C’est d’ailleurs pour cela que sa société Neuralink travaille sur des interfaces cerveau – machine à insérer dans le crâne pour préparer l’humanité à un « funeste » futur où les robots domineront sur elle. Celles-ci sont en principe prêtes depuis la mi-parcours de l’année 2019 pour des tests sur les humains. L’entreprise continue de jouer la carte de la sûreté en menant des tests sur des animaux. Le dernier portait sur un singe qui a reçu un implant cérébral. Grâce à ce dernier, il peut jouer aux jeux vidéo en faisant usage de son esprit. La société californienne Synchron a déjà effectué des essais d’implants cérébraux de la taille de trombones sur des patients humains. Ces derniers ont ainsi pu effectuer des clics et des saisies sur ordinateur sans lever le doigt.
« Ça fait dix ans que je lance cette alerte. Nous devrions nous inquiéter de la direction que prend l'intelligence artificielle. Les personnes que je vois se tromper le plus sur ce sujet sont celles qui sont très intelligentes, ce, parce qu'elles ne peuvent pas imaginer qu'un ordinateur puisse être beaucoup plus intelligent qu'elles. C'est la faille de leur raisonnement. Elles sont juste beaucoup plus bêtes qu'elles ne le pensent », lançait Elon Musk dans une de ses précédentes sorties.
De 2017 (où Elon Musk affirmait que l’intelligence artificielle est un risque fondamental pour l’humanité) à 2020 en passant par 2019 (où il a déclaré que l’IA est bien plus dangereuse que l’arme nucléaire), la position du milliardaire de la Tech. sur la question reste donc constante. Les craintes d’Elon Musk portent notamment sur ceci que les avancées dans la filière pourraient déboucher sur une intelligence artificielle dite générale (AGI). Ce serait alors la porte ouverte sur l’accomplissement de l’apocalypse. Des équipes de recherche comme celle d’OpenAI sont lancées sur ce couloir. Si l’on se réfère à des retours de scientifiques œuvrant dans le domaine, l’AGI pourrait nous tomber dessus dans 5 à 10 ans.
Les machines seraient alors dotées de « bon sens. » Au stade d’intelligence artificielle générale, elles seraient capables de réflexion causale, c’est-à-dire de cette capacité à raisonner sur « le pourquoi les choses se produisent. » C’est ce palier que les équipes de recherche dans le domaine visent. En attendant d’y être, l’intelligence artificielle actuelle fait montre de limites importantes. Bien qu’on s’appuie déjà sur celle-ci pour diagnostiquer des maladies, effectuer des traductions ou encore transcrire des paroles, le fait est qu’elle peut être mise en déroute par des cas de figure pour lesquels elle n’a pas été entraînée au préalable. À titre d’illustration, un système d’intelligence artificielle entraîné pour identifier des chats doit passer par un autre processus d’apprentissage pour pouvoir servir à la reconnaissance de chiens, ce, avec le risque de perdre une partie de l’expertise acquise sur la tâche initiale.
Les dérives à ce stade de l’avancée en matière d’intelligence artificielle sont déjà palpables. Au début du mois en cours, le laboratoire de recherche en informatique et intelligence artificielle du MIT a annoncé la mise hors ligne de façon permanente d’un énorme jeu de données qui a mené à des systèmes d’IA qui usent d’insultes racistes et misogynes. Le fameux problème du biais des données fournies aux intelligences artificielles (lors de leur phase d’entraînement) reprenait alors un coup de neuf. La même institution avait déjà illustré ce problème de biais de données fournies aux IA au travers de Norman – la première intelligence artificielle psychopathe. Les données utilisées pour l’entraînement de cette IA ont été tirées de l’une des sections de Reddit les plus obscures, « consacrée à documenter et observer la réalité dérangeante de la mort. » Le nom de ce “subreddit” n’a pas été cité, mais on sait qu’il sert d’endroit où des internautes partagent des vidéos choquantes décrivant des événements où des personnes trouvent la mort. Norman a donc été exposé à des images ultra-violentes, ce qui explique les tendances psychopathes de l’IA qui voit tout d’une perspective sépulcrale.
Dans cette catégorie d’IA biaisées, on retrouve un algorithme de reconnaissance faciale qui a, par « erreur », conduit Robert Julian-Borchak Williams, un Afro-Américain, à gérer des démêlés avec la justice.
Après, la question est de savoir si les dérives ne pourraient pas être pires avec une intelligence artificielle générale. La pire d’entre toutes serait que la machine finisse par se retourner contre son créateur. Chaque année, le Saint-Père demande aux catholiques du monde entier de dédier une intention de prière spécifique pour chaque mois. Pour le mois de novembre 2020, le Pape François a demandé de prier pour que les progrès de la robotique et de l’intelligence artificielle soient toujours au service de l’humanité. Son appel redonne un coup de neuf aux questionnements sur la possibilité que la situation inverse se produise : une humanité dominée par la machine comme prédit par de nombreuses productions cinématographiques à l’instar de Terminator, Matrix ou encore i-Robot.
Et vous ?
Quelle pertinence trouvez-vous aux différents propos d’Elon Musk en lien avec l’intelligence artificielle ? Sont-ils plus sensationnalistes qu’autre chose ?
Le fait qu’il n’y ait pas d’AGI pour le moment annule-t-il les prédictions d’Elon Musk ?
Est-il impossible que la recherche en la matière aboutisse à l’intelligence artificielle générale ?
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