
quant à leurs droits, leur rémunération et leur créativité
Le débat sur l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) dans le domaine du cinéma et de la télévision, sera au cœur des négociations entre le syndicat des acteurs SAG-AFTRA et les studios hollywoodiens à partir du 7 juin 2023. L’IA permet de créer des fausses bandes-annonces, des doublures numériques et des scénarios générés par des algorithmes, ce qui suscite des inquiétudes chez les acteurs et les scénaristes quant à leurs droits, leur rémunération et leur créativité.
Le syndicat des acteurs SAG-AFTRA veut négocier avec les studios pour protéger les droits et les revenus de ses membres face à cette technologie émergente. L’IA peut être utilisée pour modifier l’apparence ou le mouvement des lèvres des acteurs pour les adapter à différentes langues. Des acteurs et des représentants du syndicat expriment leurs craintes et leurs revendications sur l’usage de l’IA dans l’industrie cinématographique.
Le texte donne l’exemple de fausses bandes-annonces réalisées avec l’IA qui imitent le style du réalisateur Wes Anderson et mettent en scène des stars comme Bill Murray ou Scarlett Johansson dans des adaptations de Star Wars, Harry Potter ou Le Seigneur des anneaux. Ces vidéos ont été produites sans l’accord ni la participation des acteurs et des réalisateurs concernés.
Le texte rapporte également les propos de Duncan Crabtree-Ireland, le négociateur en chef du SAG-AFTRA, qui affirme que le syndicat veut s’assurer que ses membres peuvent contrôler l’utilisation de leurs « doublures numériques » et être correctement rémunérés par les studios. Il souligne que le nom, le visage, la voix et la personnalité des acteurs sont leur « fonds de commerce » et qu’il n’est pas juste que les studios en profitent sans les compenser équitablement.
Les techniques de création de « jumeaux numériques » sont capables depuis longtemps de répliquer à la perfection des objets, des machines, et même des humains sous la forme d’avatars. Des doubles virtuels qui annoncent sans aucun doute la prochaine grande révolution des usages du numérique.
Le texte mentionne aussi les cas de Tom Cruise et Keanu Reeves, qui ont fait l’objet de deepfakes - des vidéos réalistes mais fabriquées par l’IA - largement diffusées sur internet. Reeves a qualifié la technologie de « effrayante », notamment parce qu’elle peut être utilisée sans le consentement des acteurs. Le réalisateur James Cameron estime que l'intelligence artificielle est peut-être en passe de rendre réels des événements similaires à ceux de Terminator.
Le réalisateur : « Je pense que l'IA peut être géniale, mais qu'elle pourrait aussi littéralement être la fin du monde. Le réalisateur oscarisé s'est également interrogé : « Et voulons-nous vraiment nous battre contre quelque chose de plus intelligent que nous, qui n'est pas nous, dans notre propre monde ? Je ne pense pas. »
L’intérêt pour l’IA générative a explosé mondialement après le lancement en novembre 2022 de ChatGPT, l’application la plus rapide à se développer de tous les temps, soutenue par Microsoft Corp et OpenAI. Les régulateurs américains et européens ont exigé des garde-fous pour prévenir la désinformation, les biais, la violation des droits d’auteur et l’atteinte à la vie privée.
ChatGPT est peut-être devenu l'application à la croissance la plus rapide de l'histoire après avoir atteint 100 millions d'utilisateurs actifs mensuels, ou MAU, fin janvier, selon un rapport du géant bancaire suisse UBS. Le chatbot appartenant à OpenAI a dépassé les 100 millions de MAU un peu plus de deux mois après son lancement – battant confortablement les vitesses de croissance des principales applications comme TikTok et Instagram, selon la note d'UBS.
ChatGPT est un grand modèle de langage général (LLM) développé récemment par OpenAI, une société d'intelligence artificielle basée à San Francisco, connue pour son célèbre DALL-E, un modèle d'apprentissage profond qui génère des images à partir d'instructions textuelles appelées « prompts ».
Alors que la classe précédente de modèles d'intelligence artificielle était principalement constituée de modèles d'apprentissage profond (Deep Learning, DL), conçus pour apprendre et reconnaître des modèles dans les données, les LLM sont un nouveau type d'algorithme d'intelligence artificielle formé pour prédire la probabilité d'une séquence de mots donnée en fonction du contexte des mots qui la précèdent.
Ainsi, si les LLM sont formés sur des quantités suffisamment importantes de données textuelles, ils sont capables de générer de nouvelles séquences de mots jamais observées auparavant par le modèle, mais qui représentent des séquences plausibles basées sur le langage humain naturel.
L’outil d’IA générative a pris le monde d'assaut depuis son lancement, avec son habileté à écrire des essais, des articles, des poèmes et du code informatique en quelques secondes seulement. Ce qui n’a pas manqué de soulever quelques inquiétudes, y compris dans les écoles, où les enseignants craignent que la plateforme d'OpenAI ne soit utilisée par les élèves pour faire du plagiat.
À Lyon par exemple, un professeur a remarqué de curieuses similitudes dans les copies rendues par la moitié de ses étudiants ; il leur avait donné une semaine pour rédiger leurs devoirs. Si les mots différaient, leurs structures démonstratives et leurs exemples sont restés constamment les mêmes. C’est en se renseignant auprès de ses élèves que l’un d’eux a fini par avouer l’utilisation de ChatGPT dans la rédaction.
À en croire des témoignages de professeurs d'université, les étudiants confient à ChatGPT la résolution de leurs devoirs de maison, notamment en dissertation. « Le monde universitaire n'a rien vu venir. Nous sommes donc pris au dépourvu », explique Darren Hudson Hick, professeur adjoint de philosophie à l'université Furman.
Plus encore, les pasteurs ont utilisé ChatGPT afin de rédiger des sermons, mais certains prêtres affirment que les ordinateurs ne reproduisent pas la passion d'une véritable prédication. « Une nouvelle aussi bouleversante doit être délivrée par un humain, en personne », a déclaré un prêtre.
Le texte décrit enfin quelques scénarios envisagés par les acteurs et les scénaristes dans lesquels les studios pourraient essayer de réduire les coûts et d’augmenter les revenus en utilisant l’IA générative, qui peut produire du nouveau contenu à partir de matériel existant. Il cite l’exemple de Leland Morrill, un acteur qui dit avoir travaillé sur des plateaux où il était entouré de caméras prenant des photos sous tous les angles. Il craint que ce type de contenu ne serve à créer le reste du personnage sans sa présence ni son salaire.
Source : Vidéos




Voir aussi :



Vous avez lu gratuitement 6 articles depuis plus d'un an.
Soutenez le club developpez.com en souscrivant un abonnement pour que nous puissions continuer à vous proposer des publications.
Soutenez le club developpez.com en souscrivant un abonnement pour que nous puissions continuer à vous proposer des publications.