 5 % viennent du Canada. Sur le continent asiatique, l’Inde arrive en premier avec 12 % des diplômés, suivie par la Chine avec 10 % et l’Israël avec 7 %. En Europe, seulement la France et l’Allemagne ont pu s’illustrer dans ce classement des élites. La France a diplômé 6 % de ces chercheurs et l’Allemagne 3 %.
Les 22 % des chercheurs restants de ce classement viennent d’autres endroits du globe. En outre, les données ont aussi permis de savoir où travaillent aujourd'hui ces chercheurs en IA considérés comme les élites. Une nouvelle fois, les États-Unis arrachent la plus grande part. Le pays emploie 65 % de ces chercheurs contre 10 % pour le Canada. En Europe, c’est la France qui emploie le plus grand nombre de ces chercheurs, soit 8 % contre 6 % pour le Royaume-Uni et 3 % pour les Pays-Bas. Cinq pour cent (5 %) d’entre eux travaillent en Israël et les 4 % restants dans le reste du monde.
Les 25 meilleures institutions pour la recherche sur l'IA de haut niveau
Les données issues de la conférence NeurIPS 2019 ont permis de dresser une liste des 25 meilleures organisations pour la recherche sur l’IA de haut niveau. Cela regroupe principalement les entreprises du secteur privé, les universités et les laboratoires de recherche. Et pour les institutions ayant plusieurs succursales ou subdivisions, les publications ont été regroupées sous l'institution mère. Par exemple, les articles de Google, Google Brain et DeepMind sont tous crédités à Google. Dans ce classement, seules des institutions américaines composent le top 5.
Google s’est avéré être l’institution idéale pour mener des recherches de haut niveau sur l’IA, il est donc en tête de la liste avec près de 90 publications acceptées. Il est suivi par l’université Stanford, l’université Carnegie Mellon, le MIT et Microsoft. Chacune des institutions de ce top 5 a vu plus de 40 de leurs travaux de recherche acceptés lors de la conférence NeurIPS 2019, sauf Microsoft qui en a fait moins. Le Royaume est représenté dans ce classement par l’université d’Oxford avec un peu plus de 20 publications. La France quant à elle est représentée dans cette liste par l’INRIA (Institut national de recherche en informatique et en automatique) pour un peu moins de 20 articles.
La Suisse est le seul pays en Europe qui a pu placer deux organisations dans ce top 25. Elle est représentée par l’ETH Zurich (École polytechnique fédérale de Zurich) et l’EPFL (École polytechnique fédérale de Lausanne) pour un peu plus de 20 publications pour les deux. Ce top 25 des institutions les mieux cotées pour mener des recherches de haut niveau en IA est largement dominé par les institutions américaines. La Chine ne compte que deux universités dans le lot et le Canada n’est représenté que par l’université de Toronto.
Source : Macro Polo
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Une analyse qui porte sur les chercheurs de haut niveau
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Une analyse qui porte sur les chercheurs de haut niveau
Le , par Bill Fassinou
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