C'est en décembre 2019 que Sergey Brin et Larry Page, cofondateurs de Google, ont décidé de quitter la direction d'Alphabet, société mère de Google. Larry Page a démissionné de son poste de PDG d'Alphabet, tandis que Sergey Brin a quitté son poste de président. Cependant, les deux cofondateurs sont restés des actionnaires importants de l'entreprise et ont continué à exercer une influence significative sur les décisions stratégiques.
En tant que président de Google puis de la société mère Alphabet, Sergey Brin a été un moteur majeur derrière plusieurs projets de recherche et d'innovation de l'entreprise. Il a été impliqué dans le développement de Google Search, Google Maps, Google Glass, et d'autres projets novateurs qui ont contribué à la diversification de l'entreprise.
Aujourd'hui, le monde est en train de connaitre une petite révolution technologique avec les grands modèles de langage, mais Google, reconnu comme un des leaders mondiaux de l'IA, semble à la traîne. Pour rattraper son retard, l'entreprise est en train de développer un nouveau système supposé être plus performant que ChatGPT, et Sergey Brin a décidé de s'y impliquer.
Sergey Brin
Certains médias US rapportent en effet que depuis un certain temps, l'ex-président d'Alphabet se rend trois à quatre jours par semaine au siège d'Alphabet pour aider à développer Gemini. Son implication aurait porté sur des aspects techniques et administratifs, tels que la mesure des performances de l'IA, le recrutement de chercheurs, et l'organisation de réunions hebdomadaires pour discuter des dernières recherches en IA.
Sergey Brin et l'autre cofondateur d'Alphabet, Larry Page, ont été sollicités pour apporter leur soutien en décembre dernier, lorsque le PDG de Google, Sundar Pichai, a lancé une alerte rouge en réponse au lancement de ChatGPT.
Cependant, l'implication de Brin dans les efforts d'IA de Google s'est considérablement renforcée depuis lors. Cela intervient également à un moment critique pour le géant de la recherche, qui se retrouve à la traîne dans une compétition de plus en plus intense pour dominer le domaine de l'IA.
D'anciens et actuels employés de Google ont déclaré que l'implication accrue de Brin reflète sa passion pour l'IA ainsi que les défis de Google pour suivre le rythme de la commercialisation rapide de l'IA par ses concurrents. Pour rattraper son retard, Google compte énormément sur Gemini, son IA dont le développement est dirigé par le patron de Google DeepMind, Demis Hassabis.
Gemini est grand modèle de langage qui est similaire à GPT-4, la technologie qui alimente ChatGPT. Mais Hassabis affirme que son équipe va combiner cette technologie avec des techniques utilisées dans AlphaGo, le programme qui a battu un champion du jeu de Go en 2016. L’objectif est de doter le système de nouvelles capacités telles que la planification ou la résolution de problèmes.
« À un niveau élevé, vous pouvez penser à Gemini comme combinant certaines des forces des systèmes de type AlphaGo avec les capacités linguistiques incroyables des grands modèles », explique Hassabis. « Nous avons aussi quelques innovations qui vont être assez intéressantes ».
Gemini a été présenté pour la première fois lors de la conférence des développeurs de Google au mois de mai, lorsque la société a annoncé une série de nouveaux projets d’IA. AlphaGo était basé sur une technique que DeepMind a perfectionnée, appelée l’apprentissage par renforcement. Grâce à cette technique, AlphaGo apprend à résoudre des problèmes difficiles qui nécessitent de choisir des actions à entreprendre comme dans le Go ou les jeux vidéo en faisant des tentatives répétées et en recevant un retour d’information sur ses performances. Il utilisait également une méthode appelée recherche arborescente pour explorer et mémoriser les coups possibles sur le plateau.
Gemini fera face à une concurrence rude
Lorsque Gemini sera achevé, il pourrait jouer un rôle majeur dans la réponse de Google à la menace concurrentielle posée par ChatGPT, mais pas seulement le système d'OpenAI. D’autres acteurs majeurs du domaine de l’IA, tels que Facebook ou Amazon, travaillent également sur leurs propres systèmes. Et la semaine dernière, Meta a dévoilé Llama 2. Il s'agit d'une nouvelle version de son grand modèle de langage, lancée en partenariat avec Microsoft, dans le but de rendre l'IA générative gratuitement accessible aux développeurs et aux entreprises.
Meta et Microsoft ont déclaré que le modèle serait "open source", bien que les partenaires ayant plus de 700 millions d'utilisateurs actifs par mois auront besoin d'une autorisation spéciale de Meta pour utiliser le modèle, selon les termes et conditions.
Hassabis reconnaît que la concurrence est rude, mais il affirme que DeepMind a un avantage unique : son expérience et son expertise dans l’apprentissage par renforcement et la recherche arborescente.
« Nous pensons que ces techniques sont essentielles pour créer des systèmes d’IA capables de raisonner, de planifier et de résoudre des problèmes complexes. Nous pensons que Gemini sera le premier modèle de langage à intégrer ces capacités de manière efficace et robuste », dit-il.
Hassabis se dit confiant dans le fait que Gemini surpassera ChatGPT et les autres modèles de langage existants ou à venir. Il affirme que le système sera capable de générer des réponses plus pertinentes, plus cohérentes et plus diversifiées que ses concurrents. Il ajoute que le système sera également capable de s’adapter aux besoins et aux préférences des utilisateurs, en leur offrant une expérience personnalisée et engageante.
« Nous pensons que Gemini sera le modèle de langage le plus avancé et le plus polyvalent jamais créé », dit-il. « Nous pensons qu’il ouvrira la voie à une nouvelle génération d’IA générative qui aura un impact positif sur le monde ».
Et vous ?
Que pensez-vous du retour de Sergey Brin pour travailler sur le concurrent de ChatGPT ?
Même si Gemini se montre plus performant que GPT, Google pourrait-il rattraper son retard sur le marché ?
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