L’informatique quantique pourrait donner à l’IA le carburant dont elle a besoin pour se transformer, mais ce n’est pas encore le cas. L’informatique quantique permettrait de créer des machines beaucoup plus puissantes que celles d’aujourd’hui, mais il reste encore beaucoup de défis à relever. L’IA générative, qui est à l’origine des capacités étonnantes de systèmes comme ChatGPT, a déjà eu un impact important sur notre vie quotidienne, mais aussi sur les risques potentiels. L’informatique quantique pourrait augmenter la vitesse de traitement et améliorer notre compréhension du monde, mais aussi poser de nouvelles questions éthiques et philosophiques.
L’informatique quantique est une technologie qui pourrait révolutionner le domaine de l’intelligence artificielle (IA), mais qui n’est pas encore prête à être déployée à grande échelle. L’informatique quantique repose sur les propriétés des particules subatomiques, qui peuvent exister dans plusieurs états à la fois, ce qui permet de réaliser des calculs beaucoup plus rapides et complexes que les ordinateurs classiques. L’informatique quantique pourrait ainsi donner à l’IA le carburant dont elle a besoin pour passer à un niveau supérieur de performance et de créativité, mais aussi de risque et de responsabilité.
L’IA générative est une branche de l’IA qui utilise des algorithmes d’apprentissage automatique pour produire du contenu original, comme du texte, des images, de la musique ou de la voix. L’IA générative a déjà montré des capacités étonnantes, comme celles du système ChatGPT, qui peut converser avec les humains sur divers sujets. L’IA générative a également des applications pratiques dans de nombreux domaines, comme l’éducation, la santé, le divertissement ou la communication. Mais l’IA générative pose aussi des défis éthiques et sociaux, comme la possibilité de créer de la désinformation, de remplacer des emplois humains ou de menacer la sécurité.
L’informatique quantique pourrait donner à l’IA générative un avantage décisif, en lui permettant de traiter des données plus volumineuses et plus variées, et d’explorer des espaces de solutions plus vastes et plus originaux. L’informatique quantique pourrait également améliorer notre compréhension du monde, en nous aidant à résoudre des problèmes scientifiques difficiles, comme la simulation de systèmes moléculaires ou la découverte de nouveaux médicaments.
Mais l’informatique quantique pourrait aussi transformer notre perception de la réalité, en nous confrontant à des phénomènes quantiques étranges et paradoxaux, comme l’intrication ou le chat de Schrödinger. L’informatique quantique pourrait ainsi ouvrir de nouvelles perspectives philosophiques et existentielles sur la nature de l’univers et de la conscience.
L’informatique quantique et l’IA : un duo révolutionnaire pour la science et la société
Une fois opérationnels, les ordinateurs quantiques augmenteraient de manière exponentielle la vitesse de traitement, ce qui améliorerait considérablement notre compréhension du monde, depuis les structures moléculaires complexes des choses (en d'autres termes, la chimie de presque tout) jusqu'à la manière dont les systèmes (tels que les économies, le mouvement des personnes dans les villes, la météo) interagissent les uns avec les autres de manière apparemment infinie et imprévisible.
Une voie pourrait alors être ouverte pour guérir des maladies telles que le cancer et la maladie d'Alzheimer, ou pour créer de l'énergie propre avec des implications pour l'environnement qui permettraient de sauver la planète. La promesse dorée de l'informatique quantique est tout simplement trop spectaculaire pour qu'on y résiste.
De plus, l'informatique quantique est un complément naturel de l'IA. Là où l'IA apporte une capacité à s'améliorer et à apprendre de ses erreurs, les ordinateurs quantiques ajoutent de la vitesse et de la puissance. Sundar Pichai, PDG de Google, a déclaré : « L'IA peut accélérer l'informatique quantique et l'informatique quantique peut accélérer l'IA ». Il s'agit là d'un partenariat qui promet de faire pour l'intelligence artificielle ce que Lennon et McCartney ont fait pour la musique populaire.
Pendant des décennies, les machines intelligentes ont connu un "hiver de l'IA" : elles parvenaient à battre les humains aux échecs et aux jeux de quiz, mais elles étaient trop rapidement surestimées et n'atteignaient pas leur plein potentiel. Si pour de nombreux experts du secteur de la technologie, l’outil d’IA ChatGPT pourrait changer à jamais le monde professionnel, il n’en est pas moins vrai que l’outil d’IA reste considéré « essentiellement comme un outil high-tech de plagiat », selon le célèbre penseur et chercheur intellectuel américain Noam Chomsky.
Le 17 mars, Ville Kuosmanen, Ingénieur logiciel, a partagé son expérience sur ChatGPT dans un billet de blog. Pour le passionné d’informatique, « l’outil d’IA va changer le monde ». «J'ai joué quelques parties d'échecs contre ChatGPT. Elles se sont toujours terminées de la même manière : ChatGPT jouait une ouverture précise, jusqu'à ce qu'il oublie où se trouvaient ses pièces et commence à jouer des coups illégaux, en toute confiance bien sûr. La vérité est que GPT-3 ne sait pas jouer aux échecs. Jouer une partie contre lui révèle sa véritable nature de perroquet stochastique qui se contente de produire une réponse crédible à partir de son jeu d'entraînement.
« ChatGPT ne peut pas (encore) jouer aux échecs à un niveau humain. Il est clairement conscient du jeu et capable de jouer avec précision les ouvertures principales. Mais dès que le jeu sort de la théorie, ChatGPT ne peut plus suivre. Cela montre que le modèle linguistique ne comprend pas (encore) les principes fondamentaux du jeu d'échecs, mais qu'il se contente de répéter les mouvements et les phrases qui se produisent couramment dans une partie d'échecs documentée », Ville Kuosmanen.
Ce qu’on sait de cette intelligence artificielle de l’entreprise OpenAI est qu’il s’agit d’un chatbot capable de comprendre le langage naturel et de répondre en langage naturel. C’est l’un des phénomènes Internet de l’heure tant les internautes s’émerveillent de son « intelligence. » Certains le qualifient même de remplaçant de Google étant donné qu’il est capable de donner de façon directe des solutions à des problèmes complexes.
ChatGPT a par exemple réussit l’édition 2022 de l’examen d’informatique pour élèves du secondaire désireux d’obtenir des crédits universitaires US. Le chatbot ravive ainsi les débats sur la possible disparition du métier de développeur en raison de la montée en puissance de l’intelligence artificielle.
L’informatique quantique : un défi scientifique et technologique majeur
Les développements récents et rapides de l'IA générative, qui ont débuté au milieu des années 2000, sont pour beaucoup le signe que le printemps de l'apprentissage automatique est enfin arrivé.
Le même schéma de progrès pourrait bientôt s'appliquer aux ordinateurs quantiques, qui pourraient représenter « l'une des réalisations scientifiques et technologiques les plus spectaculaires de ce millénaire - un jalon de l'ingéniosité de l'humanité et de son aspiration à la connaissance », déclare le professeur Giulio Chiribella, directeur de l'initiative sur l'information et l'informatique quantiques à l'université de Hong Kong.
Des milliards de dollars sont dépensés dans le monde entier par le secteur privé et les gouvernements pour y parvenir (l'investissement de la Chine dans l'informatique quantique depuis le milieu des années 1980 a été estimé à environ 25 milliards de dollars), mais ce ne sera pas facile. La création d'un ordinateur quantique pleinement fonctionnel est un défi de taille, car les ordinateurs quantiques n'ont rien à voir avec les smartphones, les ordinateurs portables, les ordinateurs de bureau ou même les superordinateurs d'entreprise - collectivement appelés « ordinateurs classiques » - qui ont façonné le paysage numérique d'aujourd'hui et sur lesquels nous avons pris l'habitude de compter.
L’informatique quantique et l’IA sont deux domaines en pleine expansion avec des conséquences importantes sur le plan juridique. L’informatique quantique s’appuie sur les lois de la physique quantique. Elle utilise des bits quantiques (nommés qubits) pour traiter les données. Les ordinateurs quantiques peuvent accomplir certaines tâches beaucoup plus vite que les ordinateurs traditionnels, comme le chiffrement et l’optimisation de la recherche.
L’IA, de son côté, est une technologie qui cherche à créer des systèmes informatiques capables d’imiter l’intelligence humaine. Les SIA sont employés dans divers domaines : reconnaissance vocale, reconnaissance d’image, décisions automatisées.
Source : South China Morning Post
Et vous ?
Quels sont, selon vous, les défis techniques et scientifiques qui empêchent l’informatique quantique d’être pleinement opérationnelle ?
Quels seraient les risques de l’IA générative, notamment en termes de désinformation, de propriété intellectuelle ou de sécurité ?
À votre avis, quels sont les enjeux sociaux et politiques liés à l’informatique quantique et à l’IA, notamment en termes de compétition, de régulation ou d’éducation ?
Voir aussi :
« J'ai joué aux échecs contre ChatGPT-4 et j'ai perdu, cet outil d'IA va changer le monde », un récit de Ville Kuosmanen, Ingénieur logiciel
ChatGPT réussit l'édition 2022 de l'examen d'informatique pour élèves du secondaire désireux d'obtenir des crédits universitaires US : que sait-on de cette IA qui secoue Internet comme une tempête ?
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L'informatique quantique va-t-elle renforcer l'IA et transformer notre compréhension de la réalité ?
Elle pourrait donner à l'IA le carburant dont elle a besoin pour se transformer
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Elle pourrait donner à l'IA le carburant dont elle a besoin pour se transformer
Le , par Bruno
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